J’ai découvert Albert Camus à l’âge de 16 ans.
Je l’ai lu avec passion. Il m’a aidé à vivre, à assumer mon éclectisme, mes angoisses et mes espoirs, mon désespoir sur la condition humaine et mon envie de ne pas laisser tomber.
Depuis quelques années, on l’encense.
Pendant les années « gauchistes », il a été traîné au ban des philosophes, qualifié de « petit bourgeois », de « colonialiste », de « belle âme ».
Camus ne prétendait pas refaire le monde : » Chaque génération sans doute se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »
Il ne croyait pas aux lendemains qui chantent mais il aimait passionnément la vie, l’amour, les femmes, la mer.
Il a voulu tout essayer, la réflexion philosophique, le roman, le théatre et la politique.
Camus m’a accompagné tout au long de ma vie militante. J’ai toujours refusé les idéologies qui reposaient sur l’idée que seule l’injustice de l’organisation sociale conduisait parfois les êtres humains vers le mal.
C’est peut être Camus qui m’a donné envie de faire des études de droit après que j’ai lu cette phrase : » Nous sommes obligés de respecter en vous ce que vous ne respectez pas chez les autres. »