Dialogue entre un nazi et Dieu (extrait de « Le nazi et le barbier ») d’Edgar Hilsenrath

Je vous recommande ce livre paru en 1971 aux Etats-Unis et seulement en 1977 en Allemagne puis en 2010 en France.
C’est l’histoire burlesque d’un aryen pure souche, génocidaire nazi, reconverti en juif pour sauver sa peau.
J’ai eu envie de reproduire des extrait de la fin, le moment de son dialogue jubilatoire et terrible avec Dieu :
«  Debout devant mon juge. debout devant lui, l’Unique et l’Eternel.
Et l’Unique et l’Eternel demande : « Es-tu le génocidaire Max Schulz ?
…..je suis réellement le génocidaire Mas Schulz
« Coupable ? »
Et je dis : j’ai suivi le courant. Comme d’autres. A l’époque, c’était légal.
C’est ta seule excuse ?
Ma seule excuse
Coupable ?
Coupable
Veux-tu que justice soit faite ?
Oui, Moi, Max Schulz, j’attends la juste sentence d’un Juste
Et l’Unique et l’Eternel proclame d’une voix de stentor : »Ainsi, je te condamne! »
« Mais moi, je dis : »Minute ! Faut d’abord que je te demande un truc : t’étais où à l’époque…Tu dormais?
« Je ne dors jamais ! J’étais ici.
Et l’Unique et l’Eternel dit : »J’ai été spectateur, c’est tout
« Alors ta faute est plus grande que la mienne, je dis. Et s’il en est ainsi, tu ne peux pas être mon juge.
Très juste, dit l’Unique et l’Eternel »

Et l’Unique et l’Eternel descendit de sa chaise de juge et se plaça à mes côtés.

Nous attendons tous les deux. La juste sentence. Mais qui pourrait la prononcer ?

J’espère vous avoir donné envie de lire ce livre et cet auteur

Les vieux, suite…

Les Vieux, il y en a de toutes sortes. Comme tous les êtres humains.
Il y a les emmerdeurs, qui l’étaient probablement déjà quand ils étaient jeunes, mais qui l’âge venant, ont décidé d’assumer.
Par exemple : je vais au cinéma. j’arrive pendant la présentation des futures sorties de films.
La salle est pleine, sauf au premier rang.
J’aperçois une place libre au milieu d’un rang. Je demande la permission de m’y glisser.
La vieille dame qui a déjà installé sur mon futur fauteuil ses vêtements, ses courses… met du temps à se lever (je compatis…l’arthrose)
Au moment où je m’installe, elle déclare : »La prochaine fois, j’irai au cinéma à 11h. Il n’y a qu’à cette heure que l’on est tranquilles! Je ne supporte pas d’être serrée, d’avoir des voisins immédiats! »
Je prépare un trait d’humour puis j’abandonne. Je sens en elle toute l’amertume de la vieillesse et sa décision forte d’affirmer ses états d’âme même s’ils sont désagréables.
Je passe le reste de la séance à crever de chaleur dans ma doudoune, par peur de la déranger.

Je suis un autre modèle de vieille: celle qui se sent encore un être humain, avec en plus de l’expérience, et qui entend en faire profiter l’humanité!!!
Le bus est bondé. J’ai l’impression , confirmée par le chauffeur, que les gens ne vont pas au fond de l’autobus (air connu)
Alors mon sens des responsabilités s’impose à moi. Je pousse, je bouscule, je rouspète, je vocifère : »Mais Bon Dieu avancez pour permettre aux gens de monter. Il n’y a pas de loup-garou au fond… »
Arrivée vers le fond, un monsieur sans âge me regarde avec un rien de compassion et… me propose sa place.
Je suis morte de honte. Moi qui voulait organiser démocratiquement notre petit voyage, je suis remisée dans la catégorie « vieille folle emmerdante », qui fait tout cela pour …une place assise
Que faire.? Je me suis assise, sous le regard apitoyé des voyageurs.
On ne peut pas sortir des rôles que la société nous assigne alors peut-être vaut-il mieux rentrer dans le rôle. C’est tellement plus reposant.
(A lire avec un nécessaire recul rigolo)

