Retour sur l’amitié : « Je n’avais rien fait de mal »


(Cet article est un commentaire de l’article signé jf présenté précedemment
Merci Chère JF de m’avoir donné l’occasion d’évoquer ces choses si douloureuses que sont les ruptures d’amitié soudaines, inattendues et qui font mal.
Moi aussi, je continue à me demander chaque fois que cela m’arrive « Je ne comprends pas, je n’avais rien fait de mal »
J’ai souvent tenté de rationaliser mes sentiments dans ces moments à la fois éprouvants et pitoyables. Je ne supportais pas d’être exclue alors que je ne savais pas ce que j’avais fait de mal. Et cette sensation venait de très loin, de la guerre, de cette enfance juive dans une France antisémite, de ce rejet que je sentais parfois sans pouvoir me l’expliquer.
Et si finalement, ces divorces étaient dus à l’impossibilité pour les êtres humains de supporter les différences, de les gérer, puis de dialoguer.
Et si ces brusques disparitions amicales n’avaient rien à voir avec quelques chose de mal que l’on aurait fait mais plutôt avec quelque chose de bien qui susciterait l’envie.
Il y a sans doute bien d’autres explications à ces désagrégations. Mais les explications ne suffisent parfois pas à guérir la souffrance, de ne plus être aimée.
Et c’est à JF de conclure ce début de réflexion sur ce sujet difficile : « J‘avais un projet avec elles…Puis il y a eu ce « divorce avec celles que j’avais pensé être venues pour m’aider. D’où cet arrêt soudain, où je devais me mettre à repenser la suite et la fin du projet. D’où la question angoissante revenue, chaque matin du sens de la vie.
Heureusement, j’ai entrevu ce matin la nouvelle étape. Me voici rassurée : je sais quoi faire de ma vie.
Mais comment font ceux qui n’ont pas de projet en eux mêmes qui les guide ?
Je crois savoir que certains savent apprécier la vie en toute simplicité.
Il semblerait que ce ne soit qu’exceptionnellement mon cas.
JF

Sur les amitiés déçues : textes d’une amie (JF)

Ne pas être aimée :

Quand cela m’arrivait, enfant, c’était fort désagréable. C’était tellement important d’être acceptée par les petits camarades pour jouer avec eux!
Plus tard, il m’arrivait d’être étonnée que cela soit. Je n’avais rien fait de mal !
Je ne parlerai pas de mes amours déçues, il y en a eu trop, c’est un autre chapitre. Je m’en tiens ici à l’amitié, qu’il m’a toujours semblé savoir mieux manier que l’amour, où la passion et le manque de confiance en moi menaient leur shabbat de sorcières.
J’ai vécu, j’ai « travaillé » sur moi, j’ai choisi cette valeur : tenter de s’améliorer
Et il me semble que c’est ce cheminement même qui conduit aujourd’hui certaines de mes amies à vouloir mettre de la distance avec moi.
Dieu merci., je me suis suffisamment réconciliée avec moi-même pour prendre la chose avec philosophie, distance, voire ironie.

J’ai affaire, avec une certaine douleur et une déception certaine, à l’éloignement à mon égard, de personnes que j’estime, avec qui je croyais être amie.
Je crois comprendre la situation, et les raisons qui les poussent à cet éloignement. Car j’ai beaucoup travaillé à tenter de scruter les embrouillaminis des fragilités qui se heurtent, lors d’une relation humaine.
C’est un des fardeaux à porter lors de notre vie ici-bas, avec notre impuissance, bien plus grande encore à agir sur la société, voire, l’humanité où nous baignons.

