« Alors, qu’est-ce qui ne va pas encore ? »
je sens dans ma main le petit post-it où j’ai noté toutes les questions que je voulais lui poser : un doigt de la main qui se replie dans la nuit, les légers vertiges, les palpitations etc…Je le cache précipitamment dans ma poche.
« Tout va bien docteur, je viens comme d’habitude pour le renouvellement de mes médicaments, puisque vous ne pouvez pas soi-disant me les donner pour plus de trois mois! « (Non mais…)
« Non évidemment, c’est interdit et à part çà, comment va votre mari ? »
« ça va, ça va…moi j’ai très mal à la main et…. »
« Arthrose, rien à faire… »
« Ah bon, et les palpitations ? »
« L’angoisse, rien de grave. C’est tout ? »
Il tape sur son ordinateur sans me regarder, imprime l’ordonnance et murmure : »Carte vitale »
« Vous avez toujours mes directives pour mourir dans la dignité ? »
« Elles doivent être quelque part par là… »
Je pense : »Mais avant de mourir dans la dignité, ce serait possible de vivre encore un peu sans être trop enquiquinée par l’inévitable usure de la vieillesse ? » mais je ne dis rien.
Il me semble que quand j’étais plus jeune, les médecins prenaient ma tension, écoutaient mon coeur…ça doit être passé de mode!
Mais ne vous y trompez pas. Il est sympa ce médecin.
Je crois que la vieillesse l’ennuie. Moi aussi