« Israël, Etat-Nation des seuls juifs » : l’indignité

(sic !!!!!!?????)

Le 19 juillet 2018 la Knesset a voté une loi scélérate sur : Israël : la nation-Etat du peuple juif
Je ne peux pas dire que j’ai honte, parce que cela signifierait que je me sens proche d’israël. J’essaye parfois mais trop c’est trop.
Cette loi est indigne d’un Etat qui se prétend démocratique
Je reproduis ici des extraits de la pétition d’intellectuels israéliens contre cette loi, parmi lesquels :Amos OZ, David Grossman, A.B.Yehoshua, Eshkol Nevo, Orly Castel-Bloom, Etgar Keret, Zeruya Shalev, Yael Dayan…
« Nous-écrivains, scénaristes, dramaturges, universitaires et membres de la communauté des arts et des lettres d’Israël- souhaitons vous exprimer notre très grand choc et notre consternation, suite à la loi sur l’Etat-Nation.
Selon une loi récemment adoptée par la Knesset et intitulée « Israël: la Nation-Etat du peuple juif », Israël est maintenant défini comme nation-etat des seuls juifs. Celle-ci est une loi fondamentale, de statut quasi constitutionnel, qui autorise de façon explicite la discrimination raciale et religieuse, qui abroge le statut de langue officielle de la langue arabe en même temps que l’hébreu, qui ne mentionne pas la démocratie comme principe de base du régime et qui ne mentionne pas l’égalité comme valeur fondamentale. En tant que telle, cette loi fondamentale est non démocratique et est contraire à la définition de l’Etat d’Israël comme Etat démocratique.
Cette loi exclut les Arabes chrétiens et musulmans( y compris les Bédouins), les Druzes et les Circassiens.
En sapant ainsi les fondements de notre pays juif et démocratique, vous avez causé un grave préjudice à la société israélienne. mais l’atteinte la plus grave a affecté les valeurs d’égalité et de responsabilité mutuelle, sur lesquelles la société israélienne est fondée et desquelles elle tire sa force;
Nous exigeons que vous abrogiez immédiatement la loi sur la nation-Etat, qui instaure une discrimination à l’encontre des arabes, des Bédouins, des Druzes et des Circassiens et provoque la détérioration de la coexistence de la majorité juive d’israël avec ses minorités.
S’il vous plait, empêchez votre gouvernement et votre coalition d’accabler les minorités qui forme la mosaïque pleine de couleurs qui constitue la société israélienne et qui contribue à garantir son existence. faites le maintenant!

Merci Mr Benalla : Un été parfait…et une question : Comment définir une Affaire d’Etat ?


Il y a eu la Coupe du monde et la victoire des Bleus…Youpi
Il y a ce temps merveilleux même en Normandie
Il y a le Tour de France… un peu ennuyeux
Et puis il y a eu Alexandre Benalla: Merci Cher Alexandre. Grâce à vous, nous passons des heures passionnantes à écouter les grands chefs, les sous-chefs, les moins que chefs, les défenseurs de la démocratie comme Le Pen et Mélenchon sans oublier Ciotti, Jacob…demander des comptes sur ce qu’ils appellent UNE AFFAIRE D’ETAT
Outre d’attirer notre attention sur une administration pléthorique et inefficace (parfois), ce spectacle total nous permet d’assister à la faim (fin ?) des vieux partis, déboussolés.
Ils ont enfin quelque chose à se mettre sous la dent et ils nous montrent leurs muscles!
Certes, Cher Alexandre, ce que vous avez fait est condamnable. Seul un vrai flic a le droit de frapper un manifestant à terre, sans être condamné à quoi que ce soit ! Mais, en même temps, vous nous avez montré que le pouvoir, même le plus minime fait péter les plombs ! On le savait déjà mais il ne faut jamais le perdre de vue.
Mais, Cher Alexandre, J’ai peur que vous ayez surestimé votre pouvoir. Vous ne faites pas partie des chefs. On peut tirer sur vous sans ménagements.
A propos de cet évènement, qui est censé faire trembler le Président, Je propose à mes lecteurs une question à l’ordre du jour : Entre l’affaire du refus d’accoster sur les côtes françaises pour l’Aquarius et l’affaire Benalla, laquelle vous parait être une affaire d’Etat ?