Des catholiques prônent les soins palliatifs dans Ouest-France

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Il y a les intégristes comme les parents de Vincent Lambert. En l’occurrence je parlerais plutôt de tortionnaires
Puis il y a les autres, ceux qui se sont opposés au Mariage pour tous ou à l’avortement au nom du caractère sacré de la vie créée par Dieu. C’est leur droit
Je ne crois pas en Dieu. Contrairement à Pascal, je pense que : « l’Humain sans Dieu est sur la voie de la connaissance de tout. » ( « L’humain sans Dieu est dans l’ignorance de tout. » Pascal)
Comment admettre que dans une société laïque, on m’interdise de mettre fin à mes jours ( dans des conditions non violentes) quand je le jugerai bon !Ma liberté ne nuit à aucune autre liberté puisque je demande juste que l’on me fournisse les moyens de mettre fin sereinement à MA vie lorsque je la trouverai indigne et dépendante. Je ne demande pas au corps médical de me tuer. Tant que je suis lucide, je peux le faire moi même. Et si je suis dans l’incapacité de le faire, la loi doit permettre à une personne de confiance d’accomplir ce geste d’amour pour moi.
Je n’ai pas besoin de médecins ni d’infirmiers condescendants qui me dictent ma conduite.
Mais Les Cathos néo-intégristes n’abandonnent pas : Le grand journal de l’Ouest ( dans son édition du 18 avril 2018) ouvre ses colonnes à quatre chrétiens pour démolir l’avis favorable du Conseil économique, social et environnemental sur la sédation terminale à la demande des intéressés.
Au nom de quoi Mme Véronique Miniac, vice-présidente de la Coordination bretonne des soins palliatifs écrit-elle : » Doit-on penser que toute demande de mort, même lucide, n’est jamais ambivalente ? La fraternité inscrite aux frontons de nos mairies est-elle si méprisable qu’on l’écrase au profit d’une liberté démesurée ?. » .
C’est votre avis Madame et c’est votre droit de l’avoir Mais me donnez- vous le droit de penser autrement et d’exercer ma liberté (également inscrite aux frontons des mairies) de la manière qui me convient. Je ne vous demande rien. Ne craignez rien, Vous n’allez pas devenir folle, comme vous le dites à la fin de votre article, coincée entre votre serment d’Hippocrate et la nécessité légale de donner la mort à celui ou celle qui la souhaite.
Comme il est ambivalent ce Dieu qui laisse massacrer des millions d’innocents mais se refuserait à l’idée d’ aider à mourir ceux qui parvenus au terme de leur aventure humaine, ne souhaitent pas connaitre la suite.

« Cinquième risque », « Dernier âge »…Au secours

Une seule solution, la révolution …..du suicide assisté.

A ce propos je me permets de recommander à mes lecteurs un polar drolissime de Hannelore Cayre, La Daronne , dont j’extrais un tout petit passage, qui j’espère lui fera de la publicité, grâce à mes « nombreux lecteurs »… Contexte : la narratrice va voir sa mère très âgée, aveugle,hospitalisée après un AVC. Elle rencontre le médecin chef :
-Ecoutez, votre maman…
-S’il vous plait, arrêtez de dire maman comme si j’étais une gamine de sept ans. je ne supporte plus! Je voudrais qu’un jour on m’explique cette pratique hospitalière débile. Si vous le faites tous, c’est que ça doit s’apprendre à la fac, non ? Infantiliser les gens pour que surtout ils n’étouffent pas maman avec un coussin.
– Votre maman avait des problèmes de déglutition il y a deux jours: elle n’en a plus! Si cela avait continué, la question se serait posée de lui mettre une sonde gastrique. L’alimentation artificielle est un traitement et la loi autorise l’arrêt des traitements. Votre maman s’est remise à manger sans problème, elle n’a donc pas décidé de mourir.
– On n’a pas le droit de laisser vivre des gens dégradés à ce point! Elle délire complètement, elle est aveugle,clouée au lit et là depuis sa nouvelle attaque, elle vit, et quand je dis, elle vit, je pèse mes mots, elle est terrorisée 24h sur 24.
– …….
-Nous ne sommes pas là pour piquer les gens, madame; si quelqu’un souffre ici, c’est vous. »

