Les (vieilles) reines du shopping

Comment s’habiller, se maquiller, se coiffer, quand on a dépassé 70 ans ?
L’importance de ce problème n’échappera à aucune vieille dame quels que soient ses revenus.
Aujourd’hui, je vous propose quelques uns de mes choix.
1/ Garder ses cheveux blancs et ne pas les recouvrir d’une couleur improbable qui ne correspond pas au visage
2/ Ne pas se maquiller. Tout maquillage fait ressortir les défauts, les creux et les bosses. Une touche de rouge à lèvres discrète suffit
3/ Ne pas porter de hauts talons, qui empêchent toute marche normale.
4/ Porter des vestes ou manteaux avec des poches qui permettent d’éviter le sac que l’on serre bêtement contre soi dans le métro
5/ Porter des jupes ou des robes s’il fait chaud et oublier vos trous, bosses, veines sur vos vieilles jambes. Après tout, ce sont uniquement les autres qui les voient!
6/ Plus généralement, porter des pantalons noirs ou des jeans pas serrés (29euros99 à Monoprix)
7/ Colorer la tenue avec des hauts colorés. Voici trois échantillons de mes sweat-shirts (autour de 10 euros sur Internet et chez HetM)

Ceci est un essai de blog sur la mode pour diversifier mon lectorat.
Je ne suis pas sûre que ça va marcher !

Dialogue de sourds

Machin : Ce gouvernement est nul. Hollande devrait démissionner. C’est un imbécile, un bureaucrate, un énarque coupé du monde…
Truc : Tu exagères peut-être un peu…
Machin : Tout le monde est d’accord avec moi
Truc : Pour moi, il y a une question de fond : comment faire basculer la France dans une autre étape de l’histoire…
Machin : Ah oui, je vois, tu es du côté des mondialisateurs/moralisateurs! Bravo
Truc : Je comprends mal la haine à l’égard de Hollande
Machin : Tu es bien la seule
Truc : Et tu vas voter pour qui ?
Machin : j’hésite…Juppé sans doute
etc, etc

Ce doit être encore la vieillesse : Je ne comprends rien à ces manifs

Couverture de notre livre : »Le militant contradictoire » publié en 2004.

Déja en 2004, comme le montre ce dessin, certaines manifs dont je voyais la fin Place de la Nation me laissaient pour le moins dubitative
Mais les dernières manifs contre la loi El Khomri m’énervent carrément.
Est-ce l’amertume de la vieillesse ? Ou y-a-t’il une raison à cette indifférence coléreuse ?
Certes je comprends que les jeunes aient besoin de se révolter, que la CGT et FO aient à reconquérir un électorat fuyant etc
Je comprends aussi que l’absence de pédagogie, de dialogue de la part du gouvernement suscite une révolte (méritée) contre la classe politique en général.
Mais quand j’entends des manifestants dire : » Avec cette loi, les patrons pourront faire des accords d’entreprise au détriment des salariés et sans tenir compte des conventions collectives », je ne sais plus à quel Droit du travail me vouer.
Un accord d’entreprise se négocie au niveau de l’entreprise entre patrons et syndicats représentatifs. Bien sûr cela nécessite des syndicats, avec des adhérents et un patron qui acceptent de trouver un accord, qui sera peut-être un recul, (le terme réforme n’est pas adapté ) mais permettra à l’entreprise, de passer un cap.
Ce doit être la vieillesse…à moins que la langue de bois ne soit pas l’apanage de la seule classe politique.

Migrants : nouvelles des préfectures

C’est une petite sous-préfecture de l’Ile de France.
C’est un jeune homme venu d’Afrique non francophone qui est arrivé en France à l’âge de 14 ans et y a fait toute sa scolarité.
Depuis quatre ans, il demande une carte de séjour.
Entré en France avant seize ans, pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance, ayant suivi un cursus scolaire, parlant parfaitement le français, Il a droit à cette carte selon le Code des étrangers
Mais voila, depuis quatre ans, on lui réclame un passeport et les preuves de dix ans de présence
Je l’accompagne. Il y a deux femmes à l’accueil : celle qui nous reçoit réclame le passeport, les preuves etc… Il n’a ni l’un ni l’autre
Elle dit : sans cela vous ne pouvez pas avoir de carte
Je lui lis l’article qui donne le droit à ce jeune homme d’avoir sa carte, de pouvoir travailler, et de ne pas être expulsable. Elle reste fermement campée sur ses positions.
Au moment où nous commençons à désespérer, sa voisine lui dit qu’elle va s’occuper de nous.
Elle a écouté. Elle a compris que depuis quatre ans ce jeune homme correspondait à un mauvais code et qu’il fallait le changer de code; Elle s’en occupe. il va avoir sa carte après quatre ans de galère.
A quoi tient une vie de migrant ?

