Les voeux du Président aux migrants économiques :Dégagez

Suis-je bête, je croyais que Macron et Collomb ne connaissaient pas le CESEDA (Le Code du séjour des étrangers et du droit d’asile).
Mais si, ils le connaissent bien. Ils veulent juste en supprimer un certain nombre de textes favorables aux migrants non réfugiés politiques : Les régularisations pour les conjoints de français ou de résidents en situation régulière, les parents d’enfants français ou d’enfants scolarisés depuis trois ans, les mineurs entrés en France avant 16 ans et scolarisés, les malades qui ne peuvent pas être pris en charge dans leur pays d’origine, les étudiants et même les migrants qui ont travaillé en étant déclarés au moins huit mois à un demi-smic pendant les 30 derniers mois.. (Merci Manuel Valls)
Il faut préciser que beaucoup de ces textes peuvent être utilisés pour les femmes migrantes premières victimes de la misère économique, sexuelle, culturelle… dans leurs pays d’origine;
Faut-il conclure de ce discours de Macron du 31 décembre 2017 que la réforme à venir supprimera ces diverses dispositions ?
« Demandez-vous chaque matin ce que vous pouvez faire pour la France » nous a-t-il dit aussi .
Moi je sais : Etre solidaire des migrants qui entrent dans le cadre des lois en vigueur et les défendre même si cela devient illégal. Cela s’appelle la fraternité, l’accueil, la solidarité, l’aide au développement…

Meilleurs voeux à tous ceux qui s’ennuient en famille ou avec des « amis » (sic)

Notre impeccable Président nous a souhaité la bonne année, sans oublier tous « les gens qui ne sont pas « en famille »! Ceux qui travaillent, ceux qui sont seuls, malades et qui souffrent… »
Je sais ce qui me déplait chez vous Mr Macron, c’est votre normalité bourgeoise. Pour vous ne pas être en famille relève de la souffrance.
Alors je souhaite une excellente année , à tous les marginaux qui détestent les repas en famille, pour qui être seul(e) n’est pas une maladie mais une liberté, tous ceux qui ont décidé de faire la fête uniquement quand elle n’est pas obligatoire etc..

Politiques migratoires : l’Algérie sur la mauvaise pente

(Ces informations sont extraites du Journal de la Cimade)
Depuis Aout 2017, 17000 personnes de nationalité nigérienne, parmi lesquelles des femmes et des enfants, ont été reconduites à la frontière avec le Niger, en dehors de toute garantie du droit des personnes.
Il y avait eu quelques signes positifs sur un recensement des étrangers en situation irrégulière afin de leur délivrer un permis de séjour mais ces signes ont été démentis par les propos virulents du Chef de Cabinet de la Présidence qui a déclaré : »Ces étrangers en séjour irrégulier sont source de crime, de drogue et de plusieurs autres fléaux. » En parallèle, une campagne raciste de grande ampleur a débuté sur les réseaux sociaux avec l’#NonauxafricainsenAlgérie
Depuis le 22 Septembre 2017, 3000 personnes originaires de Guinée, du Burkina Faso, du Mali, du Liberia, du Bénin, du Sénégal, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Sierra Leone ont été reconduites a Agadez au Niger, sans aucun examen des situations individuelles contrairement à la Convention internationale des migrants, dont l’Algérie est signataire.

Ni l’Europe ni l’Amérique n’ont le monopole de la xénophobie. Tout est complexe et contradictoire.

Défense de la social-démocratie

Certes, la Social-démocratie manque de panache.
Mais les rêves de communisme se sont transformés en cauchemars : l’URSS, la Corée du nord ou la Chine ! Pas exaltant.
Si nous nous intéressons toujours à l’avenir des sociétés humaines, il ne nous reste qu’un vague espoir : celui de réguler le capitalisme afin de le rendre moins injuste. Cela a un nom : la social-démocratie à la scandinave.
Il est alors indispensable de commencer à penser une ligne politique pour le futur PS, tout en étant conscients que toute régulation du capitalisme le renforce et nous éloigne du socialisme dont certains d’entre nous avaient rêvé : l’internationalisme, l’autogestion, le pouvoir au peuple et quelques autres utopies. (pour le moment)
A propos de ces problèmes, je vous livre quelques extraits d’interviews du regretté Michel Rocard (Le Point du 23 Juin 2016)

Du temps pour la culture:
« Le vrai signal de gauche consiste à donner à l’homme plus de temps libre pour la culture, les choses de l’esprit, le bénévolat associatif, etc. Le capitalisme doit aménager cet espace. C’est le modèle du socialisme démocratique à la scandinave. »

