De la lutte finale et de ses contradictions principale et secondaires (JF)


Ce texte m’a été envoyé par mon amie JF, pionnière de FMA( Féminin masculin avenir ) et du MLF.
C’est une base de réflexion

Contradiction principale, contradiction secondaire
C’est au nom de cette théorie, qui subordonnait le « problème des femmes » à celui du prolétariat, que les idéologues marxisants de mai 68 nous écartaient de la légitimité militante.
Or, en examinant la situation présente de notre société capitaliste, j’y vois le schéma suivant :
La compétition mondiale industrielle et technique est de plus en plus exacerbée. Elle relève évidemment d’une logique psychique de combat, autrement dit, d’une logique que l’on peut qualifier de « masculine », pour ne plus dire, « virile ».
Un « progrès » réel réside dans le fait que cette bataille ne tue pas directement autant que les batailles d’antan. Mais elle cause beaucoup de souffrances psychiques (outre la pauvreté économique, pour de nombreux peuples). C’est pourquoi le terme nouveau de « souffrance au travail » a remplacé, chez nous, celui de « lutte des classes » du temps de ma jeunesse.
D’où le besoin du développement de cet autre versant de la société moderne, le « monde psy », et l’idée de « care », attitude d’humanité et de soins, s’opposant tout à fait à l’esprit guerrier de la compétition, et venant réparer ses dégâts.
C’est le rôle habituel dévolu aux femmes.
On voit que l’évolution moderne exacerbe l’opposition entre le « masculin » et le « féminin » (« idéaux-types », selon le terme de Weber, qui existent en chacun de nous, mais qui, sociologiquement et psychologiquement, continuent à être représentés par l’un ou l’autre sexe).
Il en résulte que c’est là que se trouve la contradiction principale du capitalisme moderne : les attitudes de compétition, versus celles du care. Autrement dit, du masculin et du féminin.
Ha ha ! (1)
D’ailleurs, Marx et surtout Engels, qui étaient loin d’être bêtes, avaient écrit, en passant, il est vrai, que le rapport humain fondamental était le rapport entre l’homme et la femme.
Nous y voilà arrivés ! Ha ha ha
La lutte finale,
qui nous faisait vibrer jadis au son de l’Internationale, et était supposée concerner avant tout le prolétariat: en se libérant, il allait libérer tout le monde.
Ce que nous disions au MLF, c’est que l’oppression d’un sexe sur l’autre, étant pluri-millénaire, est l’oppression la plus ancienne, la plus profondément ancrée dans les mœurs,les esprits et les coeurs. S’il y a une oppression prioritaire c’est bien celle-ci.
Oh, oh (2)

Et pourtant
J’avais oublié l’autre phénomène important et nouveau de notre temps : la mondialisation effective, totale, que nous vivons aujourd’hui. Elle existe certes depuis les temps modernes, bien nommés, mais en était restée au stade préparatoire : conquêtes coloniales, science universelle, droits de l’homme (=êtres humains)
Et là encore, quel est le premier marqueur de la démocratie, pour toutes ces sociétés qui n’ont d’autres choix que de rejoindre cette modernité ? La condition faite aux femmes.
Oh, oh, Que ceci est simple et fort. j’en suis confuse

(1) Ce ricanement est une revanche vis à vis des esprits masculins qui se voulaient supérieurs aux nôtres, et s’efforçaient de nous impressionner par leur charabia théorique.
(2) Cet autre ricanement est une marque de surprise : j’arrive à une description des sociétés humaines très shèmatique, binaire. Il y a de quoi s’inquiéter un peu, ou du moins de la considérer avec perplexité, car le réductionnisme n’est pas une bonne méthode.
Et pourtant…

Les médias, les manifs,les black Bloc …et le Plan Borloo

Je n’aime pas que l’on voue aux gémonies les journalistes. Mais parfois ils le méritent.
La couverture de la manif syndicale du 1er mai a été partiale, partielle et mensongère
En regardant en direct les reportages sur toutes les chaînes d’information continue, le téléspectateur ne voyait que les quelques morceaux de mobilier urbain en feu.
Rien sur la manif syndicale, sur les revendications, sur son déroulement etc..
Quid des 14000 (?) personnes qui semblaient accompagner les anars dans leur cortège ? Qui étaient-ils ? D’où sortaient-ils ? Etaient-ils là par hasard ?
Bizarrement le seul interview intéressant a été celui d’un jeune anar invisible qui a expliqué sa colère avec beaucoup de maitrise.
Il en est de même pour Le Plan Borloo pour les banlieues, essentiel, réclamé par tous les maires de banlieue, indispensable.
Sur la Deux, ASL répétait à l’envi : Mais qui va payer ?…. pendant que d’autres journaleux se moquaient de la recherche du vedettariat par Borloo, de son désir de pouvoir, du fait qu’il avait été reçu par Edouard plutôt que par Jupiter!
Cette information vaguement méprisante est une forme d’insulte à l’égard des gens qui vivent dans les quartiers, à l’égard des syndicats. Elle est indigne d’une démocratie.

