Cahiers de la littérature belge et francophone, janvier 2010

     SEPARATIONS, nouvelles

    Un écrivain français qui s’attaque au genre de la nouvelle, à une époque où la publication des nouvellistes s’est dramatiquement raréfiée! Michel Diaz ose s’y confronter, et, pour notre plus grand plaisir, nous offre le recueil intitulé « Séparations ». Comme son titre l’indique, il rassemble treize nouvelles qui traitent du thème de la séparation, décliné sous un certain nombre de formes: celle qui défait les couples, mais aussi celles qui s’emploient à séparer les êtres… malaise existentiel, mort, incommunicabilité… ou folie.

    Une telle présentation pourrait a priori laisser croire qu’il s’agit là de textes sombres qui laissent peu de place à l’espérance. Mais il faut se plonger dans le recueil pour s’apercevoir, dès les premières pages, que l’auteur sait ménager une place honorable à l’humour, à l’autodérision, voire au burlesque. On rit beaucoup, à certains passages, comme à d’autres on a du mal à contenir son émotion. Les personnages que l’auteur met en scène (on devine, ici et là, que certaines situations sont empruntées à son vécu) sont des gens « ordinaires », c’est-à-dire chacun d’entre nous, confrontés aux problèmes « ordinaires » qui tissent notre quotidien mais que nous vivons quelquefois comme des tragédies. Cette écriture, fluide et dense à la fois, ne manque pas d’élégance; réaliste mais souvent poétique aussi, elle sait nous captiver d’un bout à l’autre par l’aisance que l’auteur sait lui infuser pour nous conduire à travers toutes sortes d’émotions et de sentiments – dans lesquels nous nous reconnaissons souvent parce qu’elle nous tend le miroir de nos propres fragilités. Lisez son recueil, « Séparations », vous y trouverez sûrement votre compte.

    Dominique Rezeau