Mes amies, mes galères…

La vieillesse, c’est aussi les amies qui disparaissent, celles qui perdent la tête, celles qui ne cessent de se plaindre, celles qui sont sourdes et enfermées dans leur monde.
Les amis mâles ont disparu depuis longtemps, peu intéressés par les vieilles dames , réfugiés sur leurs canapés devant la télé, auprès d’une épouse qui prend soin d’eux.
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Mais il reste des amies fidèles même s’il faut parfois prendre sur nous pour les supporter : Il y a celle qui se passionne pour son travail et vous considère avec un chouia de commisération, Il y a celle qui parle tant qu’il faut calculer à la seconde près le moment où l’on pourra en placer une. Il y a celle proche de vous quand elle va mal qui disparait quand elle va bien, il y a celle qui vous montre ses photos de voyage pendant une heure mais déclare qu’elle doit partir de toute urgence au moment où vous sortez ce maudit Iphone pour lui montrer les vôtres, il y a celle qui ne s’intéresse pas du tout à vos activités militantes, Il y a celles que l’on adore mais qui vivent à l’autre bout du monde, il y a celle qui aime le pouvoir et continue ses activités comme si la vieillesse n’était pas son problème, il y a celle que vous draguez avec constance mais qui est trop occupée pour vous voir …
Mais peu importe, toutes ces femmes sont vos amies, celles dont vous savez qu’elles seront là quand vous aurez besoin d’elles (sauf peut-être la dernière)
La vieillesse apprend à faire le tri pour ne pas être blessée inutilement. Elle nous apprend à mieux nous connaître, à savoir que nous avons les mêmes défauts ou d’autres encore pires, à taire nos susceptibilités pour profiter encore un peu de la chaleur de l’amitié, même un peu mal fichue!
Comme dit l’une de ces amies : « En pays de vieillesse, il se passe toujours quelque chose. »