Mon deuxième chapitre portait sur les premières sociétés de classes dites « asiatiques ».
On les trouve d’abord en Egypte et à Sumer dès la fin du IV° millénaire avant le Christ. La sphère des formes « asiatiques » est caractérisée par l’opposition entre l’Etat et les communautés villageoises, la classe dominante se confondant avec l’appareil d’Etat pour des fonctions très diverses.
Quand l’Etat agit directement sur les forces productives, nous avons selon moi le mode de production asiatique ( M.P.A. ). Quand il se contente de prélever l’impôt on peut l’appeler sub-asiatique ( M.P.S.A.). Quand la tentative étatique se heurte à la base profonde de la société nous avons affaire au mode de production para-asiatique ( M.P.P.A. ) appelé à disparaitre rapidement.
Donnons en liaison deux définitions fondamentales : Les forces productives, déterminantes en dernière instance, sont les moyens de production, la terre, la mer les fleuves et les rivières…, les végétaux, les animaux, les instruments, outils et machines, plus les humains capables de travailler ces éléments … Les rapports de production sont les rapports sociaux qui permettent l’utilisation des forces productives et la répartition de ses fruits…
Puisque nous en sommes aux questions fondamentales de définition, disons que le terme « asiatique », même entre guillemets, ne semble pas approprié, ne serait-ce que parce que des sociétés américaines, tel le Pérou inca, et africaines, telle l’Egypte, font partie de l' »asiatisme ». Que dire de la Grèce mycénienne, de la Russie ?
J’en appelais en 1971 à la tenue d’un colloque international qui ne s’est jamais réuni. Je proposerais volontiers le terme « tributaire », de tribut, terme primitif pour impôt. Les sociétés dites « asiatiques » seraient « tributaires ». Le M.P.A. deviendrait « super-tributaire », le Para- resterait para-tributaire, ???
Faute de mieux, je conserve la terminologie de 1971.