« Lâchez tout » : Hommage à Annie Lebrun


A propos des luttes féministes actuelles et d’un certain désarroi dû à mes contradictions, j’ai retrouvé sur Internet cet entretien réalisé vers 2000 avec Annie Lebrun qui comble ma part individualiste au détriment (ou au profit) de ma part militante. Ces propos rejoignent une préoccupation que, même à l’approche de mes 80 ans j’ai du mal à résoudre : mes apories, mes inconséquences et plus particulièrement cette incapacité à exister dans un groupe, à être moi avec les autres, sans humilité ou sans agressivité, alors même que j’ai besoin de me battre(donc d’appartenir à un groupe) pour la liberté, la justice, contre l’exclusion etc… Je ne suis pas la seule à ressentir cette dualité et c’est pourquoi j’ai eu envie de publier des extraits de cet entretien.
Dans son ouvrage « Lâchez tout » paru en 1977, elle prenait à partie les groupes féministes en montrant que le désir de pouvoir avait été le moteur de leur engagement. En 1990 dans Vagit-prop, elle dénonçait dans le courant néo-féministe une même logique identitaire et de pouvoir. Voici ce qu’elle en dit vers l’année 2000 :
 » Il s’agit toujours du discours du même, où l’identité est affirmée au détriment de l’individualité, de sorte que le groupe doit prévaloir sur toute autre forme d’existence…J’ai admiré chez les premières féministes (Louise Michel, Flora Tristan…) leur refus d’une obligation d’être, leur désertion du rôle. Et je ne peux qu’être pour semblable « affirmation négative » combattant toute identité imposée qui bride l’individu. Ce que je déplore aujourd’hui dans tous les mouvements identitaires mais surtout chez les féministes, c’est une attitude inverse. Comme si, à un moment le refus d’obligation d’être devait se transformer en une nouvelle identité qui devient une autre obligation d’être…Quant à la liberté des femmes, elle n’a aucun sens si elle n’est pas posée dans la perspective de la liberté de tous…C’est très inconfortable de déserter les rôles…Il est réconfortant de se reconnaitre au sein d’un groupe. Tous les groupes sont une protection contre le reste du monde… »

Sur la servitude volontaire
: « Un des principes du monde qui nous est imposé est l’inclusion. Cette nouvelle forme de servitude volontaire est ce que j’appelle « la différence intégrée ». Vous êtes différent, parfait. on vous reconnait comme tel. mais cette reconnaissance équivaut à la mise en place d’un cordon de sécurité, puisqu’elle suppose la suspension de toute critique.  »

L’individuel et le groupe:  » Cette question est fondamentale…Le fait est qu’à l’exception de certaines expériences libertaires la plupart des groupes révolutionnaires se sont constitués au détriment de l’individualité de leurs membres…Et l’histoire du XX° siècle nous a assez montré jusqu’à quelles extrémités criminelles cela pouvait aller. En fait, c’est seulement dans une perspective qui reconnait la dimension sensible que le sacrifice de l’individualité peut être évité. car enfin au nom de quelle rationalité allez-vous justifier l’aberration de l’individualité ? Tout fonctionnement collectif qui nie le monde sensible devient irrecevable. »
(inventim.lautre.net/livres/Annie-Lebrun-Entretiens.pdf)

Annie Lebrun pose des problèmes essentiels pour moi dans ce texte : comment militer en refusant la dictature du groupe ? Comment conserver sa part de sensibilité dans une action collective ? Comment l’inclusion (et sa corollaire l’exclusion) qui m’obsède depuis toujours peut-elle alimenter l’obéissance (parfois criminelle) à la majorité.?
Il faut vivre avec ces contradictions. Ce n’est pas simple. C’est parfois douloureux de se sentir Autre, exclue mais c’est le prix à payer pour éviter les possibles monstruosités de la servitude volontaire.

