Monsieur le Président, je vous fais cette lettre…

que vous lirez peut-être si vous avez le temps…
Je viens de recevoir
Ma nouvelle APL
Pour payer mon loyer
Avant mercredi soir

Monsieur le Président
Je veux bien le payer
Je ne suis pas sur terre
Pour râler tout le temps

C’est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Je me demande vraiment
Ce que je dois penser

Depuis que je suis né
Je n’ai vraiment connu
Que les fins de mois
Très très très difficiles

Vous m’ direz, cinq euros
C’est pas la mer à boire
Et vous aurez raison
Monsieur le Président

Mais c’que je voudrais savoir
C’est c’ qui va venir après
Un peu de pédagogie
Sur le sort des fauchés

Si vous voulez vraiment
Tout faire en même temps
Pour les pauvres et les riches
Il faudrait l’expliquer

J’refuse pas d’obéir
J’attends encore un peu
Pour descendre dans la rue
Avec tous les râleurs

On peut refuser le communautarisme sans falsifier l’Histoire

Télérama dans son dernier numéro (26/07/2017), sous la plume de Gilles Heuré publie un article émouvant sur les derniers jours de Walter Benjamin.
G.Heuré raconte la fuite du philosophe en Septembre 1940. Il a perdu la nationalité allemande. Il tente de rejoindre l’Espagne. A Portbou, on lui refuse l’entrée en Espagne. Epuisé, il se suicide Le 26 septembre 1940 dans sa chambre d’hôtel.
L’article nous apprend qu’il est philosophe, allemand, déchu de sa nationalité et poursuivi par les nazis.
Mais pourquoi donc les nazis s’acharnent-ils sur lui ? D’autres philosophes allemands ont passé des jours tranquilles en Allemagne pendant la guerre.
La réponse est simple : Walter Benjamin était juif.
Il est bon de le rappeler pour la vérité historique, pour tous ceux qui ne l’ont jamais su ou l’ont oublié.
Il semble qu’il y ait une nouvelle forme de « discrétion » journalistique sur ce thème qui me choque autant que le rappel systématique des origines, juives ou autres quand il n’est pas nécessaire.

« L’Inégalité hommes-femmes est à mes yeux la matrice de toutes les discriminations. Une fois celle-ci éliminée, les autres s »écrouleront. » (Christiane Taubira à Télérama le 28/06/2017


Oeuvre de Raymonde Arcier, artiste et féministe, exposée à la Maison Rouge en 2017

Comme d’habitude, je vais parler de petites choses pour illustrer les « grandes causes ».
Une amie qui a la cinquantaine me raconte avec émotion les humiliations auxquelles elle doit faire face en tant que femme célibataire et sans enfant. Remarques sur ses cheveux (pas assez teints), son absence de maquillage, ses rides etc… Ces insultes proviennent pour l’essentiel d’hommes.
Une autre qui a dépassé les 70 ans a passé une partie de sa vie à chercher un compagnon et n’a subi que des blessures favorisées par son absence de confiance en elle.
Bien sûr des hommes ont été mortifiés par des femmes, mais je parle ici des femmes. Être une femme seule et sans enfant n’est pas socialement reçu dans la plupart des sociétés humaines.
Il ne peut y avoir qu’anguille sous roche : moche, emmerdeuse, trop vieille, trop grosse, trop maigre, trop, trop…pas assez apprêtée pour plaire..
Ces femmes font souvent des métiers passionnants, font preuve de finesse, de chaleur, d’intelligence. Mais l’absence  » d’accessoires « (hommes ou enfants) les rend en quelque sorte impropres à la consommation masculine- y compris amicale-à partir d’un certain âge.
En plus, parfois, de souffrir de leur solitude, elles doivent encore se la voir reprochée, par les hommes avec parfois la complicité des femmes. (Essayez d’aller diner seule au restaurant le soir et observez le regard presque apeuré des femmes nanties d’un mâle)
On peut très bien vivre sans un MARI, sans enfants, avec ou sans amants ou maitresses. On peut avoir une vie sociale passionnante. En tout état de cause, c’est aux femmes de décider de leur vie, de leur apparence.
Et puis il y a les femmes pauvres, celles qui n’ont rien, viennent de pays lointains et font des enfants avec le premier venu pour avoir l’impression d’exister aux yeux de leur famille, de leur « communauté ». L’enfant devient un instrument d’une éventuelle intégration sociale.
Des femmes se sont battues pour avoir le droit de vote, le droit de travailler, le droit d’avoir des enfants quand elles le désirent …
Mais elles doivent continuer à lutter contre les préjugés, contre certains hommes qui osent les juger, contre des sociétés qui ne leur reconnaissent la qualité d’être humain que si elles ont un mari et au moins un enfant.
Outre les combats immenses à mener dans certains pays pour la simple égalité, il nous reste à mener ce combat pour notre droit à choisir notre vie, notre droit à ne pas trouver notre prince charmant, notre droit à ne pas souhaiter ajouter des enfants aux sept milliards d’habitants de la planète.
Certes, les choses évoluent petit à petit mais on n’ a qu’une vie. Ces femmes que je viens d’évoquer souvent joyeuses, ne doivent plus être la cible d’avanies ou de mépris qui leur gâchent la vie.
Une réforme ? Non, une révolution .

