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Joseph Ponthus : A la ligne, Feuillets d'usine

Ce livre est paru en 2019 (Table ronde). Il raconte la vie quotidienne d’un travailleur intérimaire dans des abattoirs, des usines de transformation de poissons etc.
C’est simple, concis, horrible.
«  De quoi rêvent-ils
Toutes les siestes
Toutes les nuits
Ceux qui sont aux abats
Et qui
Tous les jours que l’abattoir fait
Voient tomber des têtes de vaches de l’étage
supérieur
prennent une tête par une
La calent entre des crocs d’acier sur une
machine idoine
Découpent les joues les babines puis jettent
Les mâchoires et les reste du crâne
Huit heures par jour en tête à tête

On l’avait perdue de vue, la lutte des classes.
Outre les inondations, la Covid et quelques agressions sexuelles chez les gens célèbres, on avait presque oublié que les usines continuaient à tourner en « présentiel »,que des accidents du travail se produisaient sur les chantiers et dans les usines, que la Syrie ne se relevait pas, que l’Iran s’enfonçait dans la crise,que le Liban ne s’en sortait pas, que des massacres avaient lieu en Afrique etc…

On se disputait autour de la cancel culture, de l’intersectionnalité, des mouvements décoloniaux…
Merci à Joseph Ponthus et à quelques autres de nous rappeler que le vieux monde est toujours là, que la lutte des classes n’a pas disparu et que les combats des travailleurs et de leurs syndicats ne sont pas obsolètes.

Cours camarade, le vieux monde est toujours là.