La vieille dame et le Wax…

La vieille dame rodait dans l’un de ces magasins africains qui fleurissent dans Paris
Elle avait longtemps rêvé de porter ces vêtements colorés, gais, éclatants
La vendeuse la regardait avec un gentil sourire, lui offrant ses services
Mais la vieille dame avait parcouru le chemin vers l’exil qu’est la vieillesse
Elle caressait ces tissus flamboyants et savait que ce n’était plus pour elle
La nostalgie et une sorte d’amertume montraient leur vilaine bouille
Elle sourit à la vendeuse et lui dit : »C’est magnifique mais ce n’est plus pour moi! »
La gentille vendeuse ne la contredit pas

L’éternelle sagesse du TAO – A la recherche de la sagesse

Pendant que mon matérialisme explose dans ce blog et se concentre sur un quotidien plus ou moins tristounet, Guy Dhoquois transcrit sur son blog depuis plusieurs années des poèmes inspirés par le Taoïme chinois, confirmés par le confucianisme et le Bouddhisme, celui-ci confirmé par la tradition japonaise. Cette recherche de sérénité est apaisante. J’en publie un ci-dessous transcrit le 17 Aout 2017 d’après le joli ouvrage ci-contre, écrit par Tchouang-tseu, sage chinois ( 369-286 av JC) (localhost/auteurs2/guy-dhoquois)

Libères-toi de la réussite
Réjouis-toi de la vie quotidienne
Ta vie est fluide anonyme et sans but
La barrière est proscrite entre l’entraînant et l’entraîné
Seras-tu un maître dans l’art de la paix ?
C’est grâce à nos perspectives limitées que nous avons des projets
Pas de journées sans petites surprises
Le tao de tous les jours
Ne sois pas rationnel au delà du raisonnable
Nous dépendons des regards qu’on nous jette
Tout ne va pas si mal que ça
Paris est une fête
Les nuages sont mortels
Les fruits sont périssables
Nous faisons ce que nous voulons dit-on
Entre grands mensonges et petits mariages
N’en veux pas à la terre entière
La vie est pleine d’obstacles

Clin d’oeil (A tous ceux qui se reconnaitront)

(Ce petit poème a été trouvé dans un cabinet de Kinésithérapie et transmis par ma copine JF)

Le coin de ma rue est deux fois plus loin qu’avant
et ils ont ajouté une montée que je n’avais pas remarquée

J’ai dû cesser de courir après le bus
parce qu’il démarre plus vite qu’avant.

Je crois qu’on fait maintenant les marches d’escaliers
bien plus hautes que dans le temps !

L’hiver, le chauffage est beaucoup moins efficace
qu’autrefois.

Et avez-vous remarqué les petits caractères
que les journaux se sont mis à employer ?

Cela ne sert plus à rien de demander aux gens de parler
clairement
tout le monde parle si bas que l’on ne comprend quasiment
rien !!!

On vous fait maintenant des vêtements si étriqués
surtout à la taille et aux hanches, que cela en devient
désagréable !

Les jeunes gens eux-mêmes ont changé,
ils sont bien plus jeunes que quand j’avais leur âge!!!

Et d’un autre côté, les gens de mon âge
sont bien plus vieux que moi !!!

L’autre jour, je suis tombé sur une vieille connaissance
elle avait tellement vieilli qu’elle ne me reconnaissait même plus !

Je réfléchissais à tout cela en faisant ma toilette ce matin
Eh bien ! Ils ne fabriquent plus d’aussi
bons miroirs qu’il y a dix ans !

