Accueil des migrants : nouvelles des préfectures

Pétitions bien pensantes, discours sur les droits de l’homme inaliénables…etc
Puis retour à la triste réalité : J’accompagne deux personnes à la Préfecture de Paris, ou plutôt au Centre de tri de ladite préfecture
Il semble que les personnels n’aient pas été mis au courant des bonnes résolutions des autorités françaises et européennes
Mr B, est en France depuis plus de dix ans. Il fait partie de ces déboutés du droit d’asile (RDC) qui ne peuvent pas retourner dans leur pays, ne peuvent pas travailler en France sans papiers et traînent misérablement.
Après quatre heures de queue, nous rentrons. Il est stressé. L’employée du tri (dit de l’accueil) lui assène : passeport, extrait de naissance… Il s’emmêle dans ses papiers. il ne sait plus ou sont les originaux… Elle est inflexible . Pas d’original de votre extrait de naissance. Il faudra revenir. Il tente d’expliquer qu’il a un acte notarié etc FINI. N’insistez pas Monsieur. Cela fait des mois qu’il cherche des papiers, des preuves de présence. Sa qualité de débouté du droit d’asile ne lui facilite pas les choses auprès des autorités consulaires de son pays.
Mais il n’y a aucune générosité, aucune empathie chez cette femme.
Il repart dans la galère. Il est jeune. parle parfaitement le français. Il pourrait participer au développement de ce pays;
Une employée qui se croit respectueuse du droit en a décidé autrement

Même topo pour l’autre jeune femme que j’accompagne. Elle a un dossier parfait pour bénéficier des dispositions de la Circulaire Valls sur la régularisation par le travail. Elle a fui un pays d’Afrique en 2007 lors d’une guerre où elle a vu les pires horreurs. Elle a deux enfants, travaille dur etc… Elle était en situation régulière depuis cinq ans. Mais l’employée (la voisine de la première) cherche et trouve la faille : il manque la déclaration d’impôts de son patron. Elle devra se représenter avec ce document qu’aucune fiche d’information ne prévoit. Protestations. Puis miracle ! Elle voit sur son écran que la dame est convoquée à la préfecture fin octobre. Elle accuse ma « patiente » qui est au bord de l’évanouissement de lui faire perdre son temps. Nous affirmons qu’elle n’a pas reçu cette convocation. « Ce n’est pas possible » dit-elle avec un regard méprisant pour les menteuses que nous sommes
Et puis, elle est prise d’un doute. Merci aux Chefs de service (à certains). Elle va voir sa chef qui revient avec elle et dit gentiment à la jeune femme qu’elle se présente à la Préfecture de Paris à la date qu’elle lui indique. Miracle : la chef sourit et m’autorise même à prendre une fiche d’information sur les documents à fournir qui m’avait été refusée méchamment (alors qu’elle est destinée au public) par la première méchante.
Tout cela est vrai.
Aucune manif, aucune pétition, aucune loi ne pourront venir à bout de cette bêtise crasse (qui n’est pas le fait de tous les guichetiers des préfectures heureusement)
Une formation à l’accueil peut-être ?

Enfin dernier exemple de ridicule administratif : MRX a obtenu un statut de réfugié politique. Il a trouvé un travail mais il a besoin d’un permis de conduire. Ce permis il l’a obtenu dans un pays d’Afrique qui a signé une convention avec la France sur la validité des permis.La Préfecture refuse de valider ce permis au motif que les preuves de sa présence dans ce pays d’Afrique ne sont pas suffisantes (ce qui est faux) et lui demande de repasser le permis en France alors qu’il n’a pas un sou et que sans permis son patron va peut-être le licencier!

Venez en France. Nous n’installons pas de barrières comme Orban. Nous possédons juste une magnifique administration !