Mourir dans la dignité en France : un témoignage

Nicole Boucheton était vice-présidente de l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité).
Elle est allée mourir en Suisse. Elle avait 63 ans. Voici sa dernière lettre :

 » Je suis atteinte d’un cancer du rectum. Lors du diagnostic, le seul traitement curatif était chimio, tomothérapie puis chirurgie : colostomie. J’ai refusé la chirurgie car trop mutilante: l’anus artificiel qui me condamnait à une vie dans des conditions que je juge, pour moi-même, dégradées et inacceptables, limitant considérablement mes activités, activités qui font ma vie. J’ai accepté les traitements de chimio et tomothérapie. J’ai obtenu un répit de cinq mois. puis ce fut la récidive. Risquant une occlusion intestinale d’un moment à l’autre, les médecins ne m’ont donné qu’un seul choix, l’hospitalisation pour y pratiquer des soins de confort.

VOUS AVEZ DIT LIBERTE ?
Alors j’ai pris contact avec une association suisse afin d’y pouvoir faire un autre choix, celui d’un départ rapide puisque ma seule issue était la mort.
Cela demande beaucoup d’argent : la prise en charge elle-même, le voyage, l’hébergement sur place lorsqu’on vient de loin.
Ajoutez à ceci le fait d’être encore capable physiquement de se déplacer.

VOUS AVEZ DIT EGALITE ?
Lorsque je demandais aux médecins si je pouvais compter sur une espérance de vie d’au moins un mois et demi, le temps moyen pour régler les problèmes administratifs auprès de l’association, ils m’ont répondu : »Je ne peux pas vous dire…ça dépend… »
Manque de sincérité, de franchise, de courage.

VOUS AVEZ DIT FRATERNITE ?
C’est en Suisse que j’ai rencontré ces trois valeurs qui sont pourtant celles de la République française. Merci à ce pays juste et compassionnel. Et bien sûr, la solidarité je l’ai rencontrée auprès de mes amis de l’ADMD qui ont tout fait pour faciliter mes démarches.

L’engagement 21 du Président Hollande, non tenu, qui s’enlise dans sa mise en place de missions et rapports successifs verra-t-il le jour? J’aurais aimé en profiter et ne pas avoir à m’exiler en Suisse. J’en veux à ce Président en qui j’avais confiance en lui donnant ma voix. Mais je sais que mes amis militants et les 92% de Français favorables à une loi de liberté qui permet à chacun de choisir sa fin de vie ne baisseront pas les bras et que la victoire est proche. » Nicole Boucheton

Dans le document transmis par l’ADMD, Jean-Luc Romero, Président de l’ADMD, signale l’ultime humiliation post-mortem subie par Mme Nicole Boucheton : Ouest-France (qui annonce pourtant les offices religieux) a refusé de publier le faire part de décès qu’elle avait elle-même rédigé. Ils ont invoqué un devoir de neutralité!

Cours camarade, le vieux monde est devant toi.

Mort aux cons ! Vaste programme

1 – Comme d’habitude, le facteur n’a pas daigné monter le colissimo qui nous était destiné. Il a indiqué comme motif un mystérieux « pdl » ?
Passant devant ma poste, j’interroge l’employé qui accourt (vous avez remarqué comme ils accourent depuis la privatisation). Je lui demande pourquoi le facteur n’est pas monté au 2° étage avec ascenseur et ce que veut dire « pdl ». Sans doute farouchement attaché à son entreprise et manifestement désireux que rien ne change, il me fusille du regard et répond : »Ici, nous n’avons rien à voir avec les facteurs. » Ah bon.