Le dialogue social
« Il y a une particularité française, à gauche, c’est cette volonté révolutionnaire de travailler à la démolition du capitalisme, ce qui explique l’absence de dialogue social et de culture économique. La France a accusé 50 ans de retard en matière de syndicalisme sur son voisin allemand…La Charte d’Amiens est une déclaration de divorce avec un parti socialiste prêt à négocier avec la bourgeoisie. En France, la consigne ouvrière, c’est la révolution. Il ne sert à rien de réparer le capitalisme, il faut s’en débarrasser. Le patronat français s’y est très bien fait. Il a évité le plus possible le dialogue social . »
« Les frondeurs sont les partisans les plus déterminés du socialisme administratif…Ils réclament des coups de pied bureaucratiques dans le marché pour se rapprocher de ce qu’ils pensent être l’égalité matérielle. Or le marché prend mal les coups de poing administratifs qui faussent les règles…Les institutions collectives, associatives, les syndicats scandinaves ont intégré cet état de fait.
 »
Le respect et l’empathie
« Je suis sûr d’une chose: lorsque l’on témoigne du respect aux gens, il n’y a pas d’exception au fait qu’ils vous le rendent formidablement. » Mais pour généraliser le respect, il faut une administration d’Etat suffisamment tolérante pour laisser faire, favoriser et même subventionner les initiatives locales, l’innovation. »

Réflexion sur l’amitié

Quand et comment décide-t-on que telle ou telle personne est digne de notre amitié ?
Sur cette question le grand écrivain américain Wallace Stegner fait une hypothèse intéressante (« En Lieu Sûr », Gallmeister,2017) : »Ne répondons-nous qu’aux êtres qui paraissent nous trouver intéressants? …Etais-je à ce point avide de louanges qu’entendre déclarer qu’ils avaient aimé ma nouvelle suffit à me faire éprouver de la sympathie pour eux deux ? Est-ce que nous vrombissons, tintons ou nous illuminons quand, et seulement quand, on appuie sur nos touches de vanité ? Puis-je, dans toute ma vie, trouver quelqu’un que j’ai bien aimé sans qu’il eut montré des signes de m’aimer bien ? « 

#lesvieuxsontdesêtreshumains

Transhumanisme, reportages enthousiastes sur les centenaires…versus/regards méprisants, enfermement dans des EHPAD, difficultés pour se déplacer, assignation à la catégorie mamie voire mémère, non prise en compte de notre expertise, de nos rencontres avec l’Histoire.
Il ressort de ces théories, enquêtes, réactions quotidiennes, qu’entre 77 et 100 ans, vivre caché est le mieux que l’on puisse faire pour ne pas importuner nos jeunes actifs à roulettes.
Mais à 100 ans, Tout change : On devient un héros grâce au sport, à la nourriture saine, au dévouement des familles (sic). Des reportages nous montrent des vieillards édentés, non autonomes, très « abimés » mais centenaires, adorés par leur famille (?), dont on apprécie l’expérience et la sagesse!
En tant que bientôt octogénaire, je me permets de demander un peu plus de respect et d’empathie ici et maintenant…puis plus tard quand je me trouverai trop encombrée par la vieillesse ou la maladie,(probablement avant d’être centenaire puisque je ne fais pas de sport et mange des surgelés), de RECLAMER le droit de mettre fin à une belle vie qui devient moche, entourée de ceux qui sont encore là et sur qui je me refuse à peser.

Les femmes migrantes: Faut-il prévoir un texte spécifique ?

