Certes l’homme n’a pas la stature d’un homme d’Etat. Certes, il est rondouillard et pas très séduisant. Certes, il n’a pas tenu nombre de ses promesses électorales. Certes il donne l’impression d’un marin qui court sur son grand bateau pour mettre un bout de ficelle là ou un clou ailleurs. Certes, on ne voit pas toujours si sa politique est à gauche ou à droite.
On évoque l’Homme d’Etat que fut Mitterand, cet homme qui au début de la guerre choisit Vichy, fut l’ami de Bousquet, fut Ministre de la justice pendant la guerre d’Algérie, et fit une politique social-démocrate ou incohérente (les 35 heures partout) à partir de 1983.
On peut parler de l’abolition de la peine de mort comme on peut aussi relever à l’actif de Hollande le mariage gay ou à celui de Giscard, la loi Veil sur l’avortement et la contraception.
A gauche, on chuchote que l’on va se glisser dans les rangs républicains pour voter Juppé aux primaires et pourquoi pas en 2017.
Nous sommes sans doute nombreux à avoir gardé le silence face à des interlocuteurs éructant contre Hollande, par fatigue ou par indifférence ou encore par lâcheté.
Que reproche-t-on exactement à François Hollande ? Avec Manuel Valls, il a choisi de mener une politique social-démocrate. Il ressemble à ces dirigeants de pays scandinaves qui ne laissent peut-être pas de traces dans l’Histoire mais bon an mal an, gèrent leur pays souvent dans l’intérêt de leurs citoyens. Un patronat peu inventif, un syndicalisme épuisé, n’aident guère le gouvernement à enrayer le chômage. Depuis combien de temps parle-t-on de l’échec de l’apprentissage en France. A tout le moins la responsabilité est partagée par les forces sociales, politiques et l’éducation nationale.
Que ferait Juppé s’il était élu en 2017 : une politique social-démocrate, dans l’intérêt du patronat et donc du fonctionnement d’une économie capitaliste mondialisée, une politique plus claire vis à vis des migrants consistant à tenter de les expulser plus et de manière plus voyante. On peut penser qu’il ferait preuve de plus de cohérence dans certains domaines : le droit du travail notamment qui au lieu de s’effilocher tendrait à se réduire au minimum. Puisse-t-il avoir de la cohérence en matière de politique du logement !
Notre pays est gangrené par l’idéologie. Ainsi, Etre de gauche serait être anti-capitaliste ! nous en avons rêvé. Le rêve s’est transformé en cauchemar. Qui peut oser s’affirmer communiste aujourd’hui ? Un jour peut-être quand les êtres humains seront devenus honnêtes, généreux, pacifiques, le socialisme redeviendra envisageable. Comment envisager sèrieusement Mélenchon,Autain, Duflot ou Montebourg …ces affamés de pouvoir, en dirigeants socialistes ?
Alors qui peut affirmer que intel ou intel, dans le désert intellectuel( organisé) des partis politiques ferait mieux que rafistoler le navire?
Le pouvoir, petit ou grand, transforme ceux qui le détiennent.
Notre seule garantie pour que le navire ne coule pas, c’est cette ébauche de démocratie qui permet d’équilibrer les appétits.
Et pour cela, pourquoi pas Hollande et Valls ?