2 – Tous les mois environ la télé tombe en panne. Un dépanneur nous a indiqué que dans ces cas là, la solution était simple : monter au 6° étage, regarder si le voyant vert est allumé dans une espèce d’armoire électrique et dans le cas contraire, descendre au Rez de chaussée , ouvrir l’armoire électrique et appuyer sur une sorte de disjoncteur marqué « télé ». Et tout remarchait. Mais çà, c’était avant, quand des ouvriers faisaient des travaux dans l’appartement du rez de Chaussée.Ils étaient souvent là, souvent tard le soir et surtout ils ont fait des travaux pendant environ deux ans dans cet appartement de 30m2. La porte où se trouve le grand boitier électrique était donc ouverte ou tout au moins ouvrable grâce à eux.
Et puis, ils sont partis. (J’en profite pour signaler que l’appartement en question dans le 12° arrondissement n’est toujours pas loué et ce depuis plus de quatre ans). Et avec leur départ, les emmerdes avec la télé ont commencé. La porte menant à l’armoire électrique a été définitivement close, sans que personne dans cet immeuble sans gardien (les normes parait-il) n’en possède les clés.
Entre temps, la RIVP a réorganisé ses services. Il faut que ces gens travaillent en paix. Il leur faut donc éviter tout rapport ennuyeux avec leurs locataires. Ils ont donc mis en place un seul numéro de téléphone pour les atteindre sans les déranger.
Scénario type :
Le locataire : Bonjour, notre télé est…
Interlocuteur : Nom, prénom, adresse
Locataire : Ok…La télé est en panne et il faut juste rétablir le contact…
Interlocuteur : Veuillez répéter votre nom… Je préviens nos services techniques.
Locataire : Mais je vous dis qu’il faudrait juste que les locataires aient un moyen d’accéder à l’armoire électrique..
Interlocuteur (vaguement énervé) : Je ne suis pas technicien. Il faut que le service technique établisse un bon de commande…etc
Trois coups de téléphone plus tard, trois jours plus tard, le bon de commande a du venir en catimini appuyer sur le disjoncteur, ça remarche.
J’ai croisé un locataire dans l’ascenseur à qui j’ai demandé si sa télévision marchait. Non, a-t-il dit. Mais je n’ose plus téléphoner, ils me traitent comme si j’étais débile. Vive les bailleurs sociaux et vive le choc de simplification.

La consommation excessive de fauteuils peut être frustrante

copie de fauteuil design avec chat

Je ne veux point parler ici des conséquences fâcheuses de la station assise sur nos organismes.
Au contraire, depuis que je suis « tamaloù », je cherche un fauteuil ou mes vieux os reposeraient dans une paix relative. J’ai essayé le fameux stressless à la dénomination fallacieuse, le fauteuil Voltaire trouvé dans un vide-greniers pour (presque) rien et j’ai enfin trouvé l’élu (ci-dessus), copie d’un célèbre designer. J’y coulais des heures heureuses jusqu’à ce que mon chat y prenne ses quartiers 24h sur 24
Juste le temps d’enlever les poils, d’aller les jeter et le revoilà. Recroquevillée sur le stressless, je regarde mon fauteuil-cygne avec amour et je m’interroge sur les dangers du consumérisme et l’étrange savoir des chats.

Petit manuel de survie dans un groupe

Pour moi, c’est trop tard mais pour vous, mystérieux lecteur, mon expérience douloureuse peut vous servir à gravir les échelons vers LE POUVOIR dans l’Association Truc-muche qui milite pour l’abolition des crottes de chiens à Petaouchnok en passant par les associations humanitaires, et gloire suprême, dans les partis politiques.
Si l’on veut renouveler le personnel politique, il faut que des gens intelligents, sensibles s’y collent.

1/ Parlez même si vous n’avez rien à dire et même si vous n’avez rien à rajouter à ce qu’a dit le précédent intervenant
2/ Ne vous sentez pas mis en cause personnellement si personne n’écoute ce que vous dites (c’est particulièrement valable pour les femmes). Attendez d’être avec vos proches et vengez-vous sur eux.
3/ Repérez les gens importants et faites comme David Assouline, suivez les systématiquement
4/ Si vous pensez que le processus de décision n’est pas vraiment démocratique, ne le dénoncez pas publiquement.
5/ Si vous vous ennuyez ferme, pinaillez sur la décision fondamentale à prendre même s’il s’agit de changer la disposition de la tribune et que vous en foutez éperdument.
6/Ne vous mettez jamais à dos les chefs autoproclamés. Soyez toujours du côté de la force même si elle vous donne la nausée

