Socialisme, social-démocratie, Réforme, Révolution ? Que Faire ?

Quel programme ! Mais rassurez-vous je n’ai que des banalités à écrire, des questions sans réponse à déposer sur ce blog. Car quoi de plus stupide que d’avoir réponse à tout ! Merci à Flaubert qui disait : » L’ineptie c’est de conclure. »
Quand j’étais jeune je me disais socialiste. Cela voulait dire pêle-mêle sans aucun respect de la doxa marxiste :
– une société plus juste sans appropriation excessive des moyens de production.
– Des usines autogérées par les travailleurs (et les patrons).
– Des conditions de travail respectueuses de la santé et de la dignité des ouvriers.
– La liberté d’expression y compris dans les partis dits « de gauche ».
– L’obligation de faire tourner les responsabilités dans toutes les organisations.
– L’égalité entre hommes et femmes.
– L’Education et la formation pour tous.
– Un habitat correct pour tous.
– Plus un seul SDF..
– L’aide au développement des pays pauvres.
– La fin de la dictature du capital sans disparition du capital pour autant…etc

Les évènements de Hongrie en 1956 m’ont fait prendre conscience que le système stalinien était à l’opposé de mes rêves. Dès lors mon socialisme fut relégué dans un avenir im-pensable, celui d’une humanité sans inhumanité, sans guerres pour le pouvoir, sans égoïsmes, sans narcissismes. Sans ces conditions, l’utopie révolutionnaire risquait de devenir meurtrière. (Cf le Cambodge)
Restait la social-démocratie incarnée entre autres par Jaurès, Léon Blum, Pierre Mendès-France ou Michel Rocard, c’est à dire une forme de gestion la moins injuste possible du capitalisme, assortie de réformes sociétales importantes.
Le coming-out de F. Hollande à ce propos, après les mensonges de sa campagne électorale, est donc le bienvenu. En d’autres termes le Président reconnait qu’il fait ce qu’il peut dans un monde gouverné par l’argent, confronté à la mondialisation donc à une concurrence acharnée notamment des pays émergents, malheureusement trop souvent fondée sur des salaires de misère et l’absence de charges sociales.
Quand on fait ce que l’on peut dans un monde qui ne vous obéit pas, cela risque de conduire à la social-médiocratie. C’est mal fichu, ça mécontente à tour de rôle toutes les catégories de la population, plus promptes à accuser l’Etat de tous leurs maux plutôt que de se demander en quoi ils pourraient participer à un effort collectif.
On pourrait imaginer des réformes plus radicales, moins de lois ajoutées aux lois existantes, plus d’attention accordée à l’application des lois, moins de délégation de responsabilités à des partenaires sociaux peu disposés au dialogue ou à l’innovation (à part la CFDT dont je salue la clairvoyance et le courage)
Mais en ces jours de manifestation des extrêmes contre la prétendue « familiphobie » du gouvernement, les interrogations sur les insuffisances de la social-démocratie s’effacent. La boue remonte à la surface, violente, rabacheuse (racisme, antisémitisme, théorie du complot, homophobie…).
Certes, tout cela n’est pas nouveau. Mais ce qui me frappe dans cette situation, c’est la responsabilité de la droite « républicaine ». La social-démocratie ne peut reposer que sur un consensus minimum sur un certain nombre de valeurs communes. Or la droite critique, vocifère, n’approuve rien, ne propose rien. En agissant ainsi de manière irresponsable, elle contribue à favoriser les extrêmes, leurs déclarations haineuses dont le but est toujours le même : Désigner des bouc-émissaires.

« La rage de vouloir conclure est l’une des manies les plus funestes et les plus stériles qui appartiennent à l’Humanité. Chaque religion et chaque philosophie a prétendu avoir Dieu à elle, toiser l’infini et connaître la recette du bonheur. Quel orgueil et quel néant. » (G. Flaubert, 1863, Lettre à Melle Leroyer de Chantepie)

Entre chiens et loups ( ou le suicide d’un groupe)

