C’est un jeune homme poli, bien élevé, pas vraiment affriolant mais quel autre choix avons nous quand on ne croit pas au revenu universel, quand on souhaite reconstruire l’Europe et non la détruire, quand on veut tenir compte de l’absence de perspectives dites socialistes dans ce monde ici et maintenant.
Outre cette absence de choix face à la menace Le Pen /Fillon, Macron parle un langage que je comprends : ce « En même temps » qu’il emploie souvent, objet de moquerie de la part de journalistes peu attirés par les discours contradictoires, est une source d’espoir.
Concilier la mondialisation, la construction européenne avec la défense des plus démunis, concilier l’expansion d’un nouveau mode de production (capitaliste bien sûr) et sa nécessaire fluidité avec un code du travail moins contraignant mais toujours protecteur, réconcilier la société civile et la classe politique…etc nécessite de ne plus raisonner par idées simplistes ou apparemment « révolutionnaires ».
C’est un pari difficile auquel semble vouloir s’attaquer Macron, celui de mener à bien les nécessaires transformations économiques sans faire disparaitre complètement les droits sociaux acquis.
Il lui faudra mener en même temps une politique libérale et une politique sociale qui ne détricote pas trop les droits acquis . Il lui faudra essayer de moderniser le travail tout en évitant de jeter les nouveaux travailleurs « indépendants » dans un processus « d’uberisation » sauvage.
Tout ceci doit se faire « en même temps ». Cela s’appelle le Réformisme