Depuis une quarantaine d’années je réfléchis sur les phénomènes banals et quotidiens d’exclusion de l’Autre. j’ai fait l’hypothèse d’un lien même ténu entre l’exclusion banale et quotidienne et les massacres les plus odieux.
Ces masques qui trainent un peu partout dans Paris permettent d’établir un autre lien entre nos comportements individuels de grossièreté, de bêtise, d’irresponsabilité et la destruction de la nature.
On pouvait observer ces comportements pendant le confinement : des personnes bien élevées par ailleurs et peu habituées à la désobéissance civile se vantaient de n’avoir pas respecté les règles en vigueur et déjoué les contrôles policiers !
Comment leur faire comprendre que la résistance à l’Autorité, à la loi, si elle peut être héroïque dans certains cas (Rosa Parks par exemple) est simplement débile dans d’autres cas.
La question est : votre désobéissance est-elle utile à la société ? Dit-elle quelque chose d’essentiel ? Si ce n’est pas le cas, non seulement elle ne sert que votre narcissisme mais, si elle devenait collective, elle serait dangereuse pour le maintien du lien social ou la lutte contre une pandémie ou contre les automobilistes inconscients.
La dernière facétie de Trump obligeant une entreprise à jeter sa production d’écouvillons parce qu’il ne portait pas de masque en est une illustration effrayante.
Hommage à Guy Bedos (« Il ya des jours où l’on pense qu’on aurait dû faire psycho et puis on s’aperçoit qu’il aurait mieux valu faire judo. »
Combien de fois ai-je voulu rendre hommage à des artistes, à des auteurs, qui avaient enchanté ma jeunesse. Mais que dire sinon des banalités ?
Il y a trente ans environ je préparais un numéro de la revue Autrement sur la politesse dans la nouvelle collections Morales. J’avais souhaité y faire figurer des textes sur l’humour, c’est à dire, la capacité de se moquer de soi même, qui peut être une forme de politesse.
Un texte bouleversant de Pierre Desproges, où il racontait la grossièreté d’un chauffeur de taxi incapable d’aider une dame très âgée à sortir de son taxi . (« Lettre ouverte à Monsieur le chauffeur du taxi immatriculé 790 BRR 75, extrait de : » Vivons heureux en attendant la mort » Le Seuil, 1983) y figurait déjà.
Il me semblait indispensable d’y ajouter les réflexions de son ami Guy Bedos, sur l’humour comme politesse du désespoir.
Je pris rendez-vous avec lui et tremblante à l’idée d’interviewer une célébrité, je me mis à regretter cette initiative, imaginant tout à coup que l’homme allait peut être se comporter comme ….le chauffeur de taxi !
Il se révéla souriant, aimable, drôle et profond.
Je reproduis ici quelques très brefs extraits de cet article qui me paraissent illustrer sa profonde humanité :
« Boris Vian a dit que l’humour était la politesse du désespoir. C’est vrai. Si je n’avais pas été un humoriste, je serais sans doute quelqu’un de très désespéré, et même en tant qu’humoriste, je ne suis pas sûr d’être tout à fait à l’abri…
L’autre aspect de la politesse de l’humour, c’est la possibilité qu’il donne de moins souffrir. Cette soupape qui protège des violences du quotidien…
Dans toutes les situations de la vie, il faut essayer de ne pas parler des choses de façon lourde et dramatique. Marguerite Yourcenar disait : »Il faut tenter de vieillir sans peser lourdement sur les autres. » Il me semble que ce doit être une constante….Tout cela a un rapport avec la mise à distance du narcissisme…
Je suis à fond pour la politesse parce que c’est le respect de l’autre, de sa différence etc. Mais je ne veux pas tenir un certain discours angélique vaguement de gauche, genre : »Je ne suis pas d’accord avec vous mais je me ferais tuer pour que vous puissiez exprimer vos idées. » Imaginons un débat télévisé ou Anne Frank dirait cela à Hitler!…L’impolitesse extrême c’est la dictature, le génocide, et le mot génocide ne doit être confisqué par personne. Il y a des cas moins graves mais tout aussi impolis, par exemple expulser les gens et les laisser camper dans un square. Il n’y a pas de politesse à avoir vis à vis des gens qui ne sont pas polis. »
La Politesse, vertu des apparences , Revue Autrement, Série Morales (Dir, Régine Dhoquois), Paris 1991
A propos de « Nos anciens », un extrait de « Vue cavalière » de Wallace Stegner
« Les réactions que je perçois de plus en plus quand nous nous risquons hors de notre bulle se multiplient par deux, par trois chaque fois que nous poussons jusqu’au campus de Stanford, comme hier après-midi quand nous sommes allés écouter le Quatuor Guarneri. A l’intérieur de l’auditorium, tout se passe bien. La musique réussit ce tour de force d’annuler les différences…Vous faites alors partie de la communauté de l’Université.
