« Le France ne peut pas accueillir toute la misère du monde MAIS ELLE PEUT EN PRENDRE SA PART. »
Je ne sais plus si cette phrase a été prononcée par Michel Rocard ou non , mais je la reprends à mon compte.
Aucun pays dans l’état actuel du monde ne peut laisser entrer sur son territoire tous les gens qui le souhaitent.
Cette forme de démagogie fait le lit du fascisme. Mais elle doit tous les accueillir dignement et examiner leurs dossiers , dans le cadre de la loi, avec le sérieux requis. C’est le minimum que nous attendions d’un gouvernement social-démocrate.
Nos sociétés post « chute du mur de Berlin et fin des utopies meurtrières » n’ont pas trouvé mieux que la loi pour réguler un certain nombre de phénomènes sociaux dont les migrations font partie.
Aucune loi ne se conçoit sans une sanction adaptée. Peut-on imaginer que tous les citoyens d’un pays respectent les lois s’ils savent qu’ils ne seront pas punis! L’Histoire nous montre que les utopies qui ne tiennent pas compte de la (parfois) sinistre condition humaine peuvent devenir meurtrières.
Pour le moment, il s’agit d’appliquer la loi existante en attendant peut-être en 2014 un nouveau texte qui permette aux migrants d’obtenir des cartes pluri-annuelles, délivrées par des préfectures à l’écoute des personnes et tenant compte notamment de la durée de résidence en France et d’autres éléments qui ne sont pas mon objet ici.
La famille de Leonarda avait épuisé toutes les voies de recours et était sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire. L’arrestation de la jeune fille s’est faite incontestablement de manière inappropriée mais dans le respect de la loi. Lui proposer de revenir seule me semble être une manoeuvre politicarde qui ne fait pas honneur à Monsieur Hollande.
Je crois par contre que c’est le moment de mettre cette sainte indignation au service des étrangers qui veulent soit déposer un premier dossier après plus de dix ans de résidence en France,soit continuer à faire de la recherche scientifique, soit ne pas retourner dans des pays ou la violence contre les femmes est insupportable, soit tout simplement renouveler leur carte de séjour sans attendre entre trois et douze heures dans des conditions inacceptables.
Les jeunes ont découvert en Leonarda un symbole de la cruauté de ce monde. Cela montre qu’ils ont une conscience et qu’ils sont capables de révolte. Tant mieux. Mais il ne faudrait pas que le cas Leonarda empoisonne le débat sur l’immigration.
Alors je répète ce que j’ai déjà dit ci-dessous. Mesdames et Messieurs les ministres, sous-ministres, conseillers du Prince, Monsieur Valls, Mesdames et Messieurs les préfets, secrétaires généraux et guichetiers, il est inutile de faire des lois si l’on ne s’assure pas de leur bonne application. Jacques Delors disait que la France est un cimetière de lois non appliquées. Une loi non appliquée ou mal appliquée est dangereuse. Elle accrédite l’idée du « Tous pourris » ou du « Le pouvoir ne fait rien pour les petits et les sans-grades. »
Que vos administrations pléthoriques appliquent les lois en matière d’immigration.
C’est peu mais ce sera énorme pour leur dignité et pour la notre.