Urgence pour les migrants : un texte des associations (extraits) (Le Nouvel Obs du 6/07

« Sur le terrain, nous déplorons les atteintes alarmantes aux droits les plus élémentaires des personnes migrantes. Ces violations prennent une ampleur inédite, en particulier dans le Calaisis et le Dunkerquois, à la frontière italienne ou dans le nord de Paris. Traque permanente, gazage, confiscation de biens, entraves diverses pour l’accès à l’eau, à la nourriture ou aux soins, privations illégales de liberté, refoulements illégaux…et répression inacceptable des citoyens solidaires… »
« Autre signe négatif envoyé par le nouveau gouvernement: la volonté d’expulser des personnes originaires de pays en guerre, comme l’Afghanistan. Et l’enfermement en rétention de familles avec enfants, alors même que la France a déja été condamnée à cinq reorises par la CEDH pour ces pratiques jugées dégradantes… »
Nous réclamons d’urgence du Président de la République une véritable concertation incluant pleinement tous les acteurs de la solidarité, des orientations claires, des mesures et des moyens nouveaux pour une politique migratoire d’hospitalité, fondée sur le respect de la dignité et des droits fondamentaux des personnes étrangères, à la hauteur des enjeux qui se posent à la France et à l’Europe aujourd’hui… »

Cimade, Secours catholique, CCFD-Terre solidaire, ATD Quart Monde, Médecins du Monde, Emmaus-France, Secours islamique France.

Google sexiste : j’ai la preuve

Le sexisme est partout. Nous le savons, nous les féministes « historiques » qui , c’est bien connu, haissions les hommes.
Vous voulez une preuve : quand une personne m’adresse un mail par gmail (google), c’est la photo de mon barbu préféré qui apparait.(ci-contre)
Ma qualité de femme est niée, piétinée par ces capitalistes sans foi ni loi.

(A lire avec un peu d’humour)

Propriétaires contre locataires : la lutte des classes se diversifie

Redescendons près du peuple.
Une résidence à Cabourg sur la promenade Marcel Proust, avec piscine et tennis.Presque la perfection, même si certaines mauvaises langues font remarquer qu’elle est loin de l’éventail, la partie chic de Cabourg derrière le Grand Hôtel! C’est là que nous avons acheté un petit appartement avec vue sur la mer. Nous voilà enfin propriétaires après toute une vie passée à n’être que…locataires.
Nous découvrons le monde de la co-propriété : ça commence par des conciliabules dont on est exclu tant que notre qualité de propriétaire n’est pas connue et reconnue.
Puis l’année d’après les langues se délient dans les conciliabules où nous sommes enfin admis : Le verrou de la piscine est encore cassé, l’eau n’est pas assez chaude, le local des ordures est répugnant, des enfants hurlent dans la piscine….Tout cela est de la faute des locataires mal élevés, qui se croient tout permis . Bien sûr, c’est nous qui payons les charges…
Parfois la bêtise humaine est consternante et l’on se demande comment on a pu penser un instant que la révolution était possible!!!

Un bel hommage à Simone Veil : du chant des déportés à l’hymne des femmes

La cérémonie du 4 juillet 2017 aux Invalides était émouvante et réussie.
Toutes les facettes de ce personnage hors pair ont été rappelées.
L’annonce finale de son transfert au Panthéon avec son mari apportait une superbe touche finale au discours du Président Macron.
Il y avait déjà Mme Berthelot. il y aura Monsieur Veil. Le symbole est joli.
Et puis il y eut ce chant des Marais sur l’air duquel les copines féministes avaient composé l’hymne du MLF.(extrait)
Nous qui sommes sans passé, les femmes,
Nous qui n’avons pas d’histoire,
Depuis la nuit des temps les femmes,
Nous sommes le continent noir

Le spectacle de la gauche: Demandez le programme !

