Narcissisme et chauvinisme tombent à l’eau : Vive le Portugal

(dessin de Guy Dhoquois)
Lovée sur mon canapé rouge, j’ai tremblé pendant tous les matchs de l’Equipe de France de football pendant cet Euro de l’été 2016.
J’ai crié à chaque but, été folle de joie quand cette équipe joyeuse et bicolore a vaincu l’Allemagne. Les vieux réflexes ne s’effacent pas facilement !
Moi qui suis toujours incapable de comprendre ce qu’est le hors jeu, qui fut (Honteusement) dispensée de gymnastique au lycée pendant des années à cause d’un mythique épanchement de synovie (!) je me surprends à écouter les commentateurs et cette litanie médiatique sur la joie des supporters français.
Le dimanche soir de la finale, blottie sur mon canapé rouge, j’ose à peine regarder. Quelque chose ne marche plus et je sens qu’ils vont perdre.
Une sorte de tristesse s’abat sur moi…
Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Depuis des années, je « théorise » sur l’absurdité des compétitions, sur la nécessité de déclarer ex-aequo les sportifs qui ont juste quelques secondes de différence. Je sais que ça énerve mon entourage. Mais j’en fais une sorte de combat politique. On pourrait appeler cela du « Poulidorisme » ou la revanche du « Nul en sport. »
Alors je jaillis de ce fichu canapé rouge et j’ai l’impression de sortir d’un long sommeil dogmatique (comme disait l’autre)
Moi, l’Européenne , l’internationaliste, l’universaliste, je me suis laissée prendre à l’une des émotions que je dénonce, une forme de chauvinisme narcissique.
Que le meilleur gagne et que périssent les nationalismes stupides
Vive le Portugal