Hc 159

La nuit je bois dans le studio vide et froid
Je me rapproche du poêle gainé de bambou
Le vin est nouveau pressé de ce soir
La bougie est courte reste de la nuit dernière
Un morceau de canne à sucre pourpre
Gros comme une poutre
Une mandarine dorée
Même le miel ne peut lui être comparé
Dans l’ivresse nait un poème
Je saisis un pinceau
Impossible d’écrire

L’ivresse du vin de la nuit dernière
Subsiste encore ce matin
La poitrine barbouillée le ventre dérangé
Mais des pivoines sur le perron
Au pied de la balustrade
Je gratte une boule de givre
Je la roule au bout de ma langue