Le bruit court, la rumeur enfle : les jeunes seraient de plus en plus individualistes, de plus en plus éloignés de toute idée d’intérêt général ou de contrat social.
Chaque personne ayant dépassé 50 ans s’exaspére de voir des jeunes et des moins jeunes l’oeil agrippé à leur smartphone, à leurs messages ou à leur page Facebook, comme si leur vie en dépendait. Chaque génération a du mal à comprendre la génération qui suit. Rien de nouveau sous le soleil.
Outre, comme je l’ai dit plus haut, qu’il n’y a pas LES jeunes mais des jeunes, on peut aussi se poser des questions sur cette soif de faire société avec des amis réels ou virtuels.
Est-ce que cette volonté de se créer une petite société d’amis n’est pas un bon moyen d’apprendre ce qu’est la vie sociale, ses joies, ses déceptions, ses compromissions, ses grandeurs et ses lâchetés ? Et pour ne pas trop souffrir, il vaut peut-être mieux que ce soit virtuel.
Autre question : Ce que donne à voir le monde politique, social, intellectuel, n’est pas exaltant. Vouloir s’y engager nécessite soit une bonne dose de volonté de pouvoir, soit une bonne dose de naïveté.
Les beaux esprits qui s’exaspèrent de la baisse du niveau , du narcissisme des jeunes, de leur individualisme devraient peut-être se demander qui a envie de leur ressembler ?