Pousse camarade

7/ Evitez d’être du côté des faibles, des paranos, de ceux qui pensent que personne ne les comprend.
8/ Exprimez-vous de manière simple (voire simpliste) car vous savez que vos interlocuteurs sont moins intelligents que vous
9/ N’insistez jamais sur les contradictions. Le pouvoir a horreur des impasses qu’elles peuvent générer à court terme.
10/Acceptez les injures avec la distance et l’humour nécessaires. Pleurez quand vous serez seuls

Vous pouvez compléter cette liste
Mais sachez que si vous appliquez ces conseils, vous irez loin et ne me demandez surtout pas ce que veut dire Loin !

Hollande: pourquoi tant de haine ?

Magritte
Sans doute Monsieur le Président, avez-vous menti lors de vos discours de campagne! Mais si vous ne l’aviez pas fait, ces mêmes Français qui vous vilipendent auraient-ils voté pour vous ?
Sans doute, n’aviez vous pas assez travaillé sur l’état de la France avant d’arriver au pouvoir. Vous n’êtes pas le premier.
Sans doute, le choix de Jean-Marc Ayrault était-il raisonnable, mais cet honnête homme n’est guère charismatique. Vous vouliez être un président normal et vous avez choisi un Premier ministre normal.La normalité n’est pas vendeuse, en particulier pour une presse qui pratique de plus en plus le lynchage médiatique.
Sans doute, n’avez-vous pas mesuré la gravité de la crise traversée par tous les pays occidentaux dans le cadre d’une mondialisation peu régulée. C’est une faute.
Sans doute, avez-vous été obligé de reculer sur certaines réformes de manière un peu lâche. Mais fallait-il laisser le désordre s’installer ?
Sans doute n’avez-vous pas présenté un programme pour la France, compréhensible, chronologique et tenant compte des urgences, ce que l’on appelait autrefois un Plan, « l’ardente obligation » selon De Gaulle.

A titre personnel, je vous en veux de ne pas avoir commencé par les réformes concernant les plus faibles : logements d’urgence, logements sociaux, Aide ciblée aux PME, TPE, celles qui embauchent, politique de formation et d’apprentissage qui ne soit pas une ènième usine à gaz, réforme de la loi Leonetti.
Mais tout cela n’a rien d’exceptionnel. On pourrait en dire autant de vos prédécesseurs de gauche comme de droite qui agissaient pourtant dans une conjoncture économique moins apparemment grave.

Alors pourquoi suscitez-vous tant de haine ?
J’avance des hypothèses dans le désordre : vous êtes un peu gros, vous manquez d’élégance, vous êtes un séducteur peu séduisant. Il parait que vous êtes autoritaire mais ça ne se voit pas, vous paraissez faible et vous refusez même parfois qu’un domestique de la République vous tienne un parapluie au-dessus de la tête. Vous êtes un homme blessé par vos échecs. On tire rarement sur les hommes forts. On les admire ou on les craint. Certains de vos ministres, que vous aviez conservés par souci de synthèse politique, vous ont traité par le mépris. Ils ne méritent aucun respect. En un mot vous n’êtes pas swag !

Quelques soient les raisons de cette haine, elle est pitoyable et stupide.
Le socialisme/communiste a connu une défaite historique. La social-démocratie que le PS aurait dû assumer depuis longtemps semble être la seule voie possible dans un monde où le capitalisme sauvage règne en maître.Peut-être un jour inventerons-nous un socialisme à visage humain. Ce n’est ni Mélenchon, ni Laurent, ni Besancenot (englués dans un gauchisme de dénonciation sans programme de gouvernement alternatif) qui l’inventeront.

Vous avez choisi la seule voie possible : tenir, continuer une politique qui tente de pousser les entreprises à investir, les syndicats à négocier. Vous vous heurtez à des rigidités qui plombent la société française depuis des décennies. Vous tentez de simplifier. Que faire d’autre que de tenter de faire repartir l’économie sans trop toucher à la protection sociale. Ces Français si haineux à votre égard, mesurent-ils les régressions qu’ils subiront sans doute quand la droite reviendra au pouvoir.

