Dialogue entendu entre la personne de l’accueil au Bureau Afrique/Maghreb (X) et une jeune femme étrangère (Z) le lundi 23 Décembre à 11h30 :
Z : Ma carte expire dans quatre mois et je dois la faire renouveler maintenant m’a-t-on dit
X : Oui, en effet. Après il sera trop tard
Z : Mais j’ai essayé de téléphoner pendant des jours, à toutes les heures. Personne ne répond!
X : Oui, il semble que ce soit très dur de nous avoir. Vous avez essayé Internet ?
Z : Bien sûr. J’ai tenté de prendre rendez-vous pendant des jours et des jours. J’ai même essayé la nuit.Il n’y a jamais de rendez-vous disponibles.
X : C’est ce que l’on m’a dit. Le téléphone , c’est mieux.
Z : Mais je viens de vous dire que personne ne décroche !
X : Il faut réessayer. En tous les cas, moi je ne peux pas vous donner de rendez-vous. Il y a une nouvelle organisation qui devrait simplifier les procédures de renouvellement.
Z : Mais puisque je vous dis que depuis un mois j’essaye d’avoir un rendez-vous sans y parvenir!
X : Mais ne vous énervez pas ! Essayez entre 12 h et 15h…Elle crie : « Y-a-t-il une personne avec une convocation ?
Z : Vous pensez qu’entre midi et deux heures ? …Mais j’ai essayé aussi
X : S’il vous plait madame, veuillez dégager le guichet. Joyeux Noêl.
Les obsessions monotones d’Alain Finkielkraut
Depuis des années, j’écoute Alain Finkielkrault le samedi matin sur France Culture.
Il y a eu souvent des entretiens intéressants dans cette émission.
Mais depuis quelque temps, j'ai l'impression d'entendre soit une yiddishemama se plaindre pendant une heure à coup de Oich, Oich….soit un amoureux transi, qui quelque soit le sujet, réussit toujours à ramener la conversation sur sa grande histoire d'amour. L'obsession de notre brillant normalien pourrait se résumer à une phrase : la Grande Culture, comble de la civilisation est menacée par des hordes non seulement barbares mais fières d'appartenir à des communautés de barbares.
J’enrage d'entendre ce même pas "Français au carré" ("merveilleuse" nouvelle expression inventée par sa complice Michèle Tribalat pour désigner les français de souche, soit ceux qui ont deux parents nés en France) vanter les vertus de l'intégration à la française, de la GRANDE culture française, etc…
Je me demande d'ailleurs si avec un père né dans l'Algérie française, je suis "Française au carré" ou non ?
Cher Alain F., si vous rejetez à ce point les cultures des immigrés, que venez-vous faire au Centre Communautaire Juif ou à J-Call où vous vous préoccupez à juste titre de la politique israélienne et des excès de la colonisation ?
C'est en tant que juif attaché à Israël que vous le faites. C'est votre droit mais ne tombez-vous pas ainsi dans une forme de communautarisme que vous reprochez à d'autres ?
La communauté ou plus simplement le groupe familial sont souvent indispensables aux nouveaux arrivants dont aucun ne quitte son pays par plaisir. Certes, certains de ces groupes identitaires peuvent se révéler mortifères (l'Islamisme radical notamment) et doivent soit disparaître, soit s'atténuer à long terme. Mais laissez le temps à ces nouveaux exilés ou à ces français de fraiche date d'apprendre, notamment grâce à l'école, la culture de leur nouvelle patrie sans pour autant renier la leur.
Je fais partie des juifs athées, non sionistes, nés au début de la guerre et qui garderont jusqu'à leur dernier souffle le souvenir des peurs et des humiliations. Elles sont une part de mon identité. Mais Je fais aussi partie de ceux qui, sur le tard, ont tenté de sortir de l'identité victimaire pour retrouver des éléments d'une riche culture juive. Allez-vous nous le reprocher ?
Pourquoi ne pas laisser aux immigrés plus récents, venus de pays qui ont subi la colonisation de plein fouet, cette possibilité d'avoir une double culture ?
Les êtres humains peuvent être étroits et mesquins comme ils peuvent être ouverts et généreux. On peut aimer Rembrandt et le Street art, Mozart et la musique électronique, Miles Davis et les griots…
Il faut laisser du temps au temps. Quand on doit s'occuper de sa survie et de celle de ses enfants, quand on doit affronter la bêtise bureaucratique pour renouveler son titre de séjour, il arrive que l'on ne s'intéresse pas à Molière…
Planifier l’avenir : Une necessité
En 1946 était créé un Commissariat général au Plan dont la tâche était de réfléchir sur l’avenir de la société, de l’économie et de faire des propositions. Le Général de Gaulle l’avait rattaché à la Présidence. Jean Monnet en a été le premier président.