A propos du combat féministe contre le harcèlement

Le texte qui précède risque d’être mal compris. Je souhaite y apporter quelques précisions
1- Les réactions des femmes et des féministes aux affaires Weinstein and co sont fondamentales et importantes. Elles permettront sans doute une avancée de la situation des femmes violentées, harcelées . Elles se sentiront plus autorisées à parler, à dénoncer.
2- la pétition Millet, Lévy, sur le droit d’importuner est malvenue et inopportune et à la limite de la stupidité dans ce contexte
3- Les féministes se sont toujours battues contre les violences faites aux femmes. Ce qui se passe permet un bond en avant de cette lutte.

Une fois précisés ces points, quatre remarques qui ne sont que des pistes de réflexion
1- Les femmes ne sont pas des « femmelettes ». Elles peuvent se défendre, insulter, porter plainte, quitter le domicile conjugal, refuser les grossesses multiples avec des conjoints violents. Il y a maintenant des lieux d’accueil pour les femmes victimes de violences (grâce aux combats des féministes des années 70 qui se sont battues pour créer les premières structures). Je suis blessée par toute victimisation collective des femmes en Occident.
2- Le mouvement actuel est à la mode, porté par des stars, en noir, en blanc sur tapis rouge. Tant mieux. Mais les modes passent et le combat des femmes harcelées, violées, voilées, mariées de force devra continuer partout dans le monde. Et c’est bien aux femmes d’assumer ce combat. Je suis en désaccord avec Christiane Taubira quand elle dit que le féminisme est un humanisme et qu’il est rendu faible par sa focalisation sur les femmes. Si le féminisme est faible c’est du fait de sa division, des luttes de pouvoir (comme partout), des réticences des femmes elles mêmes qui acceptent leur servitude. La servitude volontaire n’est pas seulement une spécificité masculine.
3- Je ne pense pas que le mouvement actuel permette aux femmes de montrer plus leur désir, d’en parler, d’en formuler les spécificités. La sexualité -hors violence- qui n’a pas cessé d’exister, est d’ordre privé. Les femmes n’ont pas besoin de pétitions pour dire la spécificité de leur désir. La timidité est un autre problème et il concerne aussi bien les hommes que les femmes.
4- Toute différence (de poids, de couleur de cheveux, d’habillement, de couleur de peau etc) peut susciter le rejet et même la haine, notamment chez les enfants conformistes pour la plupart d’entre eux. L’éducation à la liberté, au droit à la différence, au droit de dénoncer ses harceleurs(ses), dans la famille et à l’école permettront aux filles (et aux garçons) de s’assumer dans leur marginalité ou leurs différences et de mieux se défendre plus tard contre les imbéciles.

Ma dernière remarque est une question : Comment faire pour que ce combat de stars et de privilégiées(ce qui n’a aucun caractère péjoratif) atteigne les millions de femmes dans le monde tyrannisées par des pouvoirs politico-religieux ?

