La gauche et la mondialisation

Brueghel l’Ancien

Selon la tradition judéo-chétienne, Nemrod, le « roi chasseur » régnant sur les descendants de Noé, eut l’idée de construire à Babylone une tour assez haute pour que son sommet atteigne le ciel. Mais Dieu fit échec à cette entreprise en introduisant la diversité des langues.
La diversité des langues n’est plus un obstacle à un rapprochement des peuples du monde.
Par contre, le racisme, la quête du profit maximum qui implique l’exploitation des plus pauvres, le chacun pour soi, les recherches identitaires poussées jusqu’à l’absurde, sont en train – y compris à « gauche »- de conduire nos rêves universalistes à un lent dépérissement.

Une mondialisation équilibrée n’est pas facile à atteindre. Il faut du temps, la mise en place d’institutions démocratiques dans certains pays émergents, une révolution féministe qui permettra- entre autres- un contrôle des naissances…etc
Il semble que ces idéaux aient disparu du discours de gauche. Même la construction européenne qui a fait rêver les enfants de la guerre auxquels j’appartiens, apparait souvent comme lourde et gênante. Certes, il faut la réformer. C’est un autre débat.
De plus en plus de gens semblent percevoir toute perspective non étroitement nationaliste soit comme le moyen de baisser les coûts et d’augmenter leurs profits pour les uns, soit comme un danger pour leur emploi ou leur rémunération pour les autres.
J’attends d’un discours d’une gauche de gouvernement l’élaboration d’un projet à long terme qui nous permette d’envisager un rapprochement de tous les peuples du monde, dans leur diversité, mais aussi un programme de lutte avec ces peuples pour s’entraider, notamment, sur le plan écologique et sur le sujet des flux migratoires.

Ce texte est un peu mal fichu, sans doute utopique.
Mais peut-on vivre sans ces utopies qui ont le mérite de ne pas être « meurtrières »