En 2006, Dominique de Villepin décidait de le dissoudre et de le remplacer par un Centre d’analyse stratégique, l’un de ces « machins » dont on ne sait trop à quoi il sert.
Louis Gallois dans son rapport sur la compétitivité de l’industrie française proposait de le recréer.
Le navire gouvernemental semble pris dans les turbulences de l’instant. Les citoyens que nous sommes aimeraient avoir une vision de l’avenir au delà du mois prochain.
Quelques questions :
Que fait la Banque d’investissement chargée d’aider les PME ?
Ou en est-on de la baisse des dépenses publiques et où en sera-t-on dans cinq ou dix ans ?
Quelles sont les Directives européennes à mettre en oeuvre, celles à venir, celles que la France accepte, celles que la France conteste ?
Quels sont les projets des entreprises françaises en matière d’échanges commerciaux, en matière de nouvelles technologies ? Combien de créations d’entreprise face aux disparitions ?
Quelle formation donner aux jeunes et aux salariés qui soit en rapport avec les évolutions économiques, technologiques… à l’échelle du Monde ? On attend la Loi Sapin sur la formation, outil primordial de gestion des ressources humaines. Quelle direction Monsieur Sapin donne-t- à sa loi ?
La France peut-elle continuer à avoir la même politique de protection sociale ? Quelles sont les échéances ?
Les plus futés d’entre nous connaissent quelques éléments de réponse à ces questions. Mais la stratégie est floue, les informations partielles, la peur de voir sortir d’autres catégories de manifestants patente.
Gouverner c’est choisir disait Mendès-France. Le peuple a raison de défendre ses intérêts immédiats.Pour accepter de ne pas le faire, il faudrait qu’il soit à même de juger en quoi ses intérêts du moment peuvent nuire à l’intérêt général et donc, à long terme, à ses propres intérêts. La tâche ardue d’un gouvernement est de définir des priorités au risque de déplaire à telle ou telle catégorie à un instant T.
Se battre pour avoir le pouvoir sans être intimement convaincu des contours généraux de la politique que l’on va suivre est irresponsable. Faire des promesses électorales dont on sait qu’on ne pourra pas les tenir l’est aussi.
Certes le Gouvernement n’est pas aidé par la « droite la plus bête du monde » qui ne sait que s’opposer, ni par une extrême gauche que sa « bien-pensance » empêche de penser.
Si les partis politiques qui fondent la démocratie parlementaire oublient l’intérêt général au profit de leurs intérêts particuliers (la réélection par exemple), craignons la prophétie de Tocqueville dans l’introduction à « De la démocratie en Amérique » : »Placés au milieu d’un fleuve rapide, nous fixons obstinément les yeux vers quelques débris qu’on aperçoit encore sur le rivage; tandis que le courant nous entraîne et nous pousse à reculons vers les abîmes. »
La liste de mes incompréhensions
J’ai commencé à m’intéresser à la vie politique et sociale en 1956. J’avais 16 ans. Cela fait 20805 jours que je me pose des questions. Certaines ont été en partie résolues, comme une forme d’égalité entre hommes et femmes (encore insuffisante), la possibilité pour les femmes d’avoir accès à la contraception et à l’IVG, la fin du colonialisme.
La plupart des autres n’ont pas trouvé de réponse. En voici une liste non exhaustive :
– Pourquoi est-il si dur de construire une société socialiste et humaine ou au minimum moins mal foutue ?
– Le monothéisme ou pourquoi croire en quelqu’un que l’on n’a jamais vu ?
– Pourquoi Dieu n’aime-t-il pas les cheveux des femmes ?
– Pourquoi faudrait-il mourir dans la souffrance morale ou physique ?
– Pourquoi détester celui qui n’est pas comme vous ? et éventuellement le massacrer ?
– Pourquoi est-on contents après une rencontre où l’on n’a pas écouté l’autre ?
– Pourquoi certains hommes disent-ils qu’ils ne comprennent rien aux femmes ? Ont-ils saisi la complexité des hommes ?
-Pourquoi la monogamie ?
-Pourquoi les batailles d’Ego y compris dans des groupes où il n’y a pas d’enjeux ?
– Pourquoi vouloir le pouvoir si l’on n’en fait rien de bien ?
– Pourquoi les amitiés se terminent-elles ?
– Pourquoi depuis 60 ans n’arrive-t-on pas à élaborer un plan cohérent de construction d’habitat social ?
– Pourquoi les enfants français parlent-ils toujours aussi mal les langues étrangères ?