dessin de Claire Bretecher

Contre le conformisme

La libération de la parole des femmes victimes de viols et de harcèlements est une excellente nouvelle. Souhaitons seulement que cette prise de conscience et ces plaintes ne concernent pas que les privilégié(e)s.
Souhaitons aussi que comme tous les condamnés, les délinquants bénéficient d’un droit au pardon. En disant cela, je pense notamment à l’acharnement contre Polanski. (dans l’état actuel de mes connaissances sur ce cas)
Les féministes des années 70 avaient commencé le travail. Après des années de « Je ne suis pas féministe, beurk », celui-ci revient à la mode. Tant mieux.
Mais il ne faudrait pas que ce phénomène se transforme en conformisme : pétitions contre pétitions, groupes contre groupes, pensée unique contre pensée unique.
Chaque individu a son histoire, sa sexualité, sa forme de séduction, ses « perversions »( considérées comme telles par la société dominante). Les époques sont différentes : les années 70 ont été des années de libération sexuelle, de communautés libres, d’amours libres. De quel droit jugerait-on une époque ? Et au nom de quelles valeurs ?
Je ne me souviens pas avoir été harcelée ni même draguée. Oserai-je dire que j’en ai parfois souffert. Alors un jour j’ai décidé que c’était moi qui draguerait les hommes. Heureusement aucun n’a porté plainte contre moi ! On semble découvrir maintenant une pratique millénaire, celle de montrer son désir à un homme ou une femme ou les deux à la fois.
Alors Non au viol, au harcèlement à l’école contre les « non conformes », au harcèlement au travail qui fait courir le risque de perdre son boulot. Non aux frotteurs de petites filles… Mais oui à la riposte immédiate des femmes : coups, vexations publiques. Nous ne sommes pas des petits êtres fragiles incapables de nous défendre dans des lieux publics. Oui à l’apprentissage du karaté pour les femmes.
Certes l’anti-conformisme peut devenir un conformisme. Cette réflexion menée par La Boétie, Thoreau et bien d’autres est à continuer.
L’idée générale est que l’on doit pouvoir faire et dire tout ce qui ne nuit pas à autrui. A la justice de décider des limites.

Les voeux du Président aux migrants économiques :Dégagez

Suis-je bête, je croyais que Macron et Collomb ne connaissaient pas le CESEDA (Le Code du séjour des étrangers et du droit d’asile).
Mais si, ils le connaissent bien. Ils veulent juste en supprimer un certain nombre de textes favorables aux migrants non réfugiés politiques : Les régularisations pour les conjoints de français ou de résidents en situation régulière, les parents d’enfants français ou d’enfants scolarisés depuis trois ans, les mineurs entrés en France avant 16 ans et scolarisés, les malades qui ne peuvent pas être pris en charge dans leur pays d’origine, les étudiants et même les migrants qui ont travaillé en étant déclarés au moins huit mois à un demi-smic pendant les 30 derniers mois.. (Merci Manuel Valls)
Il faut préciser que beaucoup de ces textes peuvent être utilisés pour les femmes migrantes premières victimes de la misère économique, sexuelle, culturelle… dans leurs pays d’origine;
Faut-il conclure de ce discours de Macron du 31 décembre 2017 que la réforme à venir supprimera ces diverses dispositions ?
« Demandez-vous chaque matin ce que vous pouvez faire pour la France » nous a-t-il dit aussi .
Moi je sais : Etre solidaire des migrants qui entrent dans le cadre des lois en vigueur et les défendre même si cela devient illégal. Cela s’appelle la fraternité, l’accueil, la solidarité, l’aide au développement…

Meilleurs voeux à tous ceux qui s’ennuient en famille ou avec des « amis » (sic)

Notre impeccable Président nous a souhaité la bonne année, sans oublier tous « les gens qui ne sont pas « en famille »! Ceux qui travaillent, ceux qui sont seuls, malades et qui souffrent… »
Je sais ce qui me déplait chez vous Mr Macron, c’est votre normalité bourgeoise. Pour vous ne pas être en famille relève de la souffrance.
Alors je souhaite une excellente année , à tous les marginaux qui détestent les repas en famille, pour qui être seul(e) n’est pas une maladie mais une liberté, tous ceux qui ont décidé de faire la fête uniquement quand elle n’est pas obligatoire etc..

Politiques migratoires : l’Algérie sur la mauvaise pente

(Ces informations sont extraites du Journal de la Cimade)
Depuis Aout 2017, 17000 personnes de nationalité nigérienne, parmi lesquelles des femmes et des enfants, ont été reconduites à la frontière avec le Niger, en dehors de toute garantie du droit des personnes.
Il y avait eu quelques signes positifs sur un recensement des étrangers en situation irrégulière afin de leur délivrer un permis de séjour mais ces signes ont été démentis par les propos virulents du Chef de Cabinet de la Présidence qui a déclaré : »Ces étrangers en séjour irrégulier sont source de crime, de drogue et de plusieurs autres fléaux. » En parallèle, une campagne raciste de grande ampleur a débuté sur les réseaux sociaux avec l’#NonauxafricainsenAlgérie
Depuis le 22 Septembre 2017, 3000 personnes originaires de Guinée, du Burkina Faso, du Mali, du Liberia, du Bénin, du Sénégal, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Sierra Leone ont été reconduites a Agadez au Niger, sans aucun examen des situations individuelles contrairement à la Convention internationale des migrants, dont l’Algérie est signataire.

