LIBERATION, lundi 4 novembre 1985

     L’Insurrection, de Michel Diaz.

    Une pièce (un récitant, un choeur de femmes) qui semble vouloir renouer avec la forme de la tragédie primitive. Et le sujet se prête au genre de la tragédie: l’insurrection algérienne, la guerre et le déchaînement de ses violences.

     Ce texte, conçu pour la scène, se prête au traitement sonore qu’exige une dramatique radiophonique. Et y gagne peut-être même en intensité. On est alors, devant son poste, comme à l’écoute du chaos qui secoue le monde, car cette guerre-là c’est aussi l’écho de toutes les autres qui ne finissent pas de le faire trembler.

     Dans le rôle principal du récitant, S. Amidou qui doit certainement renouer avec d’autres souvenirs de théâtre puisqu’il a créé le rôle de Saïd dans Les Paravents de Jean Genet, au début des années soixante.  C’est lui qui porte le texte de M. Diaz sur les épaules, à bout de voix, avec des accents de révolte et une émotion retenue qui ne nous laissent pas indifférents.

     Réalisation Jacques Taroni, France-Culture, lundi 4 novembre 1985, 20h 30.