– Pourquoi les cartables sont-ils toujours aussi lourds ?
– Pourquoi les fonctionnaires de la DDE ne prennent-ils jamais leur voiture pour vérifier les panneaux de signalisation ?
– Pourquoi tant de médecins sont-ils désagréables et manquent-ils si souvent de psychologie ?
– Pourquoi fait-on tant de lois en France ?
– Pourquoi le syndicalisme français n’est-il pas unifié, plus de vingt ans après la chute du mur de Berlin ?
– Pourquoi y-a-t-il toujours des imbéciles qui gênent les coureurs du Tour de France ?
– Pourquoi ne pas aller au fond de l’autobus quand il est bondé ?
– Et puis quelques questions de détail : Pourquoi la guerre économique, pourquoi les guerres ?
J’en ai marre des « LES »
LES femmes, LES hommes, LES handicapés, LES Américains, LES Musulmans, LES juifs, LES politiques, LES journalistes, LES étrangers, LES Français, LES syndicats, LES Chrétiens etc, etc…
Catégoriser les gens selon l’une de leurs caractéristiques et en déduire des conséquences soit laudatives soit insultantes pour lesdites gens est une manie très répandue qui évite de penser.
Certaines personnes utilisent ce « LES » à tort et à travers.
Comment imaginer qu’un être humain se réduise à l’une de ses « identités » : Je me sens femme et homme, juive née dans un pays majoritairement chrétien, laïque,française, parisienne, new-yorkaise, athée, de gauche, parfois de droite, vieille mais jeune, ou jeune mais vieille, …
A part quelques imbéciles (assez nombreux), qui peut dire qu’il n’a qu’une seule identité ? Comment peut-on se réclamer d’une telle étroitesse dans un monde ouvert, grâce à Internet, au cinéma, à la télévision, aux livres, au tourisme, à la musique, au sport…
Comment peut-on s’apitoyer sur sa petite identité malheureuse et chétive ? Une identité plurielle est le seul remède à cette maladie de l’Ego.
Cours camarade, le vieux monde est derrière toi.
Accueil des réfugiés syriens
Ils ont la cinquantaine.
Ils sont épuisés
Ils sont arrivés à Paris de Syrie en Juillet avec leur trois enfants adolescents
Ils espéraient pouvoir revenir chez eux mais la guerre continue et leur appartement est situé dans une zone souvent bombardée.
Ils étaient enseignants en Syrie
Ils ont fait plusieurs fois la queue à la préfecture pour déposer leur demande d’asile, mais ont été refoulés au guichet. Trop tard « on ferme »
Elle demande timidement s’ils peuvent recevoir une aide
Je réponds qu’ils doivent déposer d’abord leur demande d’asile et pour cela revenir à notre permanence asile la semaine prochaine
Elle éclate en sanglots
J’ai envie de pleurer mais je me contrôle. J’ai honte.
Après les grandes déclarations guerrières du Président Hollande au début de cette année non suivies d’actes, la France pourrait appliquer de manière plus humaine la Protection subsidiaire qui a remplacé l’asile territorial pour les personnes vivant dans des pays en guerre notamment. Certes la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde mais elle pourrait alléger le poids que constitue l’afflux des réfugiés syriens au Liban, en Turquie et en Jordanie.
Youpi, l’Europe sociale avance
Mme Merkel vient d’être obligée d’accepter à l’issue des négociations avec les socio-démocrates allemands, l’instauration d’un SMIC autour de 8 euros de l’heure.
C’est un petit pas pour les travailleurs mais un grand pas dans la construction européenne …C’est à force de petits pas que l’on avance.
Bonnet d’âne pour l’Europe sociale
En 1997 le Traité de Nice instaurait le vote à la majorité qualifiée dans certains domaines. Restaient votés à l’unanimité les mesures d’harmonisation dans le domaine de la sécurité sociale et de la protection sociale. Le Traité d’Amsterdam et le Traité de Lisbonne ont étendu la majorité qualifiée à d’autres questions mais ont laissé l’unanimité comme règle pour les questions sociales.
Comment s’étonner ensuite du dumping social quand on voit par exemple que le SMIC n’existe pas dans la plupart des pays européens et que la protection sociale y est le plus souvent moins développée qu’en France ? (ceci serait bien sûr à nuancer)
Rappelons qu’un million de travailleurs sont détachés en Europe dont la majorité dans le BTP , l’Agriculture et les transports.
En 1996, une Directive « Détachement » a vu le jour: elle établissait un ensemble de règles obligatoires relatives aux conditions de travail d’un travailleur détaché dans un autre Etat membre. Ainsi, si un Etat membre prévoit des conditions d’emploi minimales, ces dernières doivent s’appliquer aux travailleurs détachés. Cela concerne la durée du travail, le repos hebdomadaire, la rémunération minimale, les congés payés.
