« Les cadavres de 92 migrants retrouvés dans le Sahara, 7 hommes, 38 femmes et 42 enfants. »
Le titre de l’article est sec. On apprend que ces migrants tentaient de se rendre en Algérie. Ils venaient du sud du Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde.
Au début d’Octobre, 360 migrants en provenance de Somalie d’Erythrée et de Syrie avaient péri à l’entrée de l’île de Lampedusa.
On peut estimer à près de 20000 personnes le nombre de migrants morts en mer ou dans le désert au cours de leur tentative désespérée de sortir de la misère ou de fuir les guerres.
Face à ces horreurs l’opinion publique s’émeut, manifeste, pour quoi, contre quoi ?
Dans le même temps, dans la plupart des pays européens l’extrême droite raciste gagne une part importante de l’électorat.
En France, le consensus majoritaire se fait autour du refus de l’immigration .
La pitié et la haine se mêlent sans que l’on sache vraiment ce qui l’emporte.
IL faut répéter que sur les 45 millions de personnes exilées dans le monde, plus de la moitié se trouvent en Asie ou en Afrique. Il faut répéter que Le HCR (Haut commissariat pour les réfugiés) a demandé à l’UE d’accueillir plus de réfugiés syriens, majoritairement « installés » dans des conditions précaires au Liban, en Jordanie, en Egypte, en Irak et en Turquie. L’Allemagne a accepté d’en accueillir 5000 en plus des 18000 déja acceptés, la Finlande 500 et l’Autriche 500. La France a accepté tardivement d’en accueillir 500. A suivre.
La sainte indignation du gouvernement français contre les massacres en Syrie s’est brusquement éteinte.
Rappelons également que parmi les réfugiés syriens, plus de 50% ont moins de 17 ans.
Il y a certes dans notre Europe majoritairement chrétienne et d’origine chrétienne une double injonction contradictoire : s’indigner et fermer les yeux.