Notre corps nous appartient : A propos de l’IVV (interruption volontaire de vie)

La convention citoyenne sur la fin de vie doit se réunir dans le mois qui vient jusqu’en mars 2023. Il faut d’abord que le tirage au sort puisse avoir lieu dans de bonnes conditions

Depuis l’annonce de cette décision de légiférer sur la fin de vie en 2023 et malgré la légère évolution du Comité consultatif national  d’éthique sur cette question, la totalité des responsables religieux ont pris position contre.Il en est de même pour les partisans des soins palliatifs, même si les deux « méthodes » peuvent parfaitement coexister.

Mais je souhaite ici insister sur un article paru dans Le Monde du 27 septembre 2022, du Docteur Didier Dreyfuss, ancien chef du service de réanimation à l’APHP.

Je cite : « Concernant l’euthanasie, ne pourrait-on s’inspirer de la façon dont peut se dérouler le suicide assisté en Suisse ? Le patient ouvre lui même la perfusion létale qui lui a été posée de façon médicale. Ne peut-on imaginer un déroulement comparable au cas ou l’état du patient ne lui permettrait pas d’accomplir lui même ce geste ? Rien ne s’oppose sur le plan technique, à ce que l’injection puisse être déclenchée par un non soignant ayant reçu l’information adéquate.(Rappelons que dans la plupart des cas, il ne s’agit pas d’une injection mais de la prise d’une pilule, RD)

Le geste de provoquer la mort par l’ouverture de la perfusion implique une lourde charge émotionnelle. Le médecin est-il le seul à devoir, à pouvoir l’assumer ?

… Qu’est-ce qui s’opposerait à ce qu’à la demande du malade, ce geste de solidarité et d’amour, soit effectué par un proche, un parent, un militant..

Cette interrogation questionne la fonction symbolique attribuée au médecin. »

Cette réflexion me parait tout à fait pertinente. Espérons qu’elle fera partie des débats de la Convention citoyenne. Le modèle suisse me parait en effet être celui qui correspond le plus à la liberté ultime que nous sommes nombreux à demander : la possibilité d’interrompre notre vie, sans violence, le jour où cette vie sera devenue insupportable. Pourquoi le demander à un médecin si nous disposons du médicament ad hoc ?

On oublie trop souvent que tous ceux qui le souhaitent peuvent se suicider. La seule question est alors l’accès à un suicide non violent décidé et accompli par le patient ou par un proche si celui-ci n’est plus en mesure de le faire mais l’a demandé expressément dans ses Directives anticipées.

A suivre …