Nous sommes tous subconscients, beaucoup plus que nous ne sommes conscients. Notre subconscient se manifeste certes dans nos rêves, mais il est présent à chaque minute de notre vie sans que nous en soyons nécessairement conscients, sauf par éclairs.
Il n’est pas nécessaire d’inventer un inconscient, concept bizarroïde, qui fait exister ce qui n’existe pas, qui crée un en-soi là où, selon Sartre, il n’y a que du pour-soi, qui massifie, réifie, qui essentialise là où il n’y a que de l’existence.
Il est sûr que le subconscient est bizarre d’autant plus qu’il n’a pas de maître. On peut tout juste le mettre sous contrôle. Sa liberté se met sous le contrôle de la liberté. N’aie jamais honte de ton subconscient, même s’il est criminel. Mais ne te laisse jamais soumettre. Tu disposes de deux libertés, celle instinctive, sauvage du subconscient, celle de la raison sans excès de rationalisme.
Dans la langue vulgaire, il est commode de parler d’inconscient. Nous sommes trop souvent inconscients. Beaucoup de choses tombent dans ce que nous appelons facilement inconscient et qui désigne simplement ce qui n’est pas conscient. Un privatif n’est pas positif. J’utilise aisément le terme inconscient, c’est-à-dire par facilité.
Le subconscient est pauvre à cause de ses hantises, ses préjugés répétitifs, par exemple haineux, sexuels, scatologiques… Il est bon d’en parler, il n’est pas bon de s’y abandonner. Le subconscient n’est qu’une partie de toi et tu ne le connais que partiellement. il me fait parfois penser à un millefeuille qui surgit de nulle part, qui sort de la cave.
Le subconscient n’est pas que misérable. Il est aussi à l’origine de la poésie.