La haine antisémite : extraits de Cioran


« Le juif n’est pas notre semblable, et quelle que soit l’intimité que nous nous autorisons avec lui, un abîme nous en sépare, qu’on le veuille ou non. C’est comme si les juifs provenaient d’une autre espèce de singes que la nôtre et avaient été initialement condamnés à une tragédie stérile, à des espoirs toujours inaccomplis. Humainement, nous ne pouvons pas nous rapprocher d’eux, parce que le juif est d’abord un juif, et seulement ensuite, un homme. » (cité par Lionel Duroy dans son livre EUGENIA- Extrait de « Transfiguration de la Roumanie » paru en 1936, traduit et expurgé des passages antisémites en français en 1990)
Cioran toujours : » Dans toutes les défaites nationales, les seuls qui ne perdent pas la tête, ce sont les juifs. la défaite de l’Allemagne dans la guerre a tant coûté aux Allemands que le désespoir les a jetés dans le vice et la décomposition. Pendant ce temps, les juifs accumulaient des fortunes et occupaient des positions de direction. Si vraiment, ils sentaient plus profondément qu’ils ont le droit de participer à la vie d’une nation, ils n’accepteraient pas avec tant de cynisme les persécutions et l’exil. Ne se sentant nulle part chez eux, ils ignorent la tragédie de l’aliénation. Les juifs constituent le seul peuple qui ne se sente pas lié au paysage. Aucune partie du monde ne leur a modelé l’esprit : c’est pourquoi, ils sont les mêmes dans n’importe quel pays »
:

On a là à mon avis les racines profondes de l’antisémitisme. Peu importe que Cioran ait renié ou non ces idées. Cela a été écrit et est toujours pensé par certains antisémites avec plus ou moins de clarté.
Comment s’étonner que certains juifs soient à ce point attachés aux paysages d’Israël ?
Il n’y a pas de bons et de mauvais racismes : ils se ressemblent tous et peuvent se résumer ainsi : Vous n’êtes pas chez vous ici !

Hommes et bêtes


Sur cette photo, il y a deux chats, l’un est noir, l’autre est…européen, l’un a 9 ans, l’autre 15 ans, le noir est l’invité sur le territoire de l’Européen. Tous les ingrédients sont réunis pour qu’ils s’arrachent les yeux.
Et bien , pas tout à fait : regardez-les : ils se respirent, se touchent . L’invité s’efface pour laisser manger le territorial le premier.
De temps en temps, l’occupant des lieux râle et pousse des cris affreux. Mettez-vous à sa place.
Mais pas d’injures racistes, pas de coups méchants, juste des petits coups de pattes.
Au mieux ils cohabitent. Au pire ils se supportent plus ou moins bien.
Est-ce si difficile à faire pour les êtres humains ?

J’ai fait un rêve….

Mireille Knoll
Martin Luther King

En me rendant à la marche blanche le 28 Mars 2018 en mémoire de Mireille Knoll assassinée parce que juive, j’ai rêvé que des milliers d’autres victimes du racisme nous rejoindraient.
Bien sûr il y avait des Français blancs et non juifs. Mais Combien d’Arabo-Musulmans français ou pas, combien de Noirs …?
Alors j’ai su avec certitude que ces tueries ne s’arrêteraient jamais, que l’enfermement communautaire, religieux, nationaliste, régionaliste… conduiraient de nouveau à des crimes et à des guerres.
En passant devant le métro Charonne, je me suis souvenue des coups de matraque reçus en 1962, lors de l’une des multiples manifestations contre la guerre d’Algérie, dont celle contre le massacre des Algériens à Paris par la police de Papon en Octobre 1961.
Sur le Boulevard Voltaire, un homme m’a regardé et m’a dit à deux reprises : »Rentrez chez vous! » Je n’ai rien trouvé à répondre.
La fille de Fatima Charribi tuée lors de l’attentat de Nice a rapporté les propos racistes entendus à Nice après l’attentat qui a fait 84 morts dont 1 sur 3 étaient musulmans :  » On ne veut plus de vous chez nous. »  » Votre mère est morte, Tant mieux, ça en fait un de moins! »
Le lendemain de la manifestation, lorsque j’ai demandé à un bénévole de la Cimade, pourquoi il n’était pas venu, il m’a répondu : »Je ne me sens pas concerné. Je trouve que l’antisémitisme des Arabes peut se justifier parce qu’ils s’assimilent aux Palestiniens. » (sans commentaires)
Je ne me sens pas appartenir à LA prétendue communauté juive qui n’existe pas. Il se trouve que les hasards de l’Histoire m’ont faite juive née en 1940. J’ai passé 50 ans de ma vie à militer contre le racisme quel qu’il soit.
Ce 28 Mars 2018, j’ ai décidé de ne plus jamais rêver.