Cette haine me dégoute. Vous ne méritez ni excès d’honneur ni indignité.
Vous êtes à l’image du personnel politique, trop coupés de la vie réelle, bureaucrates, qui s’auto-désignent et s’enferment dans des partis où le « pouvoir » est interdit de fait à tous ceux qui s’éloignent un peu trop de ce portrait robot.

Cette vie politique n’est certes pas excitante. Comme disait le grand Churchill, » La démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres ». La démocratie dispose d’une presse libre qui peut choisir d’insister sur les difficultés et les contradictions au lieu de dénoncer sans nuances. La démocratie permet aux citoyens que nous sommes d’essayer de faire preuve de dynamisme, d’inventivité, de propositions cohérentes.

Mais il est plus facile de taper sur un bouc émissaire, d’être dans la dénonciation simpliste, le repli, la défense étroite de ses intérêts.

Le procès de Viviane Amsalem, un film de Ronit et Shlomi Elkabetz

Ce film est sorti fin juin sur les écrans français.
En Août, il devenait difficile de le voir à Paris.
C’est dommage.

Ce film est merveilleusement intelligent. Il décrit avec froideur et humour les efforts d’une femme et de son avocat pour obtenir le guet ( le divorce) de son mari.

Dans ces scènes qui se déroulent toutes dans le même tribunal rabbinique, à plusieurs mois d’intervalles, Viviane Amsalem jouée par la magnifique Ronit Elkabetz se bat pour obtenir le guet mais aussi pour exister, pour être écoutée par ces hommes englués dans leurs préjugés.
Simon Abkarian campe un mari honnête, non violent mais rigide, ennuyeux, enfermé dans ses certitudes.

Les regards et les quelques phrases échangés suffisent à décrire l’impossibilité pour Viviane, mère et épouse exemplaire pendant quinze ans de vivre avec cet homme pieux, jaloux, qui ne lui laisse aucune liberté aussi minuscule soit-elle.

Le décor de cet enfer est une pièce minuscule et triste où siègent en hauteur trois vieux rabbins à la fois fatigués par l’obstination du mari, mais aussi dans l’impossibilité de vraiment comprendre la volonté de liberté de la femme;

En quelques scènes, Ronit et Shlomi Elkabetz nous montrent la violence de la religion ( en l’occurrence juive), ses archaismes, son mépris des femmes.

Juifs religieux, musulmans radicaux à quelque branche qu’ils appartiennent , hindouistes extrémistes , chrétiens intégristes ont tous en commun une idéologie : l’impureté de la femme et sa nécessaire domination par les hommes.

La démocratisation de la culture : une éclosion de talents dans tous les domaines

Quand j’étais jeune, il y avait les génies littéraires, musicaux, les peintres incontournables.
Quand on aimait la musique atonale, le jazz et les chansons de Brel, on s’estimait très moderne et on était considéré avec un vague mépris par les tenants de la « Grande Culture », pour la plupart issus de la grande bourgeoisie.
Il y avait sûrement des créateurs dans l’ombre qui n’arrivaient pas à se montrer, à se faire éditer ou écouter.
Comment avoir le culot d’écrire après Flaubert, de peindre après Cézanne, de composer après Mozart !

Tout a explosé avec internet. On peut écrire, auto-éditer, faire connaître, montrer ses toiles, faire écouter sa musique
On a osé créer des sites, ou des blogs, écrire des romans, exposer ses tableaux, ses photos, ses poêmes.

C’est une révolution formidable. Sur ce point au moins le monde a changé.
Il y a juste un petit bémol : Cette révolution culturelle s’est accompagnée d’une explosion narcissique.
Chacun lit et relit SES écritures, contemple SES tableaux, écoute SA musique et n’a plus ni le courage, ni le temps de faire connaissance avec les créations de parfaits inconnus.

Les auteurs se consolent en pensant que peut-être un jour, quelqu’un dans le monde sera touché par sa création.