En revanche dès que vous ressortez, vous quittez la sécurité pour affronter les hasards de toute nature, vous passez de la culture à la contre-culture…Des foules d’étudiant déambulent çà et là…Ils ne sont plus hostiles ou méprisants comme ils l’étaient il y a quelques années : simplement, ils ne nous voient pas…Ils ne paraissent pas contrariés de savoir que vous existez, seulement un peu étonnés. Il est risqué de s’approcher d’une porte battante en les suivant de trop près. Si vous la franchissez en premier et que vous vous arrêtiez le temps de leur tenir, ils s’engouffrent dans le passage en vous lançant un regard torve, aussi interdit que courroucé, comme si ce geste de courtoisie était une chausse-trappe qu’ils avaient évité de justesse.
Sur l’esplanade et dans les allées, leurs vélos à dix vitesses arrivent sans bruit derrière vous et sans le moindre coup de sonnette vous frôlent à vive allure, vous laissant avec une montée d’adrénaline au creux de l’estomac, une grande faiblesse dans les jambes et, en tête, l’image humiliante de votre vieille carcasse gisant sur le pavé, lunettes brisées, pantalon déchiré, genoux écorchés, radius et cubitus fracturés. C’est à se demander si même alors ils vous remarqueraient. »
Wallace Stegner est un écrivain américain né en 1909 et mort en 1993. Il est édité chez Phébus
Citations (à la recherche de la sagesse)
» Moshe se plaint de son humilité.
Le rabbi lui dit : pourquoi te fais-tu si petit alors que tu n’es pas grand. » (sagesse juive)
« L’ineptie consiste à vouloir conclure. » (Flaubert)
« L’homme supérieur demande tout à lui-même. L’homme vulgaire demande tout aux autres. » (Confucius)
La distanciation « sociale » et les pauvres : l’exemple de Singapour
Singapour avait gagné avec panache sa bataille contre le Covid 19. Tests, masques, etc. Bravo . Seulement 12 décès début Avril 2020
Mais cette Cité-Etat avait tout simplement oublié qu’une partie de sa richesse reposait sur 300000 travailleurs étrangers (en majorité indiens ou bangladais) parqués dans des camps.
Le journal « Le Monde » du 24 Avril nous révèle que les Autorités singapouriennes ont testé tardivement ces travailleurs : 20000 d’entre eux se sont révélés positifs alors que le monde entier s’exclamait sur l’excellente gestion de l’épidémie par cet Etat très autoritaire !
C’est l’apanage des régimes dictatoriaux d’appliquer des mesures coercitives avec énergie : confinement avec masque obligatoire même la nuit à quatorze dans 4,5m2. Isolement des travailleurs atteints. Les dégâts ont été limités à temps.
Je ne sais pas qui a inventé ce terme de distanciation sociale mais il dit bien ce qu’il veut dire.
Le Covid nous aura au moins confirmé que la lutte des classes est toujours d’actualité.
Cela fait une année que Guy Dhoquois est parti .
Il ne faut pas se laisser aller
Mais que c’est dur parfois, quand le chagrin repoussé à force de volonté montre le bout de ses larmes
Quand je prends conscience qu’il ne reviendra jamais
Quand je me demande si ma vie a encore un sens
Man lebt, parce qu’il faut vivre
Parce que je n’ai pas survécu à la guerre pour lâcher tout avant que tout s’écroule en moi
Parce que je devine que ce printemps -même confiné- est magnifique
Je me demande comment le théoricien de l’Histoire que tu étais aurait parlé de cette pandémie ? Comment il l’aurait associé à un mode de production ?
