Pz 56

Les montagnes débordent de chercheurs
Les compagnons affluent pour le chant de l’éveil
Si vous nous regardez depuis vos lointaines cités
Vous ne verrez que des nuages

Si je quitte la villa je ne sais plus partir
J’abandonne à regret le lichen et les pins
Si je puis délaisser les monts bleutés
En sera-t-il de même du vert torrent ?

Dans la montagne vide après la pluie nouvelle
La soirée ressemble à l’automne
Entre les pins la lune éclate de blancheur
Entre les rochers la source est claire
Les lavandières chantent leur retour
Les roseaux ondulent au passage du pêcheur
Le coeur prolonge le printemps
Le coeur prolonge l’essence

C’est au coeur de l’âge que la voie s’ouvre
J’ai choisi une modeste demeure au pied du mont
Je m’y rends seul quand je suis joyeux
Le paysage est de ceux où l’esprit se reconnait

Avancer jusqu’où la source se puise
Contempler la naissance des nuages
Croiser en chemin le semeur de forêts
Rire en sa compagnie jusqu’à l’oubli du temps*

* WW 100