Petit dialogue conjugal autour de Dieu

Régine : Est-ce que tu peux m’expliquer ce qu’est le Pari pascalien ?
Guy : Pour Pascal, il sert à prouver l’existence de Dieu. Selon lui, le monde est parfait et cette perfection ne peut venir que de Dieu. Face à la misère de l’homme sans Dieu, il est compréhensible que l’on mise sur Dieu. Non seulement, il nous promet le paradis après la mort mais ici et maintenant il élève notre coeur et notre esprit au dessus des contingences humaines.
Régine : Comment as-tu interprété ce pari ?
Guy : A dix huit ans, en réponse à un camarade j’ai réfléchi à mon rapport à Dieu, à partir de Pascal : Dieu dans sa grandeur ne me demande pas de l’adorer. Il me demande juste d’être humain. Si Dieu existe et que je me comporte honorablement, humainement, il n’y a pas de problème.
Régine : A mon tour de parler de mon rapport à Dieu : Dieu n’existe pas. S’il existait, il n’aurait pas permis les génocides, l’esclavage, le crime etc…Dans la vision religieuse, Dieu est bon mais on pourrait dire qu’il ne peut rien contre la méchanceté humaine.
Dieu ne me sert à rien, ne sert à rien. Il a été inventé par les hommes pour relativiser leur responsabilité.
Le concept même de Dieu me gêne. Je ne crois qu’en une chose : Notre responsabilité dans la construction d’un monde plus juste et notre implication simplement humaine dans les crimes contre l’Humanité. S’il se passe des choses positives, c’est uniquement grâce à nos efforts.
Par ailleurs la croyance en Dieu -surtout depuis l’apparition des monothéismes-crée des conflits, des guerres . Les religions au lieu de pacifier fabriquent la guerre.
Mais paradoxalement, ma vision étroitement matérialiste du monde m’ennuie. J’envie un peu les mystiques. Je voudrais connaitre une forme de transcendance. Comment vois-tu la transcendance sans Dieu ?
Guy : Ce qui compte c’est ce que l’on fait concrètement et non des hypothèses métaphysiques. Ce qui compte c’est la transcendance immanente, prise dans le monde des phénomènes. Par exemple, les oeuvres d’art nous incitent à nous dépasser nous mêmes, à sortir de notre monde le plus quotidien. Mais on pourrait aussi évoquer Spinoza pour qui Dieu est tout mais nous sommes une partie du Tout.

Retour sur l’amitié : « Je n’avais rien fait de mal »


(Cet article est un commentaire de l’article signé jf présenté précedemment
Merci Chère JF de m’avoir donné l’occasion d’évoquer ces choses si douloureuses que sont les ruptures d’amitié soudaines, inattendues et qui font mal.
Moi aussi, je continue à me demander chaque fois que cela m’arrive « Je ne comprends pas, je n’avais rien fait de mal »
J’ai souvent tenté de rationaliser mes sentiments dans ces moments à la fois éprouvants et pitoyables. Je ne supportais pas d’être exclue alors que je ne savais pas ce que j’avais fait de mal. Et cette sensation venait de très loin, de la guerre, de cette enfance juive dans une France antisémite, de ce rejet que je sentais parfois sans pouvoir me l’expliquer.
Et si finalement, ces divorces étaient dus à l’impossibilité pour les êtres humains de supporter les différences, de les gérer, puis de dialoguer.
Et si ces brusques disparitions amicales n’avaient rien à voir avec quelques chose de mal que l’on aurait fait mais plutôt avec quelque chose de bien qui susciterait l’envie.
Il y a sans doute bien d’autres explications à ces désagrégations. Mais les explications ne suffisent parfois pas à guérir la souffrance, de ne plus être aimée.
Et c’est à JF de conclure ce début de réflexion sur ce sujet difficile : « J‘avais un projet avec elles…Puis il y a eu ce « divorce avec celles que j’avais pensé être venues pour m’aider. D’où cet arrêt soudain, où je devais me mettre à repenser la suite et la fin du projet. D’où la question angoissante revenue, chaque matin du sens de la vie.
Heureusement, j’ai entrevu ce matin la nouvelle étape. Me voici rassurée : je sais quoi faire de ma vie.
Mais comment font ceux qui n’ont pas de projet en eux mêmes qui les guide ?
Je crois savoir que certains savent apprécier la vie en toute simplicité.
Il semblerait que ce ne soit qu’exceptionnellement mon cas.
JF

Sur les amitiés déçues : textes d’une amie (JF)

Ne pas être aimée :

Quand cela m’arrivait, enfant, c’était fort désagréable. C’était tellement important d’être acceptée par les petits camarades pour jouer avec eux!
Plus tard, il m’arrivait d’être étonnée que cela soit. Je n’avais rien fait de mal !
Je ne parlerai pas de mes amours déçues, il y en a eu trop, c’est un autre chapitre. Je m’en tiens ici à l’amitié, qu’il m’a toujours semblé savoir mieux manier que l’amour, où la passion et le manque de confiance en moi menaient leur shabbat de sorcières.
J’ai vécu, j’ai « travaillé » sur moi, j’ai choisi cette valeur : tenter de s’améliorer
Et il me semble que c’est ce cheminement même qui conduit aujourd’hui certaines de mes amies à vouloir mettre de la distance avec moi.
Dieu merci., je me suis suffisamment réconciliée avec moi-même pour prendre la chose avec philosophie, distance, voire ironie.