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Je ne fais état ici que de mon expérience à la CIMADE.
Je reçois beaucoup de femmes mariées à des Français dans leur pays ou en France qui du fait de la loi actuelle peuvent bénéficier d’un titre de séjour après quelques années de vie commune. C’est l’un des aspects de ce que l’on appelle Regroupement familial
Il y a parmi ces mariages beaucoup de mariages consentis qui ne posent pas problème tant que le regroupement familial existe.
Mais il y en a beaucoup qui très rapidement se transforment en enfer. Un exemple parmi beaucoup d’autres : Mme X se marie avec un Français natif de son village. Quand elle arrive en France, cet homme refuse qu’elle sorte, ne lui donne pas d’argent, laisse le frigidaire vide, la suit partout dès qu’elle se déplace dans l’appartement, l’accable d’injures, disparait pendant des jours en l’enfermant.
Elle finit par porter plainte pour harcèlement moral puis avec l’aide d’une association de femmes s’enfuit et trouve refuge dans un foyer.
L’époux part alors dans son pays d’origine -dont il a toujours la nationalité- et demande le divorce unilatéralement. Il l’obtient.
Elle de son côté a introduit une procédure de divorce.
Peu de temps après, elle reçoit un courrier du Procureur de la République qui l’informe du divorce unilatéral de son mari et lui demande si elle est d’accord!!!!
La juriste que je suis est scandalisée par cette démarche du Procureur qui en agissant ainsi prend acte d’une procédure de répudiation illégale en France.
Parce que cette femme est courageuse, aidée, travailleuse, j’espère que l’histoire se terminera bien pour elle.
Mais beaucoup d’autres, mariées à des salauds violents se verront retirer leur carte de séjour pour avoir quitté le domicile conjugal et se retrouveront parfois au bout d’années de présence en France en situation irrégulière. Il faudra alors prouver les violences( ce qui est difficile s’il n’y a pas eu plainte) et faire état d’une durée de vie commune suffisante pour pouvoir bénéficier d’un titre de séjour mention salarié par exemple. En l’absence de preuves de travail ou de promesse d’embauche une autre carte de séjour sera impossible à obtenir. Il faut ajouter que l’Accord franco-algérien de 1968 sur le droit au séjour ne prévoit pas que les violences au sein d’un couple permettent d’obtenir un titre de séjour autre que le titre ‘Vie privée et familiale » en cas de fin de la vie commune !
Faut-il alors prévoir une loi spécifique pour les femmes victimes de violences physiques ou psychologiques, qui instaurerait une sorte de droit d’asile ?
Une jeune et brillante ingénieure algérienne me disait : »je ne supporte plus leur regard, leur mépris » et elle ajoutait en souriant : »je supplie Monsieur Macron d’accorder un statut spécifique temporaire aux femmes algériennes. »
Monsieur Collomb, vous pouvez aller chercher ces femmes dans les foyers où elles se sont réfugiées. Je suppose que votre absence totale d’empathie y trouvera son compte. Faudra-t-il qu’elles se cachent dans des greniers ou des placards… comme Anne Frank ?

Ma pétition (à moi toute seule) en hommage à Caroline Fourest

Bravo Caroline . Dès 2004 ton livre sur « Frère Tariq » disait tout sur ce manipulateur/beau gosse, adoré des médias.
Je sais que nous sommes nombreux à admirer ton talent, ta pugnacité, ton sérieux dans l’investigation et ton courage.
En lisant un des multiples articles publiés sur le débat/combat entre Médiapart/Plenel et Charlie Hebdo, j’en ai découvert un qui m’a particulièrement scandalisé. il est signé de Philippe Corcuff, « Maître de conférences à l’IEP de Lyon 2, militant alter mondialiste et libertaire »
L’article est paru le 10 Novembre 2017 dans Libération. Il y dénonce des « intellectuels irresponsables, pris par les passions tristes du « politiquement incorrect », qui encouragent de graves dérèglements idéologiques. »
Parmi ces intellectuels honnis, il cite :« la galaxie des néocons de « gauche » avec les Caroline Fourest et autres Laurent Bouvet, qui s’agite médiatiquement en consolidant les passages islamophobes entre « Islam », « islamisme » et « jihadisme ». »
Ce Monsieur ne t’a sans doute pas lu, chère Caroline ou peut-être les subtilités de ta pensée ont-elles échappé à cet éminent penseur!
Comme je ne connaissais pas ce mystérieux concept des « neocons », je me suis plongée dans le pire et le meilleur d’Internet. Je suis tombée sur le pire.
J’ai atteint les bas-fonds, en l’occurrence le site « Madanya » qui titre : Les nouveaux néocons :une imposture française. On y évoque « la firme BHL », SOS racisme, la LICRA.. Ces néocons « picorent dans la main de l’inoxydable milliardaire en francs (?) Bernard-Henri Lévy » Plus loin : » Ces droits-de-l’hommistes, thuriféraires du droit d’Israêl à coloniser et réprimer impunément ses indigènes palestiniens… » « Du pain bénit pour les militants islamophobes de tout poil, à commencer par la sulfureuse Caroline Fourest »
Laissons-là ce discours ouvertement antisémite et totalement crétin.
Mais Ce Monsieur Corcuff dont le but est nous dit-il de » dénoncer la négation des individualités niées par les manichéismes concurrents » semble être tombé à pic dans le trou du manichéisme.
Comme disait Prévert : « Vers la fin d’un discours extrêmement important
Le grand homme d’Etat trébuchant
sur une belle phrase creuse
tombe dedans. »