Une après-midi à Nuit Debout

Il faisait beau et chaud ce vendredi 6 mai place de la République à Paris
J’avais quelques légers préjugés négatifs en y arrivant. Blabla, sectarisme, ignorance, petits chefs etc
Il y avait bien l’inévitable hystérique qui réclame le micro en hurlant que les « flics » veulent reprendre la place de la République, le prof d’Economie qui ne peut plus s’arrêter de parler et qui se la pète, le sidéen enturbanné et voilé qui parle de vagins(!), les représentants syndicaux qui appellent à la grève générale à la poste…dans les Hauts de Seine, les féministes et LGBTQPAI…(?) un peu parano et bien sûr le drapeau palestinien…
Mais il y a aussi et c’est l’essentiel, cette gaieté, cet enthousiasme, cette organisation mal foutue, ces cours de boxe pour les femmes, une égalité hommes/femmes, cette jeune fille qui en rigolant explique qu’elle est responsable des tracts mais qu’elle en a marre de rédiger des trucs que personne ne lit, cette autre jeune femme qui rappelle au début de l’Assemblée générale les gestes à faire quand on est d’accord, pas d’accord, que l’on s’ennuie, que certains propos sont sexistes ou racistes ou homophobes et qui évoque le respect de l’autre et la civilité comme des conditions indispensables au dialogue
Alors, peu importe ce qui en sortira ou pas
L’important, ce sont ces gens qui se parlent, toutes générations confondues et qui n’ont pas renoncé à rêver.

Non, la vieillesse n’est pas une maladie, dont on peut guérir…

Régulièrement, on nous annonce que des recherches scientifiques permettent de concevoir une « guérison » de la vieillesse, qui ne serait qu’une maladie comme une autre!
Vision étrange que celle de millions de vieux, desarthrosés, lissés, virevoltant parmi les jeunes !
Dans cette obsession de la « guérison » est à l’oeuvre l’ horreur de la vieillesse que nous rencontrons si souvent autour de nous.
On imagine les mouvements de colère des jeunes contre la prolifération des (faux) vieux , inutiles, crevant le budget de la sécurité sociale !
Les rides, les cheveux blancs, la fatigue, les rhumatismes, les pertes de mémoire mais aussi une forme de sagesse, d’observation du monde, de patience, et dans le meilleur des cas d’humour font partie des « privilèges » de cette étape de la vie.
On ne guérit pas de la vieillesse
Il faut vivre le mieux possible en sa compagnie
Et quand elle devient trop lourde à porter pour soi ou son entourage pouvoir y mettre fin sans violence .

La vieillesse pour les nuls (10/11) : Eloge de la vieillesse, Citations de Hermann Hesse

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« Depuis des dizaines d’années, j’éprouve de la répugnance vis à vis de l’adoration que certains vouent de plus en plus à la jeunesse et aux adolescents. Mais plus encore c’est l’élévation de cette jeunesse au rang de condition sociale, de classe, de « mouvement », qui me déplaît profondément »

« La vieillesse représente une étape de notre existence, et comme toutes les autres étapes, elle a son propre visage…Nous qui portons des cheveux blancs, nous sommes comme nos frères humains plus jeunes: nous avons une mission qui donne sens à notre vie(…) Un homme âgé qui abhorre et craint la vieilesse, les cheveux blancs et la proximité de la mort, ne représente pas dignement l’étape de l’existence qu’il a atteinte, tout comme un jeune homme vigoureux qui déteste son métier et cherche à y échapper. En résumé : pour accomplir sa destinée d’homme âgé et remplir convenablement sa mission, il faut accepter la vieillesse et tout ce qu’elle implique. Sans ce consentement, sans cette soumission à toutes les exigences de la nature, notre vie perd son sens et sa valeur, et que nous soyons jeunes ou vieux, nous commettons une trahison. »

Evacuez les vieux et les banques : Emmanuel Todd a trouvé la solution pour imaginer une nouvelle société !