Echec cuisant d’un petit cours d’application du droit…

Je fais consciencieusement ma brasse (coulée ?) dans la piscine. Il faut que j’arrive à 40 longueurs aujourd’hui. C’est un peu ennuyeux mais Bon !
Une mini armée d’enfants et de grand-parents arrive. le petit garçon myope et tout blanc se précipite sur l’interminable liste des interdictions affichée par la co-propriété et hurle à sa soeur : « Il est interdit de plonger, de crier … »
Je me dis que ce petit fera un parfait député faiseur de lois inutiles et je poursuis mes efforts.
La petite fille me demande alors si c’est vrai qu’elle n’a pas le droit de plonger.
La juriste critique que je suis est ravie : je lui dis que tant qu’elle ne gêne pas d’autres personnes et puisqu’elle nage bien, elle peut sauter et qu’il faut interpréter les règlements avec souplesse.
Elle saute pendant que le futur député éructe.
Contente de moi, je vais rougir au soleil en lisant un polar.
Un premier cri perçant d’une troisième petite fille vrille mes vieilles oreilles. Je résiste à l’envie d’engueuler sa famille affalée au bord de la piscine.
Au quatrième cri strident, je ne résiste pas à un deuxième cours .
« Pouvez vous s’il vous plait dire à vos enfants de hurler un peu moins fort ? Appliquer le règlement avec souplesse s’applique dans l’autre sens aussi ! »
Les dames se taisent, rappellent les enfants, leur disent qu’ils vont aller au bord de la mer puisque nous gênons la dame…etc
Je tente alors de leur expliquer que ce n’est pas grave mais que chacun doit respecter l’autre. Je respecte le droit de plonger, la petite respecte mon droit à ne pas devenir encore plus sourde…
Tout le monde boude.
Mon enseignement est un échec total
La tête basse, je quitte mon soleil.

Les émotions négatives : les conseils des sages

Ce livre réunit un psychiatre, Christophe André, un philosophe, Alexandre Jollien et un moine bouddhiste, Mathieu Ricard
Ils dialoguent sur des sujets fondamentaux : L’écoute, les émotions, le corps, la souffrance, la cohérence, l’altruisme …etc
Parmi les trois, il y a Alexandre. Je me sens si proche de lui que je vous présente ici quelques citations qui m’ont émue :

 » L’idée d’être un intermittent du bonheur apaise en profondeur…Pour celui qui peine au quotidien, il est encourageant de voir que ni la fatigue, ni la faiblesse, la maladie ou le handicap, ni en un mot, l’imperfection du monde n’interdisent la joie. L’exercice c’est d’oser inlassablement la non fixation. Tout est éphémère, même le mal-être. Et les mots de Spinoza disent l’essentiel et me servent de programme : » Bien faire et se tenir en joie. »

« Trop souvent, sans écouter l’autre à fond, je ramène tout à moi, à mon histoire, à mes catégories mentales. Affligeant réflexe qui nous pousse à balancer des : »ça me rappelle ma belle-mère », « Tu me fais penser à mon cousin. », « J’ai vécu la même chose, enfant », etc. Je me replie alors sur mes opinions, sans laisser l’autre réellement exister. Ecouter, c’est s’arrêter, oser ne plus avoir une réponse toute faite, cesser d’ensevelir autrui sous des tonnes d’étiquettes. »

On a l’impression en lisant ce livre et notamment Alexandre, le philosophe, d’avoir un ami qui nous comprend. Que dire de mieux ?

« La minute vieille »

C’est une très vieille dame courbée en deux, qui pendue au bras de sa (vieille) fille, exige de venir à la piscine de la résidence.
Après une descente périlleuse de trois marches, la très vieille dame s’assied sur une sorte de banc en béton.
La fille la couvre d’un chapeau et me rejoint dans la piscine.
Je la salue et déclare (hypocrite) : « Elle est merveilleuse, Quel âge a-t-elle ? »
« 96 ans. On peut dire çà » répond-elle avec une sorte de grimace. « Elle voulait se baigner mais je ne sais pas comment lui faire descendre les trois marches de la piscine! »
« Se baigner, dans son état ! » dis-je (très impoliment).
« Toutes les deux, nous avons toujours adoré l’eau. » répond sa fille avec un léger énervement.
Nous nageons côte à côte notre brasse années 50, la tête hors de l’eau et le dos arc-bouté.
Je suis si bien dans l’eau. Moi aussi, dès que je vois un lac, une piscine, un fleuve, la mer, j’ai envie de m’y plonger. J’ai 78 ans. Combien de temps me reste-t-il avant de devoir renoncer et me sentir à jamais exilée ?
« Il faudrait faire des piscines pour les handicapés » reprend dans un souffle de plus en plus faible ma nouvelle copine.
Je bredouille et je sens ma détermination à mourir avant la grande vieillesse et dans la dignité vaciller, d’autant que la très vieille dame crie à sa fille en rigolant : » Elle est aussi bonne que la mer ? »

