Mr X est arrivé en France en 1993, en provenance des Comores, à l’âge de 21 ans.
Il avait fait l’objet d’une reconnaissance par son père de nationalité française le 10 septembre 1990 pour lui et ses frères et soeurs
Il possédait une carte d’identité française.
Il travaillait, vivait en pensant qu’il était français.
En 2014, lorsqu’il reçoit son extrait de naissance , il y est indiqué que l’acte de reconnaissance a été fait alors qu’il était majeur.
On lui refuse alors le renouvellement de sa carte d’identité.
Il saisit les tribunaux : La Cour d’Appel de Paris décide qu’une reconnaissance postérieure à la majorité n’a aucune incidence sur la nationalité. Mr X n’est plus français.
Il fait un pourvoi en cassation conseillé par un excellent cabinet d’avocats. La Cour dans un arrêt du 18 janvier 2017 confirme sèchement l’Arrêt d’Appel.
Mr X n’a plus de nationalité, puisqu’il n’a jamais demandé et pour cause un passeport comorien.
Bien intégré, depuis 25 ans en France, il se retrouve apatride.
C’est conforme au droit. C’est contraire aux règles élémentaires de la logique et de la morale.
Cet homme « intégré » à la France va devoir redevenir un exilé, étranger. Negar Djavadi dans son magnifique roman « Desorientale » dit : « Je suis devenue, comme sans doute tous ceux qui ont quitté leur pays, une autre. un être qui s’est traduit dans d’autres codes culturels. D’abord pour survivre, puis pour dépasser la survie et se forger un avenir. »
Mr X après avoir fait ce chemin va devoir faire le chemin inverse.