Femmes esclaves…suite

Je reproduis ici ce qui a été l’Hymne du MLF des années 70 et qui reste d’une effrayante actualité, un peu partout dans le monde

Nous, qui sommes sans passé, les femmes
Nous qui n’avons pas d’histoire,
Depuis la nuit des temps, les femmes,
Nous sommes le continent noir.

Refrain : Debout femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout ! Debout !

Asservies, humiliées, les femmes
Achetées, vendues, violées,
Dans toutes les maisons, les femmes,
Hors du monde reléguées.

Refrain

Seule dans notre malheur, les femmes,
L’une de l’autre ignorée,
Ils nous ont divisées, les femmes
Et de nos soeurs séparées.

Refrain

Reconnaissons nous les femmes,
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble on nous opprime, les femmes,
Ensemble révoltons-nous

Refrain

Le temps de la colère, les femmes,
Notre temps est arrivé,
Connaissons notre force, les femmes,
Découvrons-nous des milliers.

Il faut soutenir Christiane Taubira attaquée de manière infâme

J.F.Copé et le FN se sont indignés que Mme Taubira na chante pas la Marseillaise lors de la commémoration de la journée de l’esclavage.
C’est tellement stupide qu’il vaudrait peut-être mieux n’en rien dire.
Pour le FN, nous avons l’habitude. Finalement, ils ne changent pas.
Mais ces attaques incessantes et infondées finissent par ressembler à du racisme pur et simple.
Faut-il incriminer cher Monsieur Copé « le sang impur » de Mme Taubira ?
Une suggestion si vous vous ennuyez : Travaillez votre programme de gouvernement. Vous vous apercevrez peut-être ainsi que vous feriez plus ou moins la même politique que le gouvernement actuel.
Vous pourriez alors inventer une nouvelle forme de démocratie : voter les projets de l’opposition quand vous n’avez aucune proposition alternative !

#Bring back our girls

Les autorités religieuses d’Arabie Saoudite ont pris position ENFIN contre les crimes de Boko Haram
Mais Tonnerre de Brest, que font les musulmans modérés (probablement la grande majorité) pour condamner les agissements odieux des islamistes

Tant que la domination masculine existera, les femmes seront menacées partout dans le monde.

#Bring back our girls

En ce 8 mai 2014… je me souviens

Je tente de me souvenir du 8 Mai 1945.
Nous avions sans doute rejoint Paris, peut-être récupéré notre appartement occupé pendant la guerre par des collabos.
Je n’avais pas encore cinq ans.
Réfugiés à Toulouse au début de 1942, nous avions passé la guerre, dans la peur mais sans tragédies.
Tout était à recommencer pour mes parents.
Tout était à commencer pour moi
Alors, malgré la peur chevillée au corps, la timidité, l’humiliation de l’antisémitisme alors même que, élevée dans une famille athée, je n’avais aucune idée de ce qu’était le judaïsme, il a fallu vivre.
On peut appeler cela la résilience ou la volonté, ou encore l’absence de choix.
Je n’ai pas de souvenirs de mes cinq premières années de vie. Qui peut dire comment un enfant entre un et cinq ans réagit à l’angoisse constante de ses parents, à l’obligation de se cacher, aux bombardements, puis plus tard à l’obsession de ses parents de changer de nom, de se délivrer de cette assignation identitaire qui avait fait leur malheur.
Ce que je sais c’est que même si je revendiquais ma judéité (le contraire eut été difficile avec le nom de Cohen), j’ai voulu, d’aussi loin que je me souvienne, m’immerger dans la culture française puis approcher d’autres cultures. j’ai choisi l’universalisme et refusé le repli identitaire et l’obsession du seul malheur juif.
C’était peut-être une question de survie : sortir de l’horreur de la Shoah, c’était éloigner l’humiliation et la victimisation, c’était choisir la vie. Curieusement en effet, il apparait que dans les tragédies humaines comme les génocides, ce sont les victimes qui se sentent coupables. La culpabilité n’est pas bonne conseillère.
Tous les chagrins se valent et chaque expérience est différente. Mais je crois profondément que toute fermeture à l’Autre contient les prodromes de conflits à venir.