Je ne résiste pas à une citation supplémentaire de ce Mr Corcuff – signataire de la pétition des 160 intellectuels qui soutiennent Mediapart- particulièrement ridicule : » Dans la cafeteria de Sciences-Po Lyon, il y a quelques semaines, j’entends derrière moi une étudiante s’adresser à des camarades à peu près ainsi : » La recherche , c’est vraiment chercher. il ne faut pas partir de réponses dès le départ. Ce serait malhonnête intellectuellement. » Je me retourne : il s’agit d’une jeune femme voilée… »
Tout commentaire de cette phrase lui ôterait sa saveur !
Cours, cours, camarade, la connerie est derrière toi…
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » (Albert Camus)
Bravo à toi Caroline pour ta lucidité intelligente. Tu nous trouveras toujours nombreux(ses) à tes côtés.

Les sordides histoires d’héritage témoignent de la médiocrité de la condition humaine

Impossible de raconter les histoires de famille.
Mais j’ai eu envie d’illustrer la petite histoire mesquine que je viens de vivre avec l’une des premières fables de La Fontaine.
La fable peut se conjuguer dans tous les sens : le vieillard peut être le « méchant » etc etc…
Le vieillard et ses enfants
Un vieillard prêt d’aller où la mort l’appelait :
« Mes chers enfants, dit-il (à ses fils il parlait),
Voyez si vous romprez ces dards liés ensemble;
Je vous expliquerai le noeud qui les assemble. »
L’aîné les ayant pris et fait tous ses efforts,
Les rendit en disant:  » Je le donne aux plus forts. »
Un second lui succède et se met en posture,
Mais en vain. un cadet tente aussi l’aventure.
Tous perdirent leur temps; le faisceau résista:
De ces dards joints ensemble un seul ne s’éclata
« Faibles gens ! dit le père, il faut que je vous montre
Ce que ma force peut en semblable rencontre. »
On crut qu’il se moquait; on sourit, mais à tort :
Il sépare les dards et les rompt sans effort.
« Vous voyez, reprit-il, l’effet de la concorde :
« Soyez joints mes enfants, que l’amour vous accorde. »
Tant que dura son mal, il n’eut autre discours.
Enfin se sentant prêt de terminer ses jours :
« Mes chers enfants, dit-il, je vais où sont nos pères;
Adieu: promettez-moi de vivre comme frères;
Que j’obtienne de vous cette grâce en mourant. »
Chacun de ses trois fils l’en assure en pleurant.
Il prend à tous les mains; il meurt; et les trois frères
Trouvent un bien fort grand mais fort mêlé d’affaires.
Un créancier saisit, un voisin fait procès:
D’abord notre trio s’en tire avec succès.
Leur amitié fut courte autant qu’elle était rare.
Le sang les avait joints, l’intérêt les sépare:
L’ambition, l’envie, avec les consultants,
Dans la succession entrent en même temps.
On en vient au partage, on conteste, on chicane:
Le juge sur cent points tour à tour les condamne.
Créanciers et voisins reviennent aussitôt,
Ceux-là sur une erreur, ceux-ci sur un défaut.
Les frères désunis sont tous d’avis contraire:
L’un veut s’accommoder, l’autre ne veut rien faire.
Tous perdirent leur bien, et voulurent trop tard
Profiter de ces dards unis et pris à part.

#Lesvieuxsontdesêtreshumains

C’est un scoop : Les vieux/vieilles sont des êtres humains.
Dit comme cela, ça parait évident
Dans la vie quotidienne, ça ne l’est pas
Alors, #je balance : – le médecin qui parle à l’adulte qui m’accompagne comme si j’étais débile, sourde, muette etc
– La dame (un peu) moins vieille que moi (selon elle) qui me couve avec un sourire apitoyé en me cédant sa place dans le bus
– Tout individu à roulettes qui m’effleure alors que je « titube » un peu sur le trottoir
– Tous ceux dont le regard me traverse comme si je n’existais déjà plus
– Tous ceux qui ont tellement peur du vieillissement qu’ils voudraient me voir disparaitre de l’espace public
– Tous les « gentils » qui me regardent avec attendrissement
– Tous ceux qui parlent des vieux comme d’une charge pour la société tout en s’offusquant que l’on ose réclamer le droit de mourir dans la dignité
– Tous ceux qui m’appellent « mamie »
– Tous ceux qui n’ont rien à faire de mon histoire, de mon expérience, bref de ce que je suis en dehors d’être vieille

Les vieux, indignez-vous ! écrivait Monique Pelletier, ancienne Ministre dans le JDD du 16 Avril 2017. Merci à vous
Mais comment s’indigne-t-on quand on est invisible ?