Je confie à ce blog que je reprends après trois mois d’absence un poème un peu triste de Guy écrit à Alger en 1965 :
J’aime ce chant funèbre
Il évoque ma vie d’homme
Une pauvre vie d’homme
Des tracas des faiblesses
Des lâchetés des haines
Un bel et tenace amour
Une pauvre vie d’homme
J’aime ce chant funèbre
Ceux qui pour leur vie entière
Sont comme des paysans
Sans terre
Me ressemblent mieux que des frères
C’est toujours un peu la mienne
Une pauvre vie d’homme
(Vingt huit poèmes, Alger-Paris-1965, auto-édité en 2010)
A la recherche du parfait bouc émissaire
Vous êtes mal dans votre peau.
Vous vous sentez méprisé par vos collègues et vos petits et grands chefs
Vous écrivez des textes que personne n’aime
Vous êtes fauché grave
Vous vous sentez inutile et moche…
Vous vous sentez ignoré, invisible
…
La SOLUTION :
Trouvez un bouc émissaire
Choisissez le bien afin qu’il puisse vous servir dans plusieurs situations
Le meilleur bouc émissaire est un groupe de gens nombreux mais minoritaires
Dans ce groupe, il vaut mieux que les gens qui le composent soient identifiables, par leur physique, leur nom ou leurs croyances
Si vous voulez vraiment faire diminuer vos frustrations diverses, il vaut mieux que le groupe soit perçu comme ayant du pouvoir social et donc de l’argent.
A quoi bon choisir de pauvres bougres fauchés et non blancs: vous pouvez certes les mépriser mais vous ne les enviez pas
Alors le mieux est de choisir LES JUIFS : ils répondent à tous les critères : pouvoir médiatique, richesse supposée, reconnaissables,
même piétinés, ils parviennent toujours à refaire surface.
Selon les époques et les régions du monde, il pourra y en avoir d’autres : Tutsis, Coptes, Arméniens, Chiites, Sunnites, Berbères,Femmes, Intellectuels, Roms……
Mais le juif réunit beaucoup de traits caractéristiques du Bouc émissaire
Voila, vous avez trouvé. Bravo et bonne continuation
Chronique du grand âge par JF
– Allo Irène . Tu m’avais appelée hier, je n’étais pas disponible, je te rappelle aujourd’hui, comme convenu.
– C’est que cela fait longtemps que je n’ai pas de nouvelles de toi, je voulais savoir comment tu allais.
– Hé bien hier, justement, je n’étais pas disponible parce que j’étais à l’hôpital, avec ma fille qui est rarement à Paris, mais qui était justement là en ce moment, quelques jours.
– je comprends que je suis mal tombée ! Mais que faisais-tu à l’hôpital ?
– j’ai passé une coloscopie, tout va bien, tout au moins pour l’instant. Je vais avoir le résultat d’une biopsie dans une semaine.
– Ah… ; Moi, j’ai aussi des problèmes, des problèmes de vessie. Mais cela fait tellement de temps, cela me ferait plaisir qu’on se voit, quand tu es à Paris.
– Quand je suis à Paris, j’ai pas mal de choses à faire, ma maison à ranger, aller voir ma sœur qui est dans un EHPAD, des RV médicaux. Je me fatigue vite, j’essaie de limiter les occupations, j’ai besoin de beaucoup me reposer.
Mais, si tu veux, on peut se téléphoner. Comme en ce moment.
– Où en est ton livre ?
– Il va bientôt sortir. Je suis bien contente d’avoir réussi à aller jusqu’au bout.
– En effet, bravo ! Et notre groupe féministe ? Vous vous voyez ? Il y aurait eu des réunions ?
– Non, mais trois d’entre nous, avec une autre, nous avons écrit un texte que nous avons fait circuler et signer et qui est paru dans Libération
– Je ne lis plus Libération, ni Le Monde, c’est en trop petits caractères.
