A DEUX DOIGTS DU PARADIS

Editions L’Amourier, février 2012.

4ème de couverture:

[texte à recopier]


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Le titre initial du recueil, Passages, a été changé.

Le préambule au recueil explicitait le titre du recueil, bâti à partir de la thématique du « passage »:

Si les caprices impénétrables du Hasard -ou l’aiguillon de la curiosité- vous ont conduit(e) jusqu’à ce livre, vous vous demanderez (peut-être), à propos de son titre: mais qu’est-ce donc, ici, que ce(s)… passage(s)?…

Hé bien oui, qu’est-ce? je vous dirai, en vous questionnant à mon tour: un de ces ponts de cordes, plus ou moins incertains, suspendus au-dessus du vide, qui nous invitent à nous risquer sur d’autres rives de nous-mêmes? Un de ces gués sournois qui se présentent sous nos pas pour nous ouvrir à d’autres espérances? Un de ces moments de nos vies où, brusquement, une fracture se produit, dans laquelle nous basculons, comme une palissade cède, contre laquelle nous nous adossions?… Mais dans ce cas aussi, nous voilà quelque part ailleurs de la route que nous suivions (et souvent sans possible retour)… Alors qui et où maintenant?… On croyait juste faire… rien que… ou aller de l’avant, juste ça… afin de mieux agir dans la suite des choses… et voilà qu’en un rien de temps… Comment cela s’est-il produit?… Mais on n’a rien fait pour cela, n’est-ce pas?… En vérité, si peu… ou en pensant… Ce serait aussi ça le… passage?… Une fraction de temps qui, soudain, grinçant sur ses gonds, s’entrebâille comme une porte (rien n’interdit, dans ma comparaison, de placer une porte au milieu de la palissade), nous introduit à la « révélation »?… Peut-être cette porte que la femme de Barbe bleue, rongée par la curiosité, ne peut se retenir d’ouvrir: « elle prit donc la petite clé, et ouvrit en tremblant la porte du cabinet. D’abord, elle ne vit rien, parce que les fenêtres étaient fermées; après quelques moments elle commença à voir que le plancher était tout couvert de sang caillé, et que dans ce sang se miraient les corps de plusieurs femmes mortes et attachées le long des murs (…). Elle pensa mourir de peur, et la clé du cabinet qu’elle venait de retirer de la serrure lui tomba de la main. »

Pour elle aussi, il est déjà trop tard. La bouleversante évidence s’est imposée, avec la soudaineté d’un orage. Pour nous aussi, parfois, un éclair fuse, qui nous éclaire autant qu’il peut brûler nos yeux. Alors les mots, pendant un temps, ne sont plus qu’un fracas de silence…