Je me souviens de mes parents me disant que si je ne travaillais pas bien à l’école, je deviendrais vendeuse de chaussures, le comble de l’humiliation.
Je me souviens d’avoir été gênée quand les vendeuses assises sur le petit banc à mes pieds, m’aidaient à enfiler des chaussures.
Puis je me souviens de la première fois où j’ai voulu acheter des bottillons avec cette fichue arthrose dans le dos.
La « technicienne de vente » me regardait me contorsionner du haut de ses 175 cm. Elle ne comprenait pas que mes pieds étaient soudainement devenus hors d’atteinte. Je n’étais pas sûre de comprendre non plus.
je suis sortie de la boutique, humiliée et furieuse contre la disparition de ces petits bancs de ma jeunesse.
La vendeuse a dû penser que j’étais une vieille emmerdeuse qui cherchait à s’occuper, incapable d’imaginer que si elle m’avait juste un peu aidée, je me serais ruinée dans sa boutique !
Comme dit mon toubib favori : « c’est de l’arthrose, rien à faire. »