François Begaudeau a écrit un livre amusant sur l’impolitesse dans le milieu littéraire : attachés de presse ou critiques qui n’ont pas lu votre livre, public à la recherche de celui qui est CONNU etc…
Nous avons tous besoin de reconnaissance. Ne pas l’avoir fait mal à notre ego. Paradoxalement, c’est pour cela que J’aime bien ce blog de l’Harmattan sans commentaires. Il y a des gens mystérieux qui y jettent un coup d’oeil. Ces lecteurs anonymes ne peuvent ni me féliciter, ni m’injurier et c’est très bien comme cela.
J’ai cependant une certitude : à une exception près mes amis ne lisent pas mon blog. J’ai pourtant essayé soit de leur envoyer le lien soit de leur signaler tel ou tel article qui pourrait les intéresser. Non, ils tiennent bon. C’est comme si une force puissante les empêchait d’y accéder.
Il y a même un jeune homme de ma famille ( à qui j’avais envoyé l’ article sur ma judéité (paru dans le journal La Croix) pensant que les conséquences d’une enfance juive pendant la 2° guerre mondiale, pourraient l’intéresser dans une époque de nouveau confrontée à l’antisémitisme), qui a eu le courage de me dire – alors que je le relançais- ce que d’autres pensent sans doute : » Quel égoïsme ! Je t’emmerdes, plutôt deux fois qu’une. »
Une telle violence interroge le pauvre blogueur solitaire, qui doit reconnaitre qu’il a du mal à lire…les blogs des autres !
Pourquoi sommes nous allergiques aux écrits ou aux tableaux… de nos proches -non célèbres- alors que nous nous vantons d’avoir lu tel ou tel livre d’un auteur connu, même s’il est insipide ?
Je laisse au brillant La Rochefoucauld le soin d’émettre une hypothèse : »Il y a deux sortes de curiosité : l’une d’intérêt, qui nous porte à désirer d’apprendre ce qui peut nous être utile; et l’autre d’orgueil, qui vient du désir de savoir ce que les autres ignorent. »
Tout cela est à considérer avec distance et humour, comme la vie en général.