Hc 148

Je connais de braves gens qui cultivent le thé
Au lieu du riz
On le transporte par milliers de chariots
J’arrive dans le pays du thé
D’humeur badine j’ai le sourire aux lèvres
Un taoïste de contenance fière
Vante le thé son exquisité
Il sort de sa manche une théière en porcelaine
Elle est petite comme une bille
Dès que la tasse est bue on la remplit à nouveau
Il est cocasse de voir un homme boire comme un oiseau
J’ai entendu dire que ce thé pousse
Dans les fentes des rochers
On l’appelle bouton d’or ou bourgeon en perle
Ni pluie cinglante ni soleil brûlant ne l’atteignent
Quelques arbustes magiques
Renferment la pureté de l’univers
Le séchage a son secret
Le préparer a sa recette le boire son rituel
Quant au vin il métamorphose l’homme
Il ne faut pas le boire à la légère
Je sirote le thé lentement
A la recherche du goût au delà du goût
Dans la tasse déjà vide le parfum
Ne s’est pas encore dissipé
Quand la langue est en repos
Monte un goût suave
Je suis émerveillé que dans le monde des hommes
Existe cette saveur suprême
La moindre inattention fait perdre
Le goût authentique