A propos de l’Europe :
L’Histoire de l’Europe est pleine de bruit et de fureur.
Pour la génération de la guerre, la construction de l’Europe était vraiment la réalisation d’un rêve de paix, de dialogue entre les nations, de prospérité.
Sortir des nationalismes étroits, organiser les premiers échanges Erasmus dans nos universités, voir s’éloigner le spectre d’autres guerres, assister de notre vivant à l’entrée dans l’Europe des ex-pays du Bloc soviétique, oui c’était un rêve.
Le Non français et néerlandais au referendum de 2005 sur une constitution pour l’Europe a été le premier signal d’alerte. Ce Non montrait paradoxalement de la part des Français un intérêt pour l’Europe. Puis il y a eu le Brexit, en passant par les discours de l’extrême droite populiste, partout en Europe, jusqu’aux refus d’accueillir des réfugiés ,de la part de la Hongrie notamment, sans qu’aucune sanction ne soit prise.
Hubert Védrine a raison. Nous n’avons pas eu les moyens de nos émotions. Les nationalismes sont toujours là, le refus des « étrangers » (…) le repli sur soi renaissent un peu partout. Tout cela n’avait sans doute jamais disparu.
Faut-il abandonner le rêve. Sans doute. Les rêves vous mettent hors de la réalité et celle-ci a vite fait de vous rattraper par surprise.
Ce n’est plus à nous, les vieux, de mener ce combat pour une Europe équilibrée, sociale, pas trop bureaucratique, capable d’imposer à ses membres le minimum de règles sociales. Mais nous pouvons au moins jouer le rôle de lanceurs d’alerte : si l’Europe s’autodétruit, ce n’est pas seulement nos rêves qui disparaitront, ce sont peut-être nos pires cauchemars qui se réaliseront.
« Construire peut être le fruit d’un travail long et acharné. Détruire peut être l’oeuvre d’une seule journée. » Winston Churchill