Dubito ergo sum

Marquis de sade
Philippe Roth

Prétendre détenir LA vérité peut conduire aux pires monstruosités, aux idéologies meurtrières.
Mais comment gouverner (un pays, un parti, une association, une entreprise…) sans croire et appliquer UNE vérité ?
Dans une démocratie où la diversité politique est la norme, le désaccord est nécessaire comme l’accord peut être indispensable. La critique systématique est inutile et contre productive.
Qui peut prétendre dire LA vérité sur l’accueil des migrants ? Seuls les chercheurs comme François Héran et Stephen Smith peuvent envisager tous les aspects d’un problème aussi complexe. Ils sont indispensables mais ils ne donnent pas de directives concrètes. Nous y reviendrons.

Pire encore, comment condamner une oeuvre littéraire au nom, par exemple, de LA vérité d’une idéologie féministe ? Pour certaines féministes, Philippe Roth doit être condamné pour sexisme ! C’est méconnaitre le rôle fondamental de la subjectivité de l’auteur, de son droit aux phantasmes, de son devoir de dévoiler les aspects parfois sordides de son inconscient.
Seule la littérature peut nous aider à comprendre l’être humain, ses contradictions, ses allers-retours entre le Bien et le Mal. C’est avec ce monde là que nous devons agir ou pas ?
Dans le même esprit, le rejet « féministe » du Marquis de Sade. On peut ne pas aimer. On ne peut pas le condamner au nom du féminisme. Sade décrit avec froideur des pratiques sexuelles violentes. Il montre aussi par ce biais les limites de la sexualité. Ce sont des pratiques et des phantasmes que beaucoup d’êtres humains partagent.
En évoquant cet échange avec quelques copines féministes, je parle toujours de ce qui me tient le plus à coeur : le fil ténu entre nos comportements quotidiens et les actions les plus meurtrières.
« Je condamne donc je suis » pourrait résumer cette tendance de certains êtres humains (parmi lesquels des intellectuels) à préparer le terrain aux fanatismes les plus stupides.
Ce fil ténu m’obsède depuis que j’ai commencé à écrire . Certain(e)s me l’ont reproché estimant qu’il n’y a aucune commune mesure entre une mauvaise pensée ou une petite mauvaise action et les génocides… C’est vrai et faux.
Pour moi continuer à penser ce fil ténu c’est m’interroger sur ce qui au tréfonds de nous-mêmes, participe du mal que les êtres humains sont capables de faire subir à leurs semblables.

J’ai testé les 80km/h : l’enfer c’est les autres

Chaque année, je prends une petite route de campagne ravissante et tortueuse pour aller de Cabourg à Deauville.
Chaque année, je suis quasiment en apnée sur cette portion de route, tant le trafic y est abondant et le parcours sinueux et dangereux.
Chaque année, je me dis qu’un jour il faudra que je m’arrête pour admirer la campagne normande et cueillir les quelques fleurs sauvages que les tondeuses municipales ont épargnées.
En ce mois de juin 2018, me voici sur cette route décidée à rouler à la vitesse indiquée, c’est à dire 70km/h
Au début, c’est génial. Je respire normalement. Je vois les arbres, les champs…
Puis j’aperçois une voiture derrière moi qui semble bien décidée à me pousser.
Je résiste. Mais ce n’est plus une seule voiture derrière moi, elles sont maintenant trois collées à moi et les unes aux autres.
Notre caravane croise un énorme camion qui semble pressé, mais cette rencontre périlleuse n’a pas découragé mes poursuivants.
Alors que notre caravane s’enrichit de quelques véhicules supplémentaires et que je devine les invectives des conducteurs, je prends une décision :
Je ne peux pas résister seule à la connerie de certains humains.
Je suis de nouveau en apnée à 90km/h..
L’enfer c’est les autres !