Dessin de Granville illustrant « Le chien coupable » de Florian

Toute ressemblance avec une situation vécue n’est pas exclue

Un groupe de braves toutous
Sur leur identité réfléchissaient.
Griffons, labradors, caniches et bâtards
Sur leurs différences s’interrogeaient.
Ils aimaient à se retrouver
Dans le jardin de l’un des leurs.
Des chefs toutefois ils avaient.
Un labrador élégant et poête
Puis un bouledogue un peu bourru
Présidèrent tant bien que mal
A leurs assemblées agitées.
Quelques loups cependant
Voyant en l’assemblée
Des proies faciles et tendres
S’y étaient immiscés.
Les chiens les craignaient
Mais ils étaient flattés
Et restaient déférents.
L’un des loups rongé par l’envie
Estima que son identité
valait mieux que l’ombre où il était parqué.
Du groupe de toutous il décida la fin.
Il flatta plus que de coutume
Une vieille chienne efflanquée et morose.
Tous deux mêlant compliments et satires
De ces humbles toutous eurent bientôt raison
Et semèrent entre eux une sombre zizanie.
Puis dans sa solitude le loup se retira
Confiant à la vieille chienne le soin
D’achever le travail commencé.
Et le groupe mourut du fait de l’un des siens.

La morale de cette fable est : Si par modestie ou par orgueil
Vous ne souhaitez pas prendre le pouvoir
Ne vous plaignez pas que de moins scrupuleux s’en emparent.

Gaspard Proust ou « l’humour » sexiste.

Hermione, la copine d'Harry Potter
Monsieur Gaspard,

J’avais entendu parler de vous comme du « seul humoriste drôle » dans ces temps tristounets.
J’ai donc acheté votre DVD intitulé : « Gaspard Proust tapine ».
« Un regard noir, ironique, décalé, brillant, la découverte humoristique la plus affutée de l’année, le nouveau comique qu’on va adorer détester. » Tous ces éloges écrits au verso du DVD donnaient envie.
Ce que j’ai entendu sur les femmes sans homme après 30 ans ne m’a pas fait rire du tout.
Nous sommes au 21° siècle et vous vous permettez de parler des femmes célibataires comme on parlait des « vieilles filles » au siècle dernier.
Alors, je n’ai qu’une chose à vous dire : « Une femme sans homme, c’est comme un poisson sans bicyclette ». C’était l’un des jolis slogans des femmes du MLF dans les années 70 et il est toujours d’actualité.
Il est comme le vrai humour, il n’a pas besoin d’explication.

Deux poids, deux mesures ? Des caricatures de Mahomet à la danse sur la Shoah

Juste au moment ou à l’instar de Shlomo Sand, je me sentais presque prête à « cesser d’être juive », Dieudonné et son spectacle, « Le Mur », ont fait irruption dans ma tranquille béatitude.
Ce sera donc pour plus tard, quand les antisémites et les obsédés de l’antisionisme cesseront leur litanie. je crains de ne jamais connaitre cette période.

Désolée mon petit papa d’avoir repris le nom que tu avais souhaité effacer dans les années 50. C’était pour moi une manière de te laver de tes humiliations. Je ne pensais pas qu’il faudrait sans cesse reprendre le combat contre l’infâme.

On ne pourra pas laver leur cerveau. On pourra juste faire deux choses: les empêcher d’étaler publiquement leur haine et tenter de transmettre aux jeunes qui trouvent tout cela très drôle la vérité historique sur les ravages de l’antisémitisme et du racisme. L’interdiction de propos racistes, certes contraire au principe de la liberté d’expression, peut peut-être permettre une forme de pédagogie.

Il y a quelques jours, je me suis immiscée dans une discussion entre jeunes sur Dieudonné. Ils avaient entre 25 et 30 ans, venaient d’Afrique, du Brésil, de Thailande, de la Jamaique. Ils condamnaient les propos antisémites de Dieudonné. Mais ils le trouvaient très drôle, s’élevaient contre l’atteinte à la liberté d’expression et insistaient surtout sur le « Deux poids, deux mesures » entre le traitement juridique et médiatique de l’antisémitisme et celui de l’Islamophobie par exemple. J’ai lu également dans Le Monde fr que certains jeunes estimaient qu’on leur parlait trop de la Shoah au lycée.

Il y a sans doute une part de vérité dans leurs propos. Trouver la bonne mesure en la matière n’est pas simple.Cela mériterait peut-être la constitution d’un « Comité Théodule » qui mesurerait la fréquence des enseignements sur les différents génocides dans l’Histoire de cette pauvre humanité.

