J’ai déjà parlé dans ce blog de cette tendance du féminisme à l’intersectionnalité, à l’insistance sur les différences plutôt que sur l’universalisme et sur ce qui nous rapproche.
Marc Lilla, vient de publier aux Etats-Unis traduit en France : La gauche identitaire.
Dans un dialogue avec le sociologue Eric Fassin,(Le Monde du 2 Octobre 2018), Marc Lilla déclare : »La critique fondamentale que j’adresse à la gauche identitaire porte sur le repli sur soi qu’elle promeut. A force d’inciter chacun à s’interroger sur les différentes identités qui le traversent, de race, d’orientation sexuelle, etc, cette gauche est moins en mesure de remporter des élections là où il le faudrait, pour ensuite défendre les droits des minorités, ou atteindre tout autre objectif…Pour que les choses changent, il faut gagner les élections et développer une vision du bien commun…La seule façon de protéger les exclus est d’insister sur le fait qu’ils font déja partie de « NOUS », et par consaquent que leur exclusion est injuste. S’il n’y a pas de NOUS, comment motiver les uns d’être solidaires avec les autres ? Plus nos sociétés deviennent individualistes et diverses, plus nous avons besoin d’établir des liens de sympathie et de devoir politique parmi nous…Une citoyenneté ouverte, accueillante, combative- c’est cela dont nos démocraties ont besoin et que je tiens à promouvoir. »
Merci Marc Lilla.