Les seuils d’effectifs en Droit du travail

Une « amie » me faisait remarquer qu’elle avait essayé d’aller sur mon blog mais qu’elle était « tombée » sur un article parlant de droit du travail !!
Quelques belles âmes qui par le passé se sont prétendues d’extrême gauche ont décidé que le sort des travailleurs ne les intéressait plus.
Je leur dis poliment d’aller voir ailleurs si j’y suis et je persiste dans l’erreur qui consiste à ennuyer mes lecteurs putatifs et héroîques.

Les discussions sur la simplification du Code du travail, l’éventuelle modification des seuils d’effectifs…etc, reprendront très prochainement.

Je rappelle pour les ignorants que les entreprises doivent organiser des élections de délégués du personnel à partir de dix salariés, des élections de Comités d’entreprise et de CHST (Comités d’hygiène , de sécurité et de conditions de travail) à partir de 50 salariés. Certaines entreprises semblent hésiter à embaucher une dixième personne ou une 50 ième, évitant ainsi la création de ces institutions représentatives du personnel. Pas de panique cependant : il y a belle lurette que des entreprises avaient trouvé des moyens de contourner la loi : recours à des sous-traitants, à des intérimaires…etc
Il est probable que les discussions en cours vont aboutir à une ènième usine à gaz qui mécontentera tout le monde sur le fond mais permettra aux partenaires sociaux de sortir de ces négociations en conservant leurs logiciels traditionnels.

Je propose donc la réforme suivante : suppression des seuils d’effectifs et obligation pour les entreprises y compris les TPE de négocier (avec empathie) une représentation du personnel adaptée à leur taille et à leurs risques. En l’absence de négociation, obligation sera faite aux entreprises d’accepter une représentation du personnel qu’elle soit le fait des salariés non syndiqués ou des syndiqués dans l’une des organisations reconnues comme représentatives.
Certes,cette formulation demande à être précisée pour ne pas aboutir à un immense fouillis.
Certes, on ne voit pas comment le MEDEF et les cinq syndicats représentatifs, pourraient accepter une telle réforme qui risquerait de remettre en cause leur « pouvoir ».

La question est : comment simplifier le droit existant afin qu’il ne soit pas ingérable notamment pour les PME tout en assurant une réelle négociation entre Directions et travailleurs des TPE aux Grands groupes.

A suivre

La piscine de la co-propriété

Je coule des jours tranquilles à Cabourg
Marcel P. écrivait que la situation du Grand Hôtel de Balbec sur la digue lui permettait enfin de sortir de chez lui sans craindre de tomber malade.
La mer nous entoure. Elle passe du bleu ciel, au vert puis au noir. Elle se confond parfois avec le ciel. Le soleil s’y couche en couleur
Cela ressemble au bonheur.

Heureusement, il y a les habitants estivaux de la résidence qui nous empêchent de prétendre à une béatitude stupide et ennuyeuse.Le coeur du conflit se focalise autour de la petite piscine chauffée.Elle aiguise les inimitiés entre les co-propriétaires et les locataires, voire les amis de ces derniers.
Untel habite-t-il notre résidence ? A-t-il le droit de pénétrer dans nos eaux territoriales et de s’y ébattre sans retenue ?
Les baigneurs s’observent. Ce môme qui trône sur une bouée géante et s’avance dangereusement vers mes brasses laborieuses, sans même me prêter attention, doit être un co-propriétaire en puissance. Cet autre perché sur un dauphin bleu de belle dimension n’est que locataire. En effet, sa mère le morigène et s’excuse auprès des vieilles dames qui font « leurs longueurs’ car c’est interdit par le règlement lui dit-elle.
Dans la résidence d’en face, quelques prolétaires à qui il ne reste que la mer regardent avec envie nos 40m2 d’eau chaude. « Il y en a en face qui viennent de temps en temps » me murmure en colère l’une des gardiennes co-propriétaire du temple.

Et puis chacun trouve ses marques, ses heures. La guerre de la piscine n’aura pas lieu, pas encore.

La propriété c’est le vol, la co-propriété c’est le vol en bande organisée.