Merci Renaud

J’ai regardé hier sur W9 un documentaire passionnant sur le chanteur Renaud, « Le rouge et le noir »
Ses chansons ont enchanté nos voyages familiaux en voiture : « Société, tu m’auras pas », « Hexagone », « Germaine » etc
Grâce à lui, nous retrouvions et transmettions à notre fille cette révolte anarchisante certes un peu basique mais tonique.
Puis Renaud a grandi, est devenu plus humaniste, mais a gardé intacte sa révolte
Il parle bien de cette fêlure en lui qui n’est pas une peur de la mort mais une peur de la vie et de ses blessures.

Merci Renaud, bon courage et faites nous de belles chansons

Et si nos politiques étaient des saints ?

Quand toute tentative de réforme se heurte à des grèves aussi incompréhensibles que couteuses
Quand la négociation sociale échoue à cause de stratégies de pouvoir dans les syndicats
Quand l’opposition ne fait que s’opposer
Quand une partie de la majorité pinaille
Quand les partis se vident de militants
Quand le pays le plus puissant du monde ne peut pas interdire la possession d’armes létales
…etc

Je me dis qu’il faut être une sorte de saint pour vouloir assumer des responsabilités politiques

L’affaire Vincent Lambert : et si l’on parlait de droit à la vie

Vincent Lambert est depuis six ans dans le coma.
Depuis six ans, sa femme vient le voir sans pouvoir communiquer avec lui.
Depuis six ans, elle s’occupe des formalités administratives, des relations avec les médecins…etc
Il n’y a plus aucun espoir pour ce jeune homme.
Le comportement des parents de Vincent Lambert, saisissant la CEDH ( Cour européenne des droits de l’homme) avant même de connaître le verdict du Conseil d’Etat, illustre bien l’absurdité de l’intégrisme religieux. Sils avaient accepté d’écouter leur fils au travers de la parole de leur belle-fille, ils auraient évité cette intervention de la justice dans un débat qui relève de la vie privée la plus intime qui soit : le droit de vivre dans la dignité pour tous.
La survie de Vincent n’est plus la vie, la vie de sa jeune femme est une forme d’enfer.
Ce sont les mêmes qui s’opposaient et s’opposent encore à l’avortement au nom du droit de vivre de l’embryon.
Quid du droit de vivre des femmes qui ne se sentent pas prêtes à assumer un enfant ?
A combien d’affaires dramatiques devrons nous être confrontés avant d’imiter, par exemple, la législation belge et sortir de cet imbroglio tragique pour le personnel hospitalier, pour les malades en fin de vie, pour leurs familles.
Devrons-nous affronter encore les reculs gouvernementaux face à à de nouvelles « manifs pour la mort indigne »?

Démocratie et Démagogie sont sur un bateau…

Démocratie tombe à l’eau, Démagogie va bien, merci pour elle.
Alors, on fait quoi ?
On vitupère l’époque, on trouve des bouc-émissaires, notamment les médias qui ne font pas leur travail d’information en particulier sur ce que fait l’Europe, ce qui est vrai mais insuffisant. On accable un Président, certes peu charismatique, qui fait maladroitement ce qu’il peut même s’il abandonne ses projets (Ecotaxe) chaque fois qu’un bonnet rouge pointe son pompon ou qu’un intégriste décide de s’encanailler dans les rues de nos villes (PMA).
Et pendant ce temps là, Démagogie prospère : Il faut instaurer la préférence nationale pour les français hurle Démagogie. Mais l’électeur du FN sait-il qu’elle existe déjà. Pour toute carte de séjour mention « salarié », la DIRECTE (Direction régionale du travail) ne donne son accord que si l’employeur a d’abord cherché pour le poste à pourvoir un français ou un européen et n’en a pas trouvé. La liste des métiers possibles pour les immigrés ne vise que des emplois très qualifiés. Démagogie n’en a cure. Les faits sont têtus , certes, mais ils ne sont rien face aux réflexes de haine xénophobes et racistes.
Démagogie veut faire de la France une forteresse interdite à l’émigration: Elle ne peut pas ignorer pourtant qu’il existe des mers et des déserts qui tuent ceux qui fuient leur pays, qu’il existe d’innombrables contrôles et d’innombrables rapatriements et que cela n’a jamais empêché les « étrangers » de partir vers l’Occident. Elle ne peut pas ignorer non plus que 80% des réfugiés dans le monde sont accueillis dans des pays du Sud.
Démagogie est europhobe.Tout en occupant des sièges de députés européens, elle vocifère que seul le repli sur soi, sur la nation, sur la « blanchitude » peut aider la France à affronter la concurrence internationale !
Démagogie gueule que l’on ne sait rien du travail des institutions européennes mais prend volontiers l’argent européen sans tergiverser. Certes les médias et les politiques français sont au dessous de tout en matière d’information et de considération pour l’Europe mais Démagogie se garde bien de dire que l’on peut savoir beaucoup de choses sur le travail réalisé par les institutions européennes en surfant sur Internet. Le devoir de tout citoyen est de s’informer avant de voter. Cela ne veut pas dire que tout est parfait, que le fonctionnement européen ne crée pas de bureaucraties carnivores ou des règlementations inutiles.
Démagogie ne connait pas le terme CONTRADICTION.
A l’extrême gauche, Démagogie parle de socialisme, comme si les échecs successifs des systèmes socialistes dans le monde ne nécessitaient pas une réflexion approfondie sur la réussite flamboyante du capitalisme et de la « finance ».
Quant à Démagogie, au sein de la droite la plus bête du monde, elle se contente de montrer du doigt Mme Taubira ne chantant pas La Marseillaise pour masquer son absence de propositions alternatives à la politique gouvernementale.
Espérons que Démocratie sait nager en eaux troubles. Grâce à elle, on ne peut pas dissoudre le peuple souverain.
L’une des conséquences d’une démocratie/démagogique peut être la dictature. Elle n’appartient pas qu’au passé.
Démocratie doit réagir, peut-être proposer un front commun à une partie de la droite, s’appuyer sur l’intelligence du peuple (qui bien sûr existe) pour réformer, affirmer des priorités par exemple un logement pour tous et l’apprentissage comme voie essentielle vers l’emploi.
Sans cela, la démagogie pourrait bien avoir la peau de la démocratie.

