Extrait de la Charte de l’Olympisme : « Le but de l’Olympisme est de mettre le sport au service du développement harmonieux de l »homme en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine »
C’était un spectacle fort agréable que ces JO à Rio, avec bien sûr, à la télévision, son lot de commentaires hystero-chauvins. Nous avons tout appris sur « le beaucoup d’émotion » des athlètes français, presque rien sur ce magnifique perchiste brésilien qui a eu le culot de détrôner notre héros national Renaud Lavillenie.
Mais France 2 nous a réservé (sans le vouloir) un intéressant moment de journalisme: cela s’est passé pendant l’épreuve du 50km marche. Notre champion français Yohann Diniz titube, tombe, saigne, s’arrête, repart. Le commentateur s’émeut, en appelle aux autorités olympiques pour arrêter sa course folle et demande à Nelson Montfort de trouver un responsable du staff français. Habituellement, nous voyons les chefs, mais dans l’urgence, le journaliste n’a déniché qu’un obscur bureaucrate grisâtre et grisé par cette célébrité inattendue. Face à la description du martyre de notre champion, il déclare en souriant : »Tout se passe bien, tout est sous contrôle, les médecins du staff suivent la course. Yohann Diniz est toujours en marche. C’est l’olympisme, le sport, la compétition, en un mot RAS. »Fin de l’interview. Disparition du bureaucrate. The show must go on.
Comme le dira plus tard Yohan Diniz : » Si l’athlète était au coeur des JO, ça se saurait! » (L’Equipe du 20/08/2016)
Je rejoins entièrement Jacques Attali qui dans l’Express, dénonce le triomphe de la hiérarchie- que l’on estime cependant nuisible dans l’éducation-, la fascination pour les seuls vainqueurs dans toutes les dimensions de notre monde et en particulier-en dehors du sport- dans la compétition économique. Le risque-ajoute-t-il- c’est de condamner l’essentiel de l’humanité à la frustration et à la rage.
L’émotion olympique peut être très belle. elle peut être répugnante.