– Il s’agissait d’un appel à une loi permettant le suicide assisté : choisir sa vie, choisir sa mort.
– oh ! Je n’en suis pas là, je suis encore très active. Même si mes enfants – qui sont très bien, mon fils est venu avec moi quand je suis entrée à la clinique, ma fille quand je suis sortie – ne veulent plus que je fasse de longs voyages. Tu te rends compte ! Et comme ma fille est médecin, je suis obligée de l’écouter.
– Je m’intéresse beaucoup actuellement à la vieillesse, et même au grand âge. Car je suis dedans. Je vis dans une résidence à services, où il y a principalement des personnes âgées, et ma sœur aînée est en EHPAD
– quelle horreur ! Je ne veux pas penser à cela. Bien sûr, je tiens à une certaine qualité de vie, et je serais prête à vivre moins longtemps pour cela, mais ce n’est pas mon problème actuellement. Cela m’angoisse.
– tu m’avais demandé ce que je devenais….
JF est une amie de mon âge, féministe de la première heure (et de la deuxième vague). Nos échanges (pas seulement sur la vieillesse) sont souvent très riches et notre complicité apaisante.
Au secours camarades le vieux monde est …toujours là
Zut, je ne sais pas comment écrire Camarades en écriture inclusive !
je viens de passer plusieurs heures à lire une revue féministe universitaire pour essayer de comprendre le concept d’intersectionnalité
Oui, je sais j’ai trente ans de retard mais j’ai bientôt 80 ans et je suis une féministe blanche qui plus est UNIVERSALISTE . Désolée
Je me suis souvenue en lisant ces textes de cette phrase que j’avais gravée, vers l’âge de 15 ans, sur mon pupitre au lycée, plagiant Proust : « L’ennui naquit un jour de l’Université » (au lieu d’uniformité). Je ne savais pas alors à quel point j’avais raison!
D’abord je dois dire que j’ai été très choquée(sic) de ne point entendre parler dans ces articles de » Féministes jaunes » (et pourtant il y a eu des femmes asiatiques colonisées) de « féministes juives » ou encore de « féministes plus toute jeunes » etc…
Catégorisons, catégorisons, C’est bon pour la carrière médiatique ou universitaire.
Et puis grâce à toutes (tous) ces chercheur(se)s, on voit revenir le beau mot de RACE!
(Pour mes lecteurs(trices) qui seraient encore plus dépassés que moi : l’intersectionnalité est un concept qui vise à révéler la pluralité des discriminations de classe , de sexe, de race, de sexualité) En d’autres termes, la domination serait plurielle.Quelle magnifique découverte !!! (sic)
Juste une question : Une féministe noire lesbienne peut-elle exercer une domination sur une autre féministe noire lesbienne ? C’est à creuser.
C’est pas tout çà, il faut que je fasse attention de ne pas me faire lyncher . je ne suis pas sûre que ma qualité de petite, vieille, juive et féministe (de la deuxième vague!) me protège.
Moi, femme, féministe, j’ai peur de nouvelles formes de censure quand j’entends une certaine Dorothée Barba, journaliste à France-Inter engueuler Laurent Joffrin parce que son journal « Libération », dans les années 70, défendait les pédophiles au nom de la liberté sexuelle. Sait-elle cette jeune femme que raisonner sans se référer à l’Histoire, sans même la connaitre est une aberration intellectuelle ?
Quand je lis et entends tout cela, je repense à ce que me disait une copine à propos de nos combats au MLF : »Tout ça pour ne pas faire la vaisselle »
En France, on a le droit de se suicider mais seulement avec violence: la réponse de féministes des années 70
CHOISIR SA VIE, CHOISIR SA MORT : DES FEMMES PERSISTENT ET SIGNENT
Si pour une raison ou une autre, et qui vous appartient entièrement, vous avez décidé de mettre fin à vos jours, vous pouvez bien sûr vous précipiter sous la rame du prochain métro ou sous le TGV.
