Préludes à l’espèce ou Aux Enfers des dieux


C’est l’Exil d’une espèce à venir.

Celle que l’humaine naissance a reniée du fond des âges.

L’Oeil s’est ouvert sur un devenir qui s’éteint. La vision sera l’Idée de nos contemporains, et la senteur s’évanouira sous un cortex de connexions neuronales. La vie est en fermentation dans l’ADN de nos ancêtres. Nous couvrirons nos pas des entrailles de nos aïeux et viendra le Temps de l’exil. Celui de notre mort terrestre, avec le souvenir des Océans d’améthystes qui peuplaient nos Imaginaires.

Nous aurons l’humanité comme héritage, un long souffle d’agonie, et nos sillons laisseront à penser que la conquête est à venir.

L’Androgyne se terre encore dans les corps en mutation, mais l’espèce qui nous pourfend, érige déjà ses sexes en communion !

Les sens se dédoubleront et la colère s’évanouira avec nos sentiments de partage. L’instinct ne sera plus que l’illusion de notre liberté. Nous entendrons le geste unique d’un langage commun et le monde de demain sera l’univers d’une élite qu’il ne nous appartiendra plus de convoiter. Aux extrêmes de notre Torpeur nous choisirons un autre Sens. La vie sera cette mémoire que nos corps en éveil ne célébreront plus. Seuls nos cauchemars solliciteront notre Etrangeté. Le ventre de nos mères en oubliera l’enfantement. La violence s’éteindra dans le regard collectif de notre espèce Homogène.

Viendra le Temps des Rebelles, le retour aux Désirs !

Mais le Ventre Nourricier ne sera plus, la planète de migration se sera éteinte dans l’indifférence de nos ambitions. L’exil est la marque de toute rupture. Dieu ne compte plus le nombre de ses visages, il s’ignore dans la continuité de notre gestation.

C’est un désert de vies, le Monde construit le silence qui nous enveloppera de nouveau.



 

Le monde brûle de la confusion des Sens,

 

L’homme est Esclave de nouveau, il s’achemine vers des horizons d’Hermétisme où le vin et les sexes brûlent, modestes autodafés aux épitaphes de l’Interdis.

Ce soir, un Monde est mort

Un Autre sommeille,

 


Un homme s’est mutilé et l’Esprit en déroute absorbe la matière.

Les mondes à venir convergent vers la pensée.

Il rassemblera ses extensions en un point abyssal où l’espace et le temps fusionneront encore et encore. Les révolutions à venir balaieront l’Humain. Androgynes décuplés, l’autre Espèce est en marche et rien n’arrêtera la course de ses débordements.

Avant l’irréalisable, le scintillement de l’Unique, malheureux dans sa singularité retrouvée, sans le vent, l’air et le feu, sans les plaisirs de douleur qui enfantent la création pour des générations de nomades exilés.

Le sort en est jeté et les candélabres austères en ces cérémonies d’avant la chute, éclaireront nos soubresauts sublimes avant la Mort             de l’Humain