Cette Directive ne concerne pas les prestations sociales
Par ailleurs, les contrôles effectués sur son application sont rares voire inexistants.
C’est pourquoi les ministres européens voulaient réformer en cette fin d’année cette Directive pour éviter les abus. Aucun accord n’étant intervenu, la négociation a été remise.
La France, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Belgique sont pour une réforme qui permette de donner à l’UE des outils juridiques qui l’autorisent à lutter efficacement contre les abus frauduleux des détachements.
Par contre la plupart des anciens pays de l’Est ainsi que le Royaume Uni sont opposés à un surcroit de règlementation;
L’Allemagne a une position ambigue (en cours de négociation entre Angela Merkel et les socio-démocrates). En effet l’absence de SMIC en Allemagne lui permet de rémunérer très peu des travailleurs venus de l’Est notamment dans l’agro-alimentaire. Qui plus est, si la durée de leur contrat est inférieure à 24 mois, les charges à payer sont celles du pays d’origine.
Cette absence d’Europe sociale qui établit une concurrence entre les travailleurs des 28 pays européens est un serpent de mer qui montre l’une des failles de la construction européenne. Elle ne peut que favoriser l’europhobie .
Pour les gens de ma génération, après les deux guerres mondiales fondées, entre autres causes, sur un nationalisme étroit , la construction européenne était un rêve. Celui-ci risque de s’écrouler du fait même de l’incapacité des pays membres à sortir de leurs égoïsmes nationaux et de l’absence d’instances politiques en mesure de les y obliger.
Montebourg connait-il l’existence de l’Inspection du travail?
Interrogé sur France Inter la semaine dernière, notre pétillant ministre du redressement productif répondait aux questions des auditeurs. L’un d’entre eux, artisan ou petit entrepreneur se plaignait des contrôles administratifs multiples et citait l’inspection du travail comme exemple.
Notre ministre « de gauche » ne s’émut guère de cette remarque. Il se déclara d’accord avec son interlocuteur sur l’excès des procédures administratives, ne fit aucune allusion au rôle éventuellement positif de l’Inspection du travail pour faire respecter la législation du travail et partit dans une tirade contre la multiplicité des règles environnementales.
Les 20% de personnes qui en France tentent encore de défendre ce gouvernement commencent à se lasser.
Même si l’on estime que le trop plein d’avantages sociaux nuit à la compétitivité de la France (encore faudrait-il oser le dire et le prouver), comment accepter que soit remise en cause l’une des seules institutions qui tente de faire respecter le droit des travailleurs dans un pays où 8% de travailleurs sont syndiqués !
Il faut rappeler quelques chiffres à propos de ce corps de l’Inspection du travail créé à la fin du XIX ° siècle : 800 inspecteurs et 1500 contrôleurs sont censés contrôler plus de 18 millions de salariés du secteur privé.
Ils sont souvent l’objet d’insultes, d’agressions lors de leurs visites. Il y a même eu deux morts il y a quelques années( le 2 septembre 2004 à Saussignac en Dordogne). Les suicides n’y sont pas rares.
Une réforme est en cours qui permettrait aux inspecteurs d’infliger directement des amendes aux employeurs au lieu de faire des PV jugés au pénal dont plus de la moitié sont classés sans suite et dont 2% seulement aboutissent à une condamnation à l’issue de procédures très longues). On ne peut semble-t-il que se féliciter de cette réforme.
Par contre des inspecteurs du travail sont en grève contre une partie de ce projet de loi qui prévoit le regroupement de 8 à 12 agents dans des « Unités de contrôle » qui devront rendre compte à un responsable
Ils estiment que l’indépendance de l’inspection du travail est remise en cause.(Voir le Blog d’un inspecteur du travail déjà cité- thotmania)
Un autre aspect de la réforme me parait grave, c’est la limitation du nombre des priorités assignées aux agents. L’une de ces priorités est la lutte contre le travail illégal. Haro sur les sans-papiers, dont il faut rappeler qu’ils sont nombreux dans des secteurs délaissés par les franco-européens, notamment les Hôtels cafés restaurants.
Il faut peut-être revenir sur le droit du travail acquis, acquérir plus de flexibilité. Mais alors, Messieurs qui nous gouvernez ayez le courage de le dire et de l’organiser.
Quant aux bonnets de toutes les couleurs, ont-ils oublié que les impôts financent aussi une protection sociale remarquable.
Il semble que nous ne puissions pas sortir actuellement du capitalisme. Or le capitalisme veut dire association du capital et du travail.