Vous pouvez bien sûr vous taillader les veines avec une lame de rasoir, vous pouvez sauter du haut de la Tour Eiffel- ou de votre balcon (si vous avez un balcon)
Vous pouvez vous pendre à l’arbre qui est au fond du jardin (si vous avez un jardin), vous pouvez bien sûr vous jeter dans la Seine lesté.e d’un solide bloc de béton (si vous avez les moyens de le transporter vers l’endroit requis)
Oui, si vous avez décidé d’en finir, si vos souffrances vous sont devenues insupportables, alors en effet vous pouvez tenter tout cela pour quitter la vie- et peut-être y réussir-ou non et peut-être à votre insu, sauvé-e, soigné-e et peut-être handicapé-e à vie, prisonnière pour toujours d’un corps meurtri qui ne vous obéit plus, d’un personnel soignant ou de familles (telle celle de Vincent Lambert), décidés à prolonger coûte que coûte cet état, à vous imposer de survivre que vous le vouliez ou non.
Vous pouvez donc, tant que vous en avez la force, tenter de vous donner la mort. Elle sera toujours violente. Car en France aujourd’hui il est interdit de mourir lorsque l’on a décidé de le faire de son propre chef, dans la sérénité et la dignité, entourée des siens, de ceux que l’on aime et qui vous aiment.
Vous pouvez aussi bien sûr comme Michèle Causse ou Anne Bert (et tant d’autres) tenter le voyage en Suisse ou en Belgique. Encore faut-il que vous en ayez la force physique(et les ressources, 15000 euros dans certains cas) Et que vous ayez préalablement accompli toutes les formalités, de plus en plus contraignantes, requises pour obtenir l’autorisation du suicide assisté.
Pourquoi faut-il que ce qui est , depuis des décennies, acquis pour certains de nos voisins européens soit interdit, criminalisé même en France?
Pourquoi faut-il que des lobbys de toutes sortes-religieux en premier lieu, mais aussi médicaux et pharmacologiques, décident pour nous (et contre nous) de notre vie et de la fin de notre vie.
Nous sommes des femmes.Nous avons pour certaines eu vingt ans, trente ans dans les années 70. A l’époque, les mêmes lobbys, prétendaient déjà disposer de nos corps, de nos maternités- c’est à dire de notre liberté. Nous l’avons refusé. Nous avons crié, nous avons écrit, nous avons manifesté, nous avons signé le » Manifeste des 343 femmes ayant avorté » . Et nous avons gagné. Nous avons obtenu le droit à l’avortement, le droit d’avoir des enfants si nous le voulons , quand nous le voulons.
Nous exigeons aujourd’hui pour nous et pour tous qu’il soit fait droit à cette liberté fondamentale: mourir dignement si nous le voulons et quand nous le voudrons
Une immense majorité de la population soutient l’idée du droit à l’euthanasie ou au suicide assisté.
Pour celles d’entre nous qui approchons de l’échéance , notre décision est prise : si l’on nous refuse de finir légalement et dignement notre vie, quand nous l’estimerons invivable, alors nous déclarons publiquement que nous aurons recours à une assistance ou à des moyens (aujourd’hui encore) illégaux. De même que nous avons obtenu le droit de choisir notre vie, nous choisissons aujourd’hui celui de choisir notre fin de vie.
Ce texte rédigé par quatre féministes, Liliane kandel, Régine Dhoquois, Annie Sugier et jacqueline Feldman a été publié dans Libération du 1er Novembre 2019 et signé par plus de 200 femmes.
Juste avant la parution de ce texte, le 15 Octobre 2019, des personnes pour la plupart âgées étaient perquisitionnées chez elles à l’aube parce qu’elle figuraient sur une liste d’acheteurs de phénobarbital au Mexique, réseau découvert par la police américaine qui enjoignit la police française de mettre fin à ce trafic illégal!
L’Association Ultime Liberté a été perquisitionnée, tous ses documents emmenés.
On attend de savoir quelles poursuites judiciaires vont suivre.
la police n’a t-elle pas mieux à faire que d’empêcher des gens âgés et malades ou simplement lassés de vivre en souffrant, de se suicider ?
Il s’agit là d’une violence qui ne dit pas son nom : Ce serait tellement rassurant de savoir que quand nous n’en pourrons plus, une solution pacifique s’offrira à nous.
Le combat continue