J’imagine que pour les jeunes français issus de l’immigration de pays autrefois colonisés par la France, il est difficile de ne pas souffrir de cette humiliation de l’ex colonisé sans avenir au sein d’une population qu’il perçoit comme hostile et triomphante.
j’émets une hypothèse, qui me vient de ma petite expérience d’enfant juive dans les années 40 puis de recherche hésitante d’une identité juive dans des groupes de juifs laïcs: le malheur seul ne donne ni personnalité ni identité. Seule la culture permet d’approcher une identité. Le seul rejet de l’autre n’a jamais permis à personne d’exister en tant qu’être humain.

La connaissance intime de l’horreur de ces années noires m’a persuadé aussi qu’il faut parfois dire non, non aux massacreurs, non à leurs collaborateurs, non à la loi qui opprime et oui à la haine qui permet d’agir.

Le risque de l’indifférence au mal

La lecture des journaux nous apporte chaque jour son lot d’horreurs et de crimes:
« Le viol, arme de destruction massive en Syrie » (Le Monde, 4 Mars 2014)
Plus de 150000 syriens , victimes de la guerre et plusieurs millions de réfugiés en Turquie, Jordanie, Liban, qui vivent dans des conditions parfois inhumaines.
Massacres de musulmans en RCA.
Massacres au Darfour
Meurtres (involontaires) de jeunes Coréens sur un ferry. L’incompétence ou le je m’enfoutisme peuvent aussi avoir des conséquences dramatiques
Enlèvements de jeunes lycéennes au Nigéria
Attentats meurtriers en Irak
Combats meurtriers entre tribus en Lybie
Débuts d’une guerre civile en Ukraine
etc, etc…

Il est impossible de fermer les yeux sur le mal qui ronge l’espèce humaine. Certains parviennent cependant à se mettre à l’abri. Leur secret réside sûrement dans un égoïsme sacré ou dans une profonde sagesse!

Guy Dhoquois (harmatheque.com/auteurs/guy-dhoquois) dans son blog intitule l’un de ses derniers articles: « Hobbes avait raison ». Il précise son approche de la pensée de Hobbes : »Les hommes qui ont décidé d’être méchants s’entretuent après s’être fait les dents sur les faibles. ils comprennent à temps qu’il faut arrêter la boucherie parce qu’ils sont un minimum intelligents. Ils créent des lois et des règles qui laissent à chacun un petit gain appelé à grossir grâce à la paix civile. C’est le triomphe de la logique mafieuse. la paix dedans, la guerre dehors. »
Longtemps, j’ai voulu croire que Hobbes avait peut-être tort (Homo Homini Lupus ou L’Homme est un loup pour l’homme). Je refusais aussi, intuitivement, la vision marxiste d’un monde rendu mauvais par la lutte des classes et l’appropriation privée des moyens de production.
Il y a quelques années, j’ai élaboré une théorie sur le fil ténu qui relierait nos comportements quotidiens parfois cruels, méprisants excluants aux crimes collectifs les plus terrifiants. Audacieusement, j’ai été jusqu’à écrire que si les êtres humains s’obligeaient formellement à être accueillants à l’Autre ( formes qui se matérialisent dans deux directions, le droit et la politesse), ils pourraient peut-être vivre en meilleure intelligence en négociant avec le mal qui est en eux (l’envie, la jalousie, la haine, le désir de posséder…)
Je pêchais sans doute par optimisme ou naïveté.
Il faut sans doute se résoudre à considérer que Hobbes n’avait pas tort. Hobbes parle des groupes d’hommes et non des individus. Dans les groupes, des plus petits aux plus grands, le mal est multiplié par la pression du groupe , par la lâcheté collective, par le désir de plaire à ceux que l’on considère comme puissants. Les formes peuvent parfois éviter le pire (le droit international). Elles ne sont bien sûr pas suffisantes quand la haine déferle.

Ces questions ne peuvent pas être résolues. Mais je refuse de renoncer. Il doit être possible de combattre la malédiction de Hobbes.
Il est certain que la diminution des injustices sociales, la réduction du machisme, l’apaisement des passions religieuses pourraient contribuer à la modération du mal dans les êtres humains. Mais il subsistera, même sans enjeux.

