APC 99

La neige est imminente le lac est brumeux
Les temples les monts s’éclairent et s’obscurcissent
Les oiseaux s’appellent dans la forêt profonde
Je m’offre un prétexte religieux
Je longe le mont des nuages précieux
Qui voudrait vivre sur le mont solitaire ?
Les moines sommeillent assis
Le mont ne peut être solitaire
Je me retourne je contemple la confusion
Des nuages et des arbres
Nous folâtrons sans but et c’est un plaisir
Mais les images se perdent
On ne peut plus les peindre

Les oies laissent la trace de leurs pattes
Pas de leurs ailes
Un monument funéraire se dresse
Un vieux moine est mort
Nous avons subi de nombreuses épreuves
Et mon âne boitillant ne cessait pas de braire

Une légère brise susurre dans les joncs
J’ouvre la porte Une pluie de lune inonde le lac
Bateliers et oiseaux de l’eau rêvent ensemble
Les grands poissons s’enfuient
En cette nuit où les choses et les humains s’ignorent
Seuls mon corps et mon ombre jouent ensemble
La houle dessine des vers de terre sur la berge
La lune s’accroche aux branches des saules
La vie se hâte au milieu des tracas
Une image fugitive parfois hante nos yeux
Le son d’un coq d’une cloche les oiseaux se dispersent
Les pêcheurs s’interpellent pour le retour