Ni l’Europe ni l’Amérique n’ont le monopole de la xénophobie. Tout est complexe et contradictoire.

Défense de la social-démocratie

Certes, la Social-démocratie manque de panache.
Mais les rêves de communisme se sont transformés en cauchemars : l’URSS, la Corée du nord ou la Chine ! Pas exaltant.
Si nous nous intéressons toujours à l’avenir des sociétés humaines, il ne nous reste qu’un vague espoir : celui de réguler le capitalisme afin de le rendre moins injuste. Cela a un nom : la social-démocratie à la scandinave.
Il est alors indispensable de commencer à penser une ligne politique pour le futur PS, tout en étant conscients que toute régulation du capitalisme le renforce et nous éloigne du socialisme dont certains d’entre nous avaient rêvé : l’internationalisme, l’autogestion, le pouvoir au peuple et quelques autres utopies. (pour le moment)
A propos de ces problèmes, je vous livre quelques extraits d’interviews du regretté Michel Rocard (Le Point du 23 Juin 2016)

Du temps pour la culture:
« Le vrai signal de gauche consiste à donner à l’homme plus de temps libre pour la culture, les choses de l’esprit, le bénévolat associatif, etc. Le capitalisme doit aménager cet espace. C’est le modèle du socialisme démocratique à la scandinave. »

Le dialogue social
« Il y a une particularité française, à gauche, c’est cette volonté révolutionnaire de travailler à la démolition du capitalisme, ce qui explique l’absence de dialogue social et de culture économique. La France a accusé 50 ans de retard en matière de syndicalisme sur son voisin allemand…La Charte d’Amiens est une déclaration de divorce avec un parti socialiste prêt à négocier avec la bourgeoisie. En France, la consigne ouvrière, c’est la révolution. Il ne sert à rien de réparer le capitalisme, il faut s’en débarrasser. Le patronat français s’y est très bien fait. Il a évité le plus possible le dialogue social . »
« Les frondeurs sont les partisans les plus déterminés du socialisme administratif…Ils réclament des coups de pied bureaucratiques dans le marché pour se rapprocher de ce qu’ils pensent être l’égalité matérielle. Or le marché prend mal les coups de poing administratifs qui faussent les règles…Les institutions collectives, associatives, les syndicats scandinaves ont intégré cet état de fait.
 »
Le respect et l’empathie
« Je suis sûr d’une chose: lorsque l’on témoigne du respect aux gens, il n’y a pas d’exception au fait qu’ils vous le rendent formidablement. » Mais pour généraliser le respect, il faut une administration d’Etat suffisamment tolérante pour laisser faire, favoriser et même subventionner les initiatives locales, l’innovation. »

Réflexion sur l’amitié

Quand et comment décide-t-on que telle ou telle personne est digne de notre amitié ?
Sur cette question le grand écrivain américain Wallace Stegner fait une hypothèse intéressante (« En Lieu Sûr », Gallmeister,2017) : »Ne répondons-nous qu’aux êtres qui paraissent nous trouver intéressants? …Etais-je à ce point avide de louanges qu’entendre déclarer qu’ils avaient aimé ma nouvelle suffit à me faire éprouver de la sympathie pour eux deux ? Est-ce que nous vrombissons, tintons ou nous illuminons quand, et seulement quand, on appuie sur nos touches de vanité ? Puis-je, dans toute ma vie, trouver quelqu’un que j’ai bien aimé sans qu’il eut montré des signes de m’aimer bien ? «