Cela ne doit pas nous conduire à l’indifférence ou à l’acceptation.
Ne cours pas camarade, le vieux monde est devant toi !

Les juifs diasporiques et Israël : des contradictions au risque de la lâcheté.

La médiation de John Kerry a échoué.
Netanyahu et sa majorité veulent faire reconnaitre à Israël le caractère d’Etat Juif, ce qui aurait pour résultat , entre autres, une inégalité de droit entre les Juifs et les Arabes dans ce pays.
N’oublions pas le sort réservé aux immigrés somaliens , érythréens et autres, par cet Etat qui se réclame de la souffrance du peuple juif pour mettre en oeuvre une politique d’exclusion des non juifs.
Quid de cette souffrance quand on apprend qu’un bon tiers des rescapés de la Shoah en Israël ne mange pas à sa faim ou souffre d’une grande solitude ( cf les rapports publiés par la « Fondation pour le bien-être des rescapés de la Shoah », relayés par la presse française à l’occasion du 19 Avril journée d’hommage aux six millions de juifs disparus pendant la deuxième guerre mondiale)
.
Pendant ce temps là, Mahmoud Abbas s’allie au Hamas de Gaza qui ne reconnait pas l’existence d’Israël.
La colonisation s’étend.

Et pendant ce temps là, en France, le CRIF et ses multiples associations soeurs continuent de soutenir inconditionnellement Israël et de commémorer dans d’innombrables manifestations la souffrance du peuple juif au cours des siècles.
Et pendant ce temps là, les juifs laïques de gauche condamnent si discrètement le CRIF ou ses extensions, qu’on ne les entend guère.
La plupart d’entre eux (nous) rescapés ou non, s’interrogent à longueur de réunions sur leur identité juive et refusent de voir en Israël autre chose qu’un Etat Nation, comme les autres, dans lequel ils ne se reconnaissent pas.

Entre les obsessions pathétiques d’une extrême gauche qui se définit comme pro-palestinienne, un point c’est tout et le refus de prendre position publiquement d’une partie des juifs diasporiques dans ce conflit bientôt septuagénaire, il y a sans doute une possibilité médiane : Reconnaître que la peur d’Israël est en partie justifiée face aux menaces d’un certain nombre de pays contre lui et en même temps dénoncer le racisme d’Etat israélien et la perpétuation de la colonisation.

Il faut saluer le travail de « La Paix maintenant » et des quelques associations qui en Israël militent contre la colonisation. Ce n’est pas suffisant. Entre les extrêmes, les modérés préfèrent se taire, pris dans leurs très respectables contradictions.

Faut-il que ces contradictions privent les juifs (religieux ou non qui se prononcent pour la création de deux Etats ) de toute visibilité? Ne serait-ce pas mal comprendre la pensée contradictoire ou la confondre avec une forme de lâcheté ?

Le discours raisonnable de Hubert Védrine

Aujourd’hui, mardi 22 Avril 2014, Hubert Védrine ancien Ministre des Affaires étrangères de François Mitterand, parlait d’or sur France Inter.
Il disait des choses simples : que l’opposition n’avait aucune raison de ne pas voter les propositions de réduction des dépenses publiques présentées par Manuel Valls, que les partis politiques français devaient évoluer -comme dans la plupart des pays européens- vers de nouvelles frontières et abandonner les combats systématiques contre les propositions du camp adverse.
Il a évoqué de manière simple les phantasmes des peuples et notamment des Français vis à vis de l’Europe et du soi-disant mystère de son fonctionnement politique. Il a conseillé aux français, s’ils souhaitaient une politique plus à gauche en Europe de tout simplement voter…à gauche aux élections pour le parlement européen.
Il a mis les choses au point sur la (soi-disant) responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.
Cela fait du bien d’entendre un discours raisonnable, reposant sur des arguments solides et intelligents, évitant la démagogie.
Il vient de sortir un livre : « La France au défi » (Fayard).