En tout état de cause, à propos de la formule : »Deux poids, deux mesures », il me parait ABERRANT de comparer les caricatures anti-religieuses aux appels à la haine et à la mort. Les références à la Shoah ou aux chambres à gaz sont bel et bien des incitations au meurtre. L’athéisme et l’anticléricalisme qui l’accompagne parfois sont des prises de position légitimes qui n’appellent pas au crime contre les croyants.

Pierre Desproges, souvent cité ces derniers temps, en véritable humoriste, avait trouvé le moyen de ne pas exclure les juifs de ses textes sans en appeler au meurtre, comme en témoignent les citations qui suivent : « En un mot comme en cent, chers habitants hilares de ce monde cosmopolite, je répéterai inlassablement qu’il vaut mieux rire d’Auschwitz avec un juif que de jouer au scrabble avec Klauss Barbie. » ou  » on ne m’ôtera pas de l’idée que pendant la dernière guerre mondiale de nombreux juifs ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du régime nazi. »

« L’Humanité passe par l’autre », Devise de la Cimade

Doit-on détester TOUS les Arabo-Musulmans à cause des crimes commis par les Islamistes ?

L’assimilation systématique entre Juifs et Israéliens, par un certain nombre de personnes, dont une majorité visible est d’origine maghrébine (très minoritaires au sein de cette population en France faut-il le rappeler),a de quoi exaspérer le juif le plus anti-raciste des anti-racistes.
Le fait qu’Israël se revendique comme un Etat juif au sens religieux du terme, comme d’autres Etats se revendiquent de la Charia est regrettable.
Tous les gens qui sont athées et/ou laïcs le condamnent et le déplorent.
Beaucoup de « juifs » figurent parmi ces gens. Beaucoup d’entre eux soit condamnent certains aspects de la politique israélienne et le font savoir, soit refusent un quelconque lien avec ce pays, soit encore récusent cette judéité essentialiste qui fait d’eux des juifs malgré eux.
Mais il y a des limites à cette dénégation : les apparitions multiformes de l’antisémitisme.
Là, le juif/pas juif se réveille. Il n’est pas religieux mais il a été fait juif par une histoire récente et douloureuse, comme les Arméniens, comme les Tutsi, comme les Hutus modérés, comme les Indiens d’Amérique (génocide bactériologique), comme les esclaves africains , comme les cambodgiens (auto-génocide) etc…
Le juif/pas juif, vaillant militant anti-raciste, pourfendeur des régimes réactionnaires dans le Monde, déambulateur depuis des décennies entre République, Bastille ou Nation, se demande pourquoi les français ou les immigrés d’origine arabo-musulmane majoritairement pacifiques et laïcs, ne manifestent pas leur répulsion vis à vis des intégrismes musulmans qui tuent des innocents partout dans le monde ou vis à vis de toutes les formes de racismes y compris l’antisémitisme.

Le vieux sage espère

Préfecture de Paris : Echos de guichets

Dialogue entendu entre la personne de l’accueil au Bureau Afrique/Maghreb (X) et une jeune femme étrangère (Z) le lundi 23 Décembre à 11h30 :
Z : Ma carte expire dans quatre mois et je dois la faire renouveler maintenant m’a-t-on dit
X : Oui, en effet. Après il sera trop tard
Z : Mais j’ai essayé de téléphoner pendant des jours, à toutes les heures. Personne ne répond!
X : Oui, il semble que ce soit très dur de nous avoir. Vous avez essayé Internet ?
Z : Bien sûr. J’ai tenté de prendre rendez-vous pendant des jours et des jours. J’ai même essayé la nuit.Il n’y a jamais de rendez-vous disponibles.
X : C’est ce que l’on m’a dit. Le téléphone , c’est mieux.
Z : Mais je viens de vous dire que personne ne décroche !
X : Il faut réessayer. En tous les cas, moi je ne peux pas vous donner de rendez-vous. Il y a une nouvelle organisation qui devrait simplifier les procédures de renouvellement.
Z : Mais puisque je vous dis que depuis un mois j’essaye d’avoir un rendez-vous sans y parvenir!
X : Mais ne vous énervez pas ! Essayez entre 12 h et 15h…Elle crie : « Y-a-t-il une personne avec une convocation ?
Z : Vous pensez qu’entre midi et deux heures ? …Mais j’ai essayé aussi
X : S’il vous plait madame, veuillez dégager le guichet. Joyeux Noêl.