Les médecins de Molière

Je me souviens du mois de septembre 2003
Je me souviens de m’être évanouie et d’avoir séjourné dans les couloirs de l’hôpital Saint Joseph pendant 48 h
Je me souviens que chaque fois que je voulais descendre de mon brancard, une extrême faiblesse s’abattait sur moi jusqu’à la chute
Je me souviens des cinq pages d’analyses réalisées par le labo de la médecine interne de l’hôpital où tout semblait normal et où aucune analyse de la thyroïde n’apparaissait
Je me souviens de ces heures passées dans mon lit sans savoir ce qui me mettait dans cet état de fatigue immense
Je me souviens de mon adorable gastro-entérologue que j’avais réussi à atteindre en vacillant me disant que tout allait bien
Je me souviens de sa secrétaire m’assénant à la sortie : vous avez vieilli de dix ans
Je me souviens des médecins de SOS me regardant d’un air vaguement méprisant et décrétant que tout ces maux étaient d’ordre psychologique
Je me souviens d’une amie me conseillant d’aller au laboratoire sans ordonnance me faire faire une analyse (dite TSH) du fonctionnement de la thyroïde
Je me souviens de l’endocrinologue consultée par téléphone en urgence devant les résultats alarmants de l’analyse
Je me souviens du Lévothyrox qui m’a permis après un mois de quasi coma de revivre
Je me souviens de mon médecin qui, il y a quelques jours lors du renouvellement de mon ordonnance, déclarait que les réactions au nouveau Lévothyrox étaient de « l’hystérie collective »
Au secours Monsieur Molière, vos médecins sont toujours parmi nous