Quelques réflexions banales sur une piscine, le Droit et le vivre-ensemble.

Un gamin de 13/14 ans rentre dans la piscine de la résidence et commence à lire le règlement. « Il est interdit de fumer, Il est interdit de venir avec un animal, il est interdit de sauter dans la piscine, il est interdit de jouer avec des gros objets en plastique…etc »

Son visage ne trahit aucun sentiment particulier. Il pose sa serviette et…saute dans la piscine éclaboussant au passage une dame qui fait ses longueurs.

Il y a plus grave. Et pourtant c’est le début d’une ignorance crasse des règles de vie en société. de même que ce jeune homme qui ce matin parcourait la promenade le long de la mer, réservée aux piétons, perché sur la roue arrière de son vélo à toute vitesse. On pourrait multiplier les exemples.

Confrontée à ce genre de comportements, je n’arrive pas à y être indifférente. Le fait d’avoir fait du Droit n’est certes pas étranger à ma réaction. Le droit est indispensable pour que des individus différents puissent vivre le plus harmonieusement possible sur le même territoire, que ce soit une résidence ou le Monde !

Le Droit, par l’intermédiaire de règlements qui n’ont le plus souvent aucun caractère obligatoire, énonce des interdictions, des restrictions, afin que chacun(e) puisse trouver sa juste place et ne pas craindre de sortir de chez lui. Mais ces règles peuvent être interprétées. On peut même désobéir au droit injuste (cf Thoreau). Dans le cas de la piscine, il suffit juste de sauter quand il n’y a personne ou peu de monde, ou pas de personnes fragiles.

Il y a des gens qui trouvent une forme de fierté dans le non respect des règlements. Cela peut parfois être grandiose (la résistance à l’occupant), mais est souvent simplement stupide.Ces mêmes personnes ne semblent pas avoir la moindre idée sur les possibilités de changer nos sociétés égocentriques.

J’ai cité deux exemples banals, quotidiens et sans gravité. Mais si l’on transpose ces exemples à des situations ou des vies humaines sont en jeu, alors le mépris du droit peut devenir criminel. C’est ce qui se passe avec le droit international, élaboré au cours du XXième siècle essentiellement après la deuxième guerre mondiale.

L’ONU appelle Israël à faire preuve de modération, s’inquiète de la situation de guerre au Soudan etc… il semble que ces rappels à l’ordre comme ceux de la Cour pénale internationale indiffèrent les protagonistes.

Face à cette situation, on hésite entre la colère et le désespoir.

Quelles solutions, à part la guerre?

Peut-être faut-il former les enfants à l’école et à la maison au respect de l’Autre, enseigner les grands principes du droit dès le collège, pas la morale, l’histoire de la mise en place des organismes internationaux et nationaux des droits des êtres humains et des principes du droit qui l’accompagne.

Il n’y a pas de droit sans mécanismes d’application du droit (comme l’inspection du travail en droit du travail). Faut-il alors faire la guerre aux Talibans pour que les femmes afghanes vivent libres ? La guerre n’est pas une solution. Il faut redonner aux organismes internationaux le pouvoir d’agir. C’est loin d’être simple. Mais surtout il faut cesser de considérer le droit comme une discipline secondaire, ce qui implique aussi de ne pas multiplier les lois inutiles.

A suivre