Attention politiquement incorrect : Le silence assourdissant des gouvernements africains

Ces milliers de gens prêts à tout et même à mourir pour rejoindre l’Europe doivent y être accueillis avec respect. Il n’y a pas de discussion possible là-dessus.
Mais qu’en est-il des pays de départ . Je ne parle pas ici des Erythréens, des Soudanais, des Somaliens, ni bien sûr (en dehors de l’Afrique) des Syriens, Irakiens ou Afghans. Ces pays sont en guerre ou vivent sous des dictatures insupportables. Je parle de la Côte d’Ivoire, de l’Algérie, de la Tunisie, du Maroc, de la Guinée, du Mali, du Nigeria, du Congo, de la RDC, du Cameroun…
Le silence des gouvernements de ces pays est assourdissant. Le contraire serait étonnant .Ce qui me choque c’est la disproportion entre l’insistance sur la responsabilité européenne et le silence de la presse,des politiques des associations, des intellectuels sur les raisons de cette saignée africaine. A titre d’exemple je cite quelques questions dont j’aimerais entendre parler : quelle politique africaine contre une démographie galopante, quelles mesures contre les violations des droits humains, notamment des droits des femmes,quelles analyses sur l’incapacité politique et économique de ces pays à retenir leurs citoyens,quelle prise de conscience sur la corruption récurrente dans nombre de ces pays..
Tout se passe comme si les seuls coupables de cette situation tragique étaient en Europe. Un vieux complexe post-colonial semble encombrer notre réflexion sur ce sujet fondamental pour l’avenir du monde. L’extrême droite a alors un boulevard pour ses analyses simplistes et racistes.
René Dumont, anthropologue, il y a plus de 50 ans, avec son ouvrage :’L’Afrique noire est mal partie », reste le seul spécialiste connu a avoir osé aborder les problèmes de fond de l’Afrique. Certes les choses évoluent. Peu à peu, certains pays sortent du sous-développement.
Ce que je souhaiterais c’est, par exemple, que ce que nous disent les migrants, dans nos permanences associatives, sur leurs pays d’origine, ne reste pas un secret un peu honteux mais fasse l’objet de dénonciations et d’analyses géo-politiques sérieuses.
Le silence sur les ratés politiques, économiques, juridiques de certains pays d’Afrique, ne serait-il pas finalement une autre forme de racisme ?

Que se passe-t-il dans la tête de celui (ou celle) qui veut devenir Chef à la place du Chef ?

A vrai dire, je n’en sais rien mais je les observe depuis plus de 50 ans dans les multiples associations, partis, syndicats… auxquels j’ai appartenu et continue d’appartenir. Tous ces petits chefs ne sont pas stupides. Certains méritent de devenir Chefs, parce qu’ils parlent bien, ont une vision globale des enjeux, savent mobiliser les énergies.
Mais ce qui m’intéresse, ce sont les autres, chez qui l’on sent assez rapidement apparaitre le désir de sortir de leur condition de bénévole ou de militant de base.
Ils arrivent, timides, modestes ne demandant qu’à apprendre.
Puis, ils s’affirment, pensent qu’il faut plus de réunions, plus de responsables, plus de comptes-rendus, plus de secrétaires, de président , de vice ou co-président. Ils sont de toutes les réunions régionales, nationales. L’ennui ne semble jamais les guetter au cours de ces heures passées à ne pas s’écouter.
Ils (elles) marchent vers leur but, inconsciemment ou pas, : être vus, entendus non pas des bénéficiaires de l’Association mais des différents échelons de pouvoir.
Sont-ils nés avec ce goût du pouvoir (même dérisoire!) ? Estiment-ils qu’ils feront mieux que les autres pour faire avancer telle ou telle cause ?
Je suis incapable de répondre à cette question. Ce que je crois , c’est que beaucoup d’entre eux, participent d’une bureaucratisation handicapante de nombre d’associations.
Tenter de les combattre, c’est s’exposer à des remarques sur votre éventuelle jalousie envers des personnalités si brillantes, c’est risquer des critiques sur votre déni de la démocratie.
Alors, il ne reste qu’une solution pour les fuir, partir et les laisser entre eux.