Plus de vingt ans après la chute du Mur de Berlin, certains d’entre nous traditionnellement de gauche étaient en passe de perdre leur repères. j’avoue avoir dit dans une réunion que je ne savais plus bien où je me situais. J’ai écrit dans ce blog que le syndicalisme « déambulatoire » , enfermé dans le refus systématique de toute adaptation de notre pays à la globalisation, me paraissait dépassé et contre-productif.
Et puis il y a eu les manifs contre le mariage gay, les remous provoqués par les projets de modification de la politique familiale, le meurtre de Clément Meric, les premières prises de position contre l’éventuel projet de loi sur le suicide assisté.
La Droite dans toute sa majesté s’est réveillée : contre l’évolution des moeurs, contre une plus juste répartition de l’argent des allocations familiales au nom du caractère sacré de la famille. La « manif pour tous » a été l’occasion de violences et de propos homophobes insupportables.La mort du jeune Clément Méric tué par un néo-nazi a constitué le sommet de cette violence et de cette haine.
Alors certes cette gauche au pouvoir n’est pas enthousiasmante. Elle est profondément social-démocrate. Elle négocie et fait des compromis. Mais on ne peut en aucun cas l’assimiler à la droite. Les valeurs de droite existent toujours. Cette droite traditionaliste, issue de la France profonde prête à s’allier à l’extrême droite quand il s’agit de ses valeurs fondamentales : travail, famille, patrie.
Cette droite extrême est forte en Grèce, en Hongrie, dans certains pays du Nord de l’Europe.
La droite traditionnelle a bien sûr le droit d’exister et de défendre ses valeurs. Cela s’appelle la démocratie.
A nous de défendre les valeurs de gauche: évolution de la famille, meilleure répartition des aides sociales même si l’universalité du droit doit en prendre ombrage, dignité de la fin de vie, Accueil des migrants ( et là, il y a du travail à gauche), transparence, refus de la démagogie, prise en compte de la mondialisation etc…
Merci à la manif pour tous de nous avoir donné à voir cette bonne vieille droite et de nous avoir permis de continuer le combat pour que la gauche reste de gauche tout en intégrant les phénomènes inhérents à la mondialisation, qui peuvent la conduire à des reculs sur le plan social. Espérons que ces reculs permettront un retour de la croissance et un retour des vraies réformes.