Accueil des migrants = montée du populisme. Comment réagir ?

Il n’est plus besoin de prouver le lien entre les deux.
La question est : comment l’éviter ?
Une première attitude consiste à ignorer le problème. L’immigration est un phénomène normal, humain, qui ne peut que s’accroitre étant donné les disparités économiques dans le monde et la persistance (sinon l’augmentation) des régimes dictatoriaux et des guerres de religions.Il faut donc l’organiser et voter des lois en faveur de l’immigration. C’est le point de vue des associations et organisations qui militent pour les droits des étrangers.
Une deuxième position , majoritaire dans la plupart des pays, peut se résumer ainsi : il faut réduire considérablement l’immigration économique, aider les pays de départ, choisir parmi les réfugiés politiques les plus qualifiés et expulser les autres, parfois élever des murs (Hongrie)
La troisième orientation se retrouve dans la phrase de Michel Rocard : La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde mais elle peut (et doit) en prendre sa part. Ce choix passe par un droit des étrangers qui ouvre la voie à un accueil plus ou moins individualisé selon la situation plus ou moins dramatique des migrants.
On ne peut pas , selon moi, ignorer la montée des populismes et leur dangerosité. On peut être en colère contre les peuples qui votent à l’extrême droite par refus des étrangers. Mais cette colère ne suffit pas. On ne transforme pasles peuples d’un coup de baguette magique. Les faits sont têtus. Alors je choisis la troisième orientation, même si elle me fait mal. C’est peut-être une question de génération ou d’appartenance à une minorité .
Il y a longtemps que je ne crois plus en la naturelle bonté humaine et que l’irénisme me fait craindre le pire.
Haiti :La ville suspendue

Le racisme en Israël…comme partout

Récemment une polémique est née à propos d’un article de Zeev Sternhell (Le Monde du 20 février 2018). Il y écrivait : «  En Israël pousse un racisme proche du nazisme à ses débuts. »
Réaction rationnelle :
Certains s’en offusquent . Comment peut-on utiliser ce terme à propos d’Israël ? (cf Jacques Tarnero par ex)
Et pourquoi pas ? Tout nationalisme, tout repli sur soi génère le racisme. Israël n’y échappe pas.
En dehors des Palestiniens, il ne faut pas oublier le sort fait aux Erythréens, Soudanais..etc enfermés dans des camps dans le désert et menacés d’expulsion ou de prison.
Ce sont des faits : Un Etat-Nation fondé sur l’appartenance au peuple juif ne peut pas accepter trop de non juifs dans sa population.
Alors oui, beaucoup d’Israéliens sont racistes et une comparaison avec le nazisme à ses débuts n’est pas fausse même si ce « paradoxe » crée un malaise.

Réaction irrationnelle du juif de base même s’il ne sait pas exactement ce que c’est d’être juif…

Les Israéliens sont racistes, OK, comme les Palestiniens le sont comme nous le sommes tous plus ou moins.
Mais ils ont de bonnes raisons historiques et actuelles : Les Juifs ont souffert depuis des siècles et ils continuent à subir l’antisémitisme. Il est partout, s’introduit même dans les manifs féministes, fait son chemin sur les réseaux sociaux et ne semble pas vouloir disparaitre.
Alors le réflexe primaire du juif de base, même profondément anti-raciste- est de se dire : »Flûte, Zut et Merde, commencez par ne plus être antisémite et on verra plus tard, NA! »
Au fond, l’idée est enfantine : Ce n’est pas nous qui avons commencé! « Si je ne suis pas pour moi, alors qui ? mais si je suis juste pour moi, alors qui ? »

