« Gouverner c’est choisir » . Pierre Mendès-France avait probablement raison. C’est pourquoi certains d’entre nous (la plupart) ne sont pas faits pour gouverner, ce qui permet aux individus qui ne doutent pas et surtout pas d’eux-mêmes , à gauche comme à droite, de prendre le pouvoir et de le garder. A-t-on trouvé mieux que nos vieilles démocraties, « ce pire des systèmes à l’exception de tous les autres » ? (Winston Churchill).
Et s’il n’y avait que des « douteux » dans le monde, auraient-ils pu bâtir des sociétés humaines à peu près vivables ?
Mais les « militants contradictoires » peuvent au moins avancer quelques pistes : Dans le précédent article, je parlais de certains syndicats inadaptés à l’ère de la mondialisation capitaliste ?(est-il besoin de rappeler que je n’apprécie pas ce système mais…)
Il faut aussi insister sur l’incapacité du patronat français -à quelques exceptions près- à négocier et ce depuis des decennies.
Le patronat est peut-être en train de changer mais il le manifeste au moment où il s’agit pour les travailleurs d’accepter des reculs dans le droit du travail. On comprend que ce ne soit guère compréhensible pour les salariés qui craignent pour leur emploi.
Ce que j’attends d’un gouvernement surtout social-démocrate, c’est la vérité. Certains parlent en ce moment de discours à la Churchill ( je ne peux vous annoncer que du sang et des larmes…)En d’autres termes, Monsieur Hollande dites-nous que la crise est grave, que nous allons en baver et que ça ne fait que commencer !
Les mêmes qui pensent que le message gouvernemental est obscur, auraient-ils voté pour Hollande s’il avait tenu un tel discours? Comme le disait très bien le politologue américain, Moise Ostrogorski, les hommes politiques sont élus parce qu’ils suivent leurs électeurs. Ils en sont prisonniers. Un discours de vérité demande du courage. Les grands hommes d’Etat sont rares.
On peut toutefois suggérer à ceux qui nous gouvernent de repenser la regrettée planification démocratique: Décider que l’habitat social doit être une priorité absolue et tenter de résoudre ce problème primordial pour les français et leur pouvoir d’achat. C’est dans les années 50 et sous l’impulsion de l’Abbé Pierre que le problème a été posé. Cela fait plus de 60 ans et le problème est loin d’être réglé. Puis viendraient les retraites…etc.
On m’objectera et ce n’est pas faux que dès qu’une réforme menace telle ou telle catégorie de la population, des foules se déversent dans la rue en criant : »gardarem lou privileges ». On revient au fameux syndicalisme déambulatoire.
Bref, les contradictions sont indispensables pour penser. Qu’en est-il de l’action ? Et ne doit-on pas remercier les politiques qui ont le mérite de se battre avec les réalités, même si nous ne reconnaissons pas nos combats dans leur politique. Nous avons les mains pures mais avons nous encore des mains ?