J’ai affaire, avec une certaine douleur et une déception certaine, à l’éloignement à mon égard, de personnes que j’estime, avec qui je croyais être amie.
Je crois comprendre la situation, et les raisons qui les poussent à cet éloignement. Car j’ai beaucoup travaillé à tenter de scruter les embrouillaminis des fragilités qui se heurtent, lors d’une relation humaine.
C’est un des fardeaux à porter lors de notre vie ici-bas, avec notre impuissance, bien plus grande encore à agir sur la société, voire, l’humanité où nous baignons.

Des catholiques prônent les soins palliatifs dans Ouest-France

.
Il y a les intégristes comme les parents de Vincent Lambert. En l’occurrence je parlerais plutôt de tortionnaires
Puis il y a les autres, ceux qui se sont opposés au Mariage pour tous ou à l’avortement au nom du caractère sacré de la vie créée par Dieu. C’est leur droit
Je ne crois pas en Dieu. Contrairement à Pascal, je pense que : « l’Humain sans Dieu est sur la voie de la connaissance de tout. » ( « L’humain sans Dieu est dans l’ignorance de tout. » Pascal)
Comment admettre que dans une société laïque, on m’interdise de mettre fin à mes jours ( dans des conditions non violentes) quand je le jugerai bon !Ma liberté ne nuit à aucune autre liberté puisque je demande juste que l’on me fournisse les moyens de mettre fin sereinement à MA vie lorsque je la trouverai indigne et dépendante. Je ne demande pas au corps médical de me tuer. Tant que je suis lucide, je peux le faire moi même. Et si je suis dans l’incapacité de le faire, la loi doit permettre à une personne de confiance d’accomplir ce geste d’amour pour moi.
Je n’ai pas besoin de médecins ni d’infirmiers condescendants qui me dictent ma conduite.
Mais Les Cathos néo-intégristes n’abandonnent pas : Le grand journal de l’Ouest ( dans son édition du 18 avril 2018) ouvre ses colonnes à quatre chrétiens pour démolir l’avis favorable du Conseil économique, social et environnemental sur la sédation terminale à la demande des intéressés.
Au nom de quoi Mme Véronique Miniac, vice-présidente de la Coordination bretonne des soins palliatifs écrit-elle : » Doit-on penser que toute demande de mort, même lucide, n’est jamais ambivalente ? La fraternité inscrite aux frontons de nos mairies est-elle si méprisable qu’on l’écrase au profit d’une liberté démesurée ?. » .
C’est votre avis Madame et c’est votre droit de l’avoir Mais me donnez- vous le droit de penser autrement et d’exercer ma liberté (également inscrite aux frontons des mairies) de la manière qui me convient. Je ne vous demande rien. Ne craignez rien, Vous n’allez pas devenir folle, comme vous le dites à la fin de votre article, coincée entre votre serment d’Hippocrate et la nécessité légale de donner la mort à celui ou celle qui la souhaite.
Comme il est ambivalent ce Dieu qui laisse massacrer des millions d’innocents mais se refuserait à l’idée d’ aider à mourir ceux qui parvenus au terme de leur aventure humaine, ne souhaitent pas connaitre la suite.

« Cinquième risque », « Dernier âge »…Au secours

Une seule solution, la révolution …..du suicide assisté.

A ce propos je me permets de recommander à mes lecteurs un polar drolissime de Hannelore Cayre, La Daronne , dont j’extrais un tout petit passage, qui j’espère lui fera de la publicité, grâce à mes « nombreux lecteurs »… Contexte : la narratrice va voir sa mère très âgée, aveugle,hospitalisée après un AVC. Elle rencontre le médecin chef :
-Ecoutez, votre maman…
-S’il vous plait, arrêtez de dire maman comme si j’étais une gamine de sept ans. je ne supporte plus! Je voudrais qu’un jour on m’explique cette pratique hospitalière débile. Si vous le faites tous, c’est que ça doit s’apprendre à la fac, non ? Infantiliser les gens pour que surtout ils n’étouffent pas maman avec un coussin.
– Votre maman avait des problèmes de déglutition il y a deux jours: elle n’en a plus! Si cela avait continué, la question se serait posée de lui mettre une sonde gastrique. L’alimentation artificielle est un traitement et la loi autorise l’arrêt des traitements. Votre maman s’est remise à manger sans problème, elle n’a donc pas décidé de mourir.
– On n’a pas le droit de laisser vivre des gens dégradés à ce point! Elle délire complètement, elle est aveugle,clouée au lit et là depuis sa nouvelle attaque, elle vit, et quand je dis, elle vit, je pèse mes mots, elle est terrorisée 24h sur 24.
– …….
-Nous ne sommes pas là pour piquer les gens, madame; si quelqu’un souffre ici, c’est vous. »