Le racisme en Israël…comme partout

Récemment une polémique est née à propos d’un article de Zeev Sternhell (Le Monde du 20 février 2018). Il y écrivait : «  En Israël pousse un racisme proche du nazisme à ses débuts. »
Réaction rationnelle :
Certains s’en offusquent . Comment peut-on utiliser ce terme à propos d’Israël ? (cf Jacques Tarnero par ex)
Et pourquoi pas ? Tout nationalisme, tout repli sur soi génère le racisme. Israël n’y échappe pas.
En dehors des Palestiniens, il ne faut pas oublier le sort fait aux Erythréens, Soudanais..etc enfermés dans des camps dans le désert et menacés d’expulsion ou de prison.
Ce sont des faits : Un Etat-Nation fondé sur l’appartenance au peuple juif ne peut pas accepter trop de non juifs dans sa population.
Alors oui, beaucoup d’Israéliens sont racistes et une comparaison avec le nazisme à ses débuts n’est pas fausse même si ce « paradoxe » crée un malaise.

Réaction irrationnelle du juif de base même s’il ne sait pas exactement ce que c’est d’être juif…

Les Israéliens sont racistes, OK, comme les Palestiniens le sont comme nous le sommes tous plus ou moins.
Mais ils ont de bonnes raisons historiques et actuelles : Les Juifs ont souffert depuis des siècles et ils continuent à subir l’antisémitisme. Il est partout, s’introduit même dans les manifs féministes, fait son chemin sur les réseaux sociaux et ne semble pas vouloir disparaitre.
Alors le réflexe primaire du juif de base, même profondément anti-raciste- est de se dire : »Flûte, Zut et Merde, commencez par ne plus être antisémite et on verra plus tard, NA! »
Au fond, l’idée est enfantine : Ce n’est pas nous qui avons commencé! « Si je ne suis pas pour moi, alors qui ? mais si je suis juste pour moi, alors qui ? »

Retour à la raison :
Bernard Guetta l’a très bien exprimé sur France-inter le 20 février : « Par ce rappel Zeev Sternhell entend s’élever contre la colonisation des Territoires occupés, contre les dénis de droits dont les palestiniens y sont quotidiennement victimes…Pour l’extrême droite israélienne, il s’agit de créer un seul Etat dont les Palestiniens seraient « résidents » sans droit de vote (sorte de statut de Dhimmis »)
Alors Zeev Sternhell a-t-il eu tort d’utiliser cette comparaison avec le nazisme à ses débuts. Bernard Guetta le pense « Il a -dit-il- profondément desservi un propos juste et nécessaire. »
Et si cette comparaison suscitait une prise de conscience, une réflexion , par sa brutalité même ? On peut toujours rêver.