Comment acheter un vélo quand on est (très) petit et un peu vieux ?

Mon petit vélo, il y a 60 ans
Depuis que j’ai fait l’acquisition d’un petit appartement au bord de la mer, je peux observer la magnificence de ses couleurs, de sa densité, à toute heure du jour. J’admire les chevaux, les chiens, les oiseaux, les grand-parents qui creusent des trous sous les yeux intéressés de leurs petits-enfants.
De ma fenêtre, j’aperçois aussi la piste cyclable qui longe la mer.
Cette piste m’a redonné envie de monter sur un vélo. Cette idée banale allait se révéler presque irréalisable.
Il y a deux ans, ne me doutant pas de l’extrême difficulté de la tâche, j’ai commencé par me rendre dans les grandes surfaces. Là, il y avait des vélos mais une absence totale d’êtres humains qui auraient pu m’aider à les détacher ou à les essayer.
J’ai continué par les boutiques parisiennes qui pullulent. Cela a donné grosso modo le dialogue suivant :
 » Bonjour Monsieur. Je cherche un vélo qui me permette d’avoir en même temps les fesses sur la selle et les pieds bien arrimés sur terre. Je n’ai jamais appris à faire du vélo autrement. J’ai peur de tomber à mon âge mais en même temps, je voudrais tellement retrouver ce plaisir. Excusez-moi de vous compliquer la vie. » Ouf
 » Bonjour ma petite dame. Mais vous ne m’ennuyez pas du tout. Ne bougez pas, je vais vous trouver çà tout de suite. »
Oh attente, Oh Espoir !
L’arrivée du vélo qu’il me faut me plonge dans la panique. Je ne vois pas comment je vais parvenir à soulever ma jambe, hantée par une sciatique persistante, par dessus les trois barres transversales. Une fois parvenue à les escalader sur l’insistance du vendeur, la selle même surbaissée m’arrive au milieu du dos.
Je renouvelle mes excuses que le vendeur ne refuse pas (c’est donc bien moi qui suis coupable d’après lui) quand il ne murmure pas une phrase du genre :' »En même temps, si vous ne faites pas d’effort ! »
Je passe sur l’épisode du vélo pliable à toutes petites roues acheté une fortune et qui m’a valu une quasi impossibilité de marcher dans les heures qui ont suivi son utilisation.
Je ne résiste pas cependant à raconter deux épisodes de cette saga qui en dit long sur la capacité des commerçants de ce pays à sortir de la normalité (ou de ce qu’ils considèrent comme telle)
Le premier se passe dans un magasin qui se nomme Sport 2000. Pendant que la patronne m’explique que si elle commande un vélo XS , elle est obligée d’en commander dix et qu’elle doit donc attendre 9 autres demandes de nabots avant que je puisse essayer le vélo qu’il me faut, un jeune stagiaire qui assiste à notre passionnant échange déclare : »Madame, vous feriez mieux de renoncer à faire du vélo à votre âge! »
Le deuxième se passe au téléphone avec un fabriquant de vélo bas normand connu pour son professionnalisme.
« Bonjour monsieur; je cherche un vélo…etc »
« Je vous arrête tout de suite madame. Chez G., nous faisons du travail sèrieux. La bonne position sur un vélo, c’est les fesses sur la selle et les pointes des pieds par terre. Il n’y en a pas d’autres.Toutes les autres positions ne sont pas correctes. »
 » Ah bon, merci , je dois donc renoncer à faire du vélo parce que je suis petite et trouillarde ? »
« Vous pouvez toujours passer, mais je n’ai pas en rayon la taille XS et… »
‘Et vous devez les commander par dizaine, c’est çà ? »
L’histoire s’est finalement bien terminée. J’ai trouvé le vélo de mes rêves et de ma jeunesse sur le Bon Coin.fr, tout près de chez moi et en plus, la dame me l’a transporté.
J’ai même eu le courage de prendre la piste cyclable au bord de la mer et je n’ai (presque) plus peur de tomber.
Dans le même ordre d’idées, il y a l’achat du jean qui ne moule pas, des chaussures pour pieds mal foutus etc
Clap de fin