Hamon voulait être chef à la place du Chef : grâce au Mouvement du 1er Juillet, c’esr fait. Bravo Benoit
Les insoumis ont frappé un grand coup : ils ne porteront pas de cravate et n’iront pas à Versailles. Bravo Jean-Luc
J’oubliais : Les Insoumis combattront la loi El Khomri…Quel programme novateur!
Stéphane Le Foll et Cambadelis invitent les socialistes à penser : il n’est jamais trop tard pour bien faire
François Ruffin fait la révolution à l’Assemblée : il boude ostensiblement l’élection de François de Rugy, écologiste, partisan de la dépénalisation du cannabis et d’une loi progressiste sur la mort dans la dignité. Merci François.
La CGT appelle à un rassemblement contre la loi travail…le 12 septembre. Bonnes vacances camarades
Et pendant ce temps là, une majorité de Français rend hommage à Mme Simone Veil, femme de droite, qui a fait- entre autres- voter la loi sur l’avortement avec l’aide de la gauche.
Droite et gauche peuvent donc travailler ensemble. Il en aura fallu du temps pour qu’une partie de la classe politique s’en rende compte

« Quand monte le flot sombre » de Margaret Drabble : un voyage passionnant au coeur de la vieillesse

Il y a celle qui continue à s’agiter, qui fait du bénévolat dans les maisons de retraite, prépare les repas pour son ex-mari très malade
Il y a celle qui a été très belle et qui s’adonne à des projets artistiques dans un cadre privilégié réservé aux personnes fragiles
Il y a ceux qui ont choisi le soleil de Lanzarote pour y terminer leur vie
Il y a ceux qui ne supportent pas la fin de la reconnaissance sociale connue dans leur jeunesse ou leur maturité
Il y a ceux qui bardés de tuyaux attendent la mort
Il y a les enfants, adultes dispersés un peu partout dans le monde et qui ont peu de temps pour voir leurs parents vieillissants
C’est un roman qui nous emmène des paysages verdoyants et pluvieux de l’Angleterre aux iles volcaniques ensoleillées des Canaries

Margaret Drabble a 78 ans. Elle n’écrit pas un roman à l’eau de rose. Le flot sombre c’est celui du processus de vieillissement.
On suit ses personnages avec inquiétude. Ils ont un appétit de vivre que même la maladie grave ne parvient pas à altérer. Mais le handicap, la paralysie, la dépendance guettent. Quand vont-ils rattraper ces personnages qui au fil des pages sont devenus des proches, sympathiques ou non.
Comme disait Jean Cocteau : « le problème quand on devient vieux, c’est qu’on reste jeune. »
Comment vivre sa vieillesse, ce lent chemin vers la mort. Mais toute notre vie est un chemin vers la mort.
Margaret Drabble n’apporte aucune réponse. Elle nous permet seulement de nous sentir exister en tant qu’êtres humains à part entière, délivrés du sourire compatissant que posent trop souvent sur nous des adultes qui veulent se persuader qu’ils sont encore dans le coup.

Dans une interview à Libération , M. Drabble parlait de l’âge comme d’une grande aventure. Elle racontait à ce propos une anecdote dans laquelle beaucoup de vieux se reconnaitront : « L’autre jour j’étais à la BBC, une jeune femme m’accueille à la réception, m’entraîne et fonce dans les couloirs sans même se retourner pour savoir si je la suivais. Et je ne pouvais pas, et ça m’a agacée! Je me suis dit, vraiment elle n’est pas faite pour cet emploi. »

Le gentil Macron et le méchant Collomb : Une politique migratoire ambigue

Il y avait le méchant flic et le gentil flic.
Le gouvernement Macron inaugure-t-il la même méthode ?
Accordons-lui le bénéfice du doute, pour ne pas tout de suite sortir de cette fraicheur nouvelle que Macron nous fait vivre le temps d’un été.
Mais rien n’empêche de poser des questions. La presse dans son ensemble l’ a fait (cf Libération du 24/25 Juin 2017)
Ce qui frappe dans la visite du Ministre de l’intérieur à Calais, c’est sa détermination à n’être que du côté de la tranquillité des Calaisiens.
Monsieur Collomb n’a aucune sensibilité à l’exil, à la tragédie vécue par une majorité de migrants. Les 80% de migrants qui trouvent refuge dans les pays pauvres ont pour la plupart d’entre eux une tente qui les protège.
Monsieur Collomb semble estimer que la simple présence d’une tente constitue un appel d’air. Les demandeurs d’asile qui campent dans la rue Porte de la Chapelle savent que toute tente sera détruite par la police…
Pas de tente, OK. Alors pourquoi pas des vraies maisons ?
« Les Accueillir c’est notre honneur » Emmanuel Macron
Ah bon ! On attend la suite
* Dessin paru dans la presse iranienne