Cher Emmanuel Todd,
Dans un entretien avec le talentueux François Ruffin,réalisateur de « Merci Patron » et rédacteur de « Fakir, Le journal fâché avec tout le monde ou presque », vous déclarez à propos de NUIT DEBOUT : « Un territoire libéré des vieux et des banques, çà ne me déplait pas! »
Je vous remercie pour cette fine analyse politique qui bouscule toutes les idéologies existantes et permet d’y voir plus clair…
Si je vous suis bien, les vieux et les banques feraient partie d’une catégorie qu’il faudrait d’après vous « mettre à mort », afin que la jeunesse se réapproprie …le pouvoir.. En quoi le pouvoir changerait-il de nature dans cette nouvelle configuration, vous vous gardez bien de nous le dire.
En réfléchissant, on ne vous a pas connu vraiment mieux inspiré : Dans votre livre, « Qui est Charlie, Sociologie d’une crise religieuse », vous dénonciez les manifestants du 11 janvier 2015, les qualifiez d’imposteurs, représentants d’une France blanche, vieillissante (encore), bourgeoise , catholique, islamophobe et pourquoi pas antisémite etc…
La vieille que je suis, juive, bénévole à la CIMADE, féministe… n’a que trois mots à vous dire : Mort aux cons, qu’ils soient jeunes , vieux, musulmans, juifs, catholiques, protestants,maigres, gros, banlieusards, paysans ou soi disant intellos.
Veuillez agréer Monsieur l’assurance de mon indifférence.
Bonjour à votre vieux père, pour lequel j’ai beaucoup de respect malgré son grand âge

la banalité du quotidien

Il y a un jeune homme d’une trentaine d’années, handicapé mental, probablement trisomique dans l’autobus
Il est maladroit, trop gros, mais avenant.
Sa mère le guide, l’aide à se tenir.
Devant lui il y a un homme du même âge muni de ses inévitables écouteurs
Il pose sur le jeune trisomique un regard fixe et haineux
Ses yeux ne bougent à aucun moment pendant un temps qui me paraît interminable
L’immobilité de son regard est terrifiante
Nulle gentillesse dans ses yeux arrimés, juste la volonté de voir disparaître cet être, de trop sur cette terre

La vieillesse pour les nuls: « Vieillir c’est encore le seul moyen qu’on ait trouvé de vivre longtemps » Sainte-Beuve

J’avais lancé un appel à mes ami(e)s. Guy et a.b. y ont répondu de la plus belle manière. Merci à eux
Une amie m’a dit qu’à 74 ans, elle ne se concevait pas comme appartenant à cette catégorie. Bravo.
Les autres n’ont pas répondu.
« La vieillesse est un secret honteux et un sujet interdit » affirmait Simone de Beauvoir avant d’inviter ses lecteurs à l’aider dans sa recherche.

Dans son livre, paru en 1970, elle tente une analyse marxiste du traitement social de la vieillesse :  » C’est l’exploitation des travailleurs, c’est l’atomisation de la société, c’est la misère d’une culture réservée à un mandarinat qui aboutissent à ces vieillesses déshumanisées »dit-elle dans son introduction.
Cette approche n’est pas fausse mais elle est partielle. La responsabilité du système economico-social n’exclut pas celle des êtres humains. Le racisme anti-vieux est à l’image des autres racismes, irrationnel et potentiellement « meurtrier ». Nous avons tous détesté l’idée de la vieillesse (sauf peut-être dans l’image des grand-parents) qui s’accompagne de la dégénérescence du corps, de la disparition du désir, de la présence de la mort. Nous avons tous eu peur. Ce qui nous différencie des animaux est entre autres la lutte contre nos pulsions primaires.
Je ne demande pas à être aimée. Je demande à être traitée comme un être humain ordinaire, avec respect et politesse. je suis plus indifférente que sage, mais je garde intacte ma colère contre les injustices et la bêtise, et je progresse dans l’acceptation tranquille de la non-reconnaissance sociale. Je me sens presque apaisée.
Je n’ai qu’une seule exigence : décider du moment de ma mort, avaler mon penthotal (que je n’ai pas encore) tranquillement et partir dignement, sans ennuyer mes proches, sans peser sur le budget de la sécurité sociale.
En attendant, j’essaye d’apporter à mes visiteurs migrants à la Cimade la gentillesse, l’hospitalité, la compétence dont ils ont besoin
A bientôt pour de nouveaux épisodes…