Il ne faut pas se laisser aller
Mais que c’est dur parfois, quand le chagrin repoussé à force de volonté montre le bout de ses larmes
Quand je prends conscience qu’il ne reviendra jamais
Quand je me demande si ma vie a encore un sens
Man lebt, parce qu’il faut vivre
Parce que je n’ai pas survécu à la guerre pour lâcher tout avant que tout s’écroule en moi
Parce que je devine que ce printemps -même confiné- est magnifique
Je me demande comment le théoricien de l’Histoire que tu étais aurait parlé de cette pandémie ? Comment il l’aurait associé à un mode de production ?
Je confie à ce blog que je reprends après trois mois d’absence un poème un peu triste de Guy écrit à Alger en 1965 :
J’aime ce chant funèbre
Il évoque ma vie d’homme
Une pauvre vie d’homme
Des tracas des faiblesses
Des lâchetés des haines
Un bel et tenace amour
Une pauvre vie d’homme
J’aime ce chant funèbre
Ceux qui pour leur vie entière
Sont comme des paysans
Sans terre
Me ressemblent mieux que des frères
C’est toujours un peu la mienne
Une pauvre vie d’homme
(Vingt huit poèmes, Alger-Paris-1965, auto-édité en 2010)