Vivre et mourir dans la dignité

Depuis de longues années, je suis frappée par l’énergie et l’argent dépensés pour que vivent des gens plus ou moins condamnés à mort à court terme. Certains survivront dans des conditions indécentes, indignes. Le corps médical dans sa majorité estimera qu’aider à mourir un individu qui finit ses jours misérablement, même s’il le demande est contraire au Serment d’Hyppocrate.
Adhérente de l’ADMD et de Dignitas, je constate la lenteur des évolutions dans ce domaine. Il faut aller mourir en Suisse comme on allait y avorter dans les années d’avant la loi Veil.

Une forme de similitude en partie arbitraire mais en partie seulement m’est apparue entre cet acharnement médical et les efforts déployés (même s’ils sont insuffisants) pour venir au secours des migrants en danger de mort ou encore pour identifier les morts du camion tueur en Autriche.

Ces gens quittent leurs pays pour des raisons politiques, économiques, familiales (peu importe) qui ne leur permettent pas de vivre dignement.
Certains (la plupart) seront sauvés d’une mort certaine par ces Occidentaux qui ensuite (pour la plupart) fermeront les yeux sur leurs marches exténuantes, leur désespoir, leurs déplorables conditions de survie.

La dignité concerne aussi bien les conditions de vie que les conditions de mort.

Si l’on sauve les gens de la mort, on leur assure autant que faire se peut des conditions de vie dignes d’un être humain.