L’un des principaux points de désaccord qui opposent le christianisme au judaïsme réside justement dans le fait que le christianisme assigne à tout homme pour but suprême le salut de son âme propre. Aux yeux du Judaïsme, chaque âme humaine est un élément servant dans la création de Dieu qui est appelée à devenir, par l’action de l’homme, le royaume de Dieu; ainsi il n’est fixé à aucune âme de but à l’intérieur d’elle même, dans son propre salut. Chacune doit, il est vrai, se connaitre, se purifier, s’accomplir, mais pas pour son propre compte, pas pour le bénéfice de son bonheur terrestre ni pour celui de sa béatitude céleste, mais pour le bénéfice du travail par lequel elle a mission d’influer sur le monde de Dieu. Il convient de s’oublier et de songer au monde. » ( 1947)