Le mari siffla dans l’oreille de son épouse :
« J’en suis sûr, absolument sûr, tu m’entends ? »
Ce fut à nouveau le silence
Irma s’assoupit légèrement
Elle méprisait trop son époux
Pour le craindre même armé
« Le voilà ! le voilà ! Tu ne le vois pas ?
Là-bas, sous les arbres ! »
La silhouette d’un homme
Apparut courbée comme s’il fuyait
Une flamme une détonation
Le mari emporta sa femme terrorisée
Jeta son corps sur la victime
« Vous voilà réunis amants de mes deux ! »
Vous êtes encore plus ignobles morts que vivants »
Il leva son fusil
Mais une ombre surgit de nulle part
Sauta sur le mari telle une panthère
Le fit rouler dans l’herbe
Poussa violemment l’épouse affalée
Puis se jeta sur le cadavre tout chaud
L’enlaça l’embrassa sur les yeux encore ouverts
Ouvrit de ses lèvres la bouche morte
Comme si elle cherchait un dernier souffle
« Manu ! Manuela ! Soeurette !
C’était donc toi !? » hurla le mari
Irma se disait qu’elle prendrait sûrement un amant
Se délectant des étranges baisers
Du mort et de la vivante