Après les larmes, la colère, les bougies, les fleurs, la Marseillaise, l’agitation politique souvent digne parfois odieuse (celle de la droite à l’Assemblée nationale le lendemain de la réunion du Congrès à Versailles), vient le temps des commentaires :
Michel Onfray veut que l’on reconnaisse l’existence de l’Etat islamique et que l’on fasse la paix avec Daech
Certains cherchent des bouc-émissaires : l’Amérique bien sûr, l’invasion de l’Irak en oubliant, comme Onfray, que la France n’était pas partie prenante de cette guerre-, et enfin, last but not least, Israël et sa politique de colonisation.
D’autres critiquent l’attitude ambigue de l’Occident vis à vis de l’Arabie saoudite et du Qatar tenants d’un Islam rigoriste.
Régis Debray et beaucoup d’autres ciblent l’abandon des banlieues, la perte de notre imaginaire historique, l’obsession de l’argent, une société sans rites et sans credo, une société du « Tout à l’Ego ». Alain Finkelkrault poursuit son obsession monotone : le saccage de l’école. Et ces deux « philosophes » de conclure qu’il faut retrouver un peuple avec son histoire propre (Je préfère ne pas savoir ce qu’ils mettent sous cet adjectif)
On sent aussi poindre chez certains l’incompréhension : En Janvier 2015, Daech avait des cibles précises : les humoristes et les juifs.
certains pouvaient dire « Je ne suis pas Charlie » et penser secrètement ou pas que et les dessinateurs de Charlie et Les Juifs, forcément assimilés à Israël, l’avaient bien cherché!
Il est indispensable de commenter, de chercher à comprendre à condition d’éviter le ton condescendant de certains de nos intellectuels de pacotille, les affirmations erronées voire criminelles, les analyses qui ne laissent aucune part au Doute et désignent avec certitude LES responsables.
Je ne sais pas qui sont les responsables « indirects ». En revanche, je sais que le XX° siècle a inauguré les génocides et que dans tous les cas, nous connaissons les auteurs de ces crimes abjects.
Je sais que nous ne vivons pas la fin de l’Histoire mais que nous y sommes en plein
Je sais que les premiers responsables sont ces barbares de Daech, leur vision apocalyptique de l’Islam et qu’il faut les éradiquer
Je sais aussi que les Abaoud et consorts étaient issus de la classe moyenne et n’étaient pas de pauvres sans-papiers désespérés.
Je sais enfin que l’un des enjeux essentiels des crimes commis au nom de l’Islam , est la liberté des femmes.
J’affirme qu’il y a des guerres justes, comme celle contre Hitler et le nazisme, contre les Khmers rouges, contre les hutus génocidaires, contre les fous qui s’autorisent à tuer ceux qui ne sont pas d’accord avec eux.
Je crois que seule l’irrationalité, la perversion de certains radicalismes religieux mais aussi la frustration, l’envie, sont aussi à l’origine de ces terribles boucheries.
Tuer des innocents parce qu’ils ne sont pas comme vous est une abomination qui n’a aucune explication rationnelle.
Bravo à Woody Allen pour son film prophétique » l’Homme irrationnel ». On y voit un enseignant malheureux , frustré, sauter sur le premier prétexte venu pour se donner une raison de vivre en tuant un juge qui aurait été injuste avec une femme, d’après une vague conversation entendue par hasard. Cet homme insignifiant devient un vengeur…pitoyable
Citons aussi cette merveilleuse réplique de Jean Louis Barrault dans « Drôle de drame », chef d’oeuvre d’humour noir (1937) de Marcel Carné et Jacques Prévert : » J’aime les animaux et comme les bouchers tuent les animaux, je tue les bouchers »