Femmes esclaves…suite

Je reproduis ici ce qui a été l’Hymne du MLF des années 70 et qui reste d’une effrayante actualité, un peu partout dans le monde

Nous, qui sommes sans passé, les femmes
Nous qui n’avons pas d’histoire,
Depuis la nuit des temps, les femmes,
Nous sommes le continent noir.

Refrain : Debout femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout ! Debout !

Asservies, humiliées, les femmes
Achetées, vendues, violées,
Dans toutes les maisons, les femmes,
Hors du monde reléguées.

Refrain

Seule dans notre malheur, les femmes,
L’une de l’autre ignorée,
Ils nous ont divisées, les femmes
Et de nos soeurs séparées.

Refrain

Reconnaissons nous les femmes,
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble on nous opprime, les femmes,
Ensemble révoltons-nous

Refrain

Le temps de la colère, les femmes,
Notre temps est arrivé,
Connaissons notre force, les femmes,
Découvrons-nous des milliers.

Il faut soutenir Christiane Taubira attaquée de manière infâme

J.F.Copé et le FN se sont indignés que Mme Taubira na chante pas la Marseillaise lors de la commémoration de la journée de l’esclavage.
C’est tellement stupide qu’il vaudrait peut-être mieux n’en rien dire.
Pour le FN, nous avons l’habitude. Finalement, ils ne changent pas.
Mais ces attaques incessantes et infondées finissent par ressembler à du racisme pur et simple.
Faut-il incriminer cher Monsieur Copé « le sang impur » de Mme Taubira ?
Une suggestion si vous vous ennuyez : Travaillez votre programme de gouvernement. Vous vous apercevrez peut-être ainsi que vous feriez plus ou moins la même politique que le gouvernement actuel.
Vous pourriez alors inventer une nouvelle forme de démocratie : voter les projets de l’opposition quand vous n’avez aucune proposition alternative !

#Bring back our girls

Les autorités religieuses d’Arabie Saoudite ont pris position ENFIN contre les crimes de Boko Haram
Mais Tonnerre de Brest, que font les musulmans modérés (probablement la grande majorité) pour condamner les agissements odieux des islamistes

Tant que la domination masculine existera, les femmes seront menacées partout dans le monde.

#Bring back our girls

En ce 8 mai 2014… je me souviens

Je tente de me souvenir du 8 Mai 1945.
Nous avions sans doute rejoint Paris, peut-être récupéré notre appartement occupé pendant la guerre par des collabos.
Je n’avais pas encore cinq ans.
Réfugiés à Toulouse au début de 1942, nous avions passé la guerre, dans la peur mais sans tragédies.
Tout était à recommencer pour mes parents.
Tout était à commencer pour moi
Alors, malgré la peur chevillée au corps, la timidité, l’humiliation de l’antisémitisme alors même que, élevée dans une famille athée, je n’avais aucune idée de ce qu’était le judaïsme, il a fallu vivre.
On peut appeler cela la résilience ou la volonté, ou encore l’absence de choix.
Je n’ai pas de souvenirs de mes cinq premières années de vie. Qui peut dire comment un enfant entre un et cinq ans réagit à l’angoisse constante de ses parents, à l’obligation de se cacher, aux bombardements, puis plus tard à l’obsession de ses parents de changer de nom, de se délivrer de cette assignation identitaire qui avait fait leur malheur.
Ce que je sais c’est que même si je revendiquais ma judéité (le contraire eut été difficile avec le nom de Cohen), j’ai voulu, d’aussi loin que je me souvienne, m’immerger dans la culture française puis approcher d’autres cultures. j’ai choisi l’universalisme et refusé le repli identitaire et l’obsession du seul malheur juif.
C’était peut-être une question de survie : sortir de l’horreur de la Shoah, c’était éloigner l’humiliation et la victimisation, c’était choisir la vie. Curieusement en effet, il apparait que dans les tragédies humaines comme les génocides, ce sont les victimes qui se sentent coupables. La culpabilité n’est pas bonne conseillère.
Tous les chagrins se valent et chaque expérience est différente. Mais je crois profondément que toute fermeture à l’Autre contient les prodromes de conflits à venir.

J’imagine que pour les jeunes français issus de l’immigration de pays autrefois colonisés par la France, il est difficile de ne pas souffrir de cette humiliation de l’ex colonisé sans avenir au sein d’une population qu’il perçoit comme hostile et triomphante.
j’émets une hypothèse, qui me vient de ma petite expérience d’enfant juive dans les années 40 puis de recherche hésitante d’une identité juive dans des groupes de juifs laïcs: le malheur seul ne donne ni personnalité ni identité. Seule la culture permet d’approcher une identité. Le seul rejet de l’autre n’a jamais permis à personne d’exister en tant qu’être humain.

La connaissance intime de l’horreur de ces années noires m’a persuadé aussi qu’il faut parfois dire non, non aux massacreurs, non à leurs collaborateurs, non à la loi qui opprime et oui à la haine qui permet d’agir.