Retour à la raison :
Bernard Guetta l’a très bien exprimé sur France-inter le 20 février : « Par ce rappel Zeev Sternhell entend s’élever contre la colonisation des Territoires occupés, contre les dénis de droits dont les palestiniens y sont quotidiennement victimes…Pour l’extrême droite israélienne, il s’agit de créer un seul Etat dont les Palestiniens seraient « résidents » sans droit de vote (sorte de statut de Dhimmis »)
Alors Zeev Sternhell a-t-il eu tort d’utiliser cette comparaison avec le nazisme à ses débuts. Bernard Guetta le pense « Il a -dit-il- profondément desservi un propos juste et nécessaire. »
Et si cette comparaison suscitait une prise de conscience, une réflexion , par sa brutalité même ? On peut toujours rêver.

« Nous tout ce qu’on veut c’est être heureux avant d’être vieux » (D. Balavoine)

J’aime beaucoup Daniel Balavoine. Mais en entendant ces paroles par hasard l’autre jour, je me suis sentie tout à coup…interloquée!
Etre vieux = Etre malheureux… dans l’esprit de ce jeune homme, qui, malheureusement, n’aura jamais eu l’occasion de faire l’expérience de la vieillesse, ni même pu vivre longtemps sa belle jeunesse.
Peut-être que je me raconte des histoires, mais j’affirme que je suis (non pas heureuse, j’ai du mal à dire ces mots tant il me parait impossible d’être heureux dans ce monde ) mais apaisée, plus prudente (dans ma démarche certes…) mais aussi dans mon langage et dans ma pensée qui étaient autrefois si péremptoires
Je ne renie rien de mes révoltes mais je sais que rétablir la justice, supprimer les guerres, les jalousies, les racismes prendra trop de temps pour que je vois advenir une société débarrassée de ces maux de mon vivant.
Alors, je peux mieux profiter de Paris, des musées, de la mer,du shopping, de mes quelques proches encore de ce monde… J’aimerais par exemple pouvoir danser sur de la musique électro… Eh oui, je sais , c’est inimaginable et pourquoi donc ?
J’affirme que même avec cette foutue arthrose, avec la peur qui vous assaille à la moindre difficulté (la neige, le gel, les étages élevés sans ascenseur, la simple vue d’une bicyclette …) on peut se sentir en paix, chanceux quand on est vieux.
La jeunesse n’est pas une valeur en soi (ni la vieillesse bien sûr). Elles sont toutes deux des moments de la vie, inéluctables et que nous pouvons enlaidir ou embellir selon que nous avons ou non des aprioris (du genre : il faut réussir, il faut trouver son/sa prince(sse) charmant(e), il faut avoir des enfants, une montre Rolex…)
Par contre ce qui enlaidit nos vieux jours, c’est le refus de la vieillesse chez la majorité de nos contemporains. C’est une forme de racisme. Raymond Aron disait : « Le culte de la jeunesse est une manière pour les adultes de se persuader qu’ils n’ont pas vieilli. »
De même que pour faire disparaitre le racisme (!!!!), nous avons besoin que chacun fasse un effort de réflexion sur l’absurdité d’une telle attitude, pour que les vieux puissent vivre « heureux », ils ont besoin que l’attitude des jeunes et moins jeunes ne ressemble ni à de l’apitoiement, ni à de l’ignorance, ni à de l’agressivité. Tout exclu du monde dit normal est malheureux : soit il se referme dans son minuscule monde communautaire, soit il devient méchant et amer.
Je déteste les communautés, je déteste l’amertume. Je refuse de m’enfermer chez moi ou dans un monde de vieux.
Nous avons vécu, nous avons des choses à raconter, nous pouvons parler des contradictions de nos luttes passées ou présentes.
Finalement cette négation de la vieillesse – pour certains jeunes ou adultes- est une forme de révisionnisme, de négation de l’Histoire.
Et puis, quitte à me répéter, quand vraiment la mort ou l’extrême dépendance approchent, nous sommes majoritaires à demander à choisir